JACQUES / Jacques 5

Jacques 5/ 1-6

Écoutez-moi, vous, les gens riches ! Pleurez, lamentez-vous, car des malheurs vous attendent. Vos richesses sont pourries, vos vêtements sont mangés des mites, votre or et votre argent sont rouillés. Cette rouille vous accusera, elle dévorera vos chairs comme un feu. Vous avez amassé de l'argent, alors que nous sommes dans les derniers temps ! Des travailleurs ont moissonné vos terres, et vous ne les avez pas payés ; leur salaire crie vengeance, et les revendications des moissonneurs sont arrivées aux oreilles du Seigneur de l'univers. Vous avez recherché sur terre le plaisir et le luxe, et vous avez fait bombance pendant qu'on massacrait des gens. Vous avez condamné le juste et vous l'avez tué, sans qu'il vous résiste.

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Jacques ici n’est pas contre les riches en eux-mêmes, il est contre la manière dont ils ont parfois fait fortune sur le dos de leurs ouvriers. Il est contre l’utilisation qu’ils font de leur fortune, à savoir la recherche immodérée de luxe et de plaisirs alors qu’il aurait fallu utiliser cette manne à sauver les gens… 

Il n’y a pas besoin d’être milliardaire pour être concerné par ce texte. Tout homme qui a plus que le nécessaire doit savoir partager et aider celui qui n’a rien. Celui qui emploie doit toujours payer décemment celui qui travaille pour lui ? Et la véritable décence en matière de salaire n’est pas fixée par la législation du travail, mais bien par notre responsabilité qui nous impose de faire que le salaire de notre ouvrier doit lui permettre de se nourrir correctement, de se loger correctement, d’élever correctement ses enfants.

Une société qui ne respecte pas cela, est une société qui vit en dehors de Dieu, une société qui se coupe de la grâce de Dieu et qui va à sa propre perte, à plus ou moins long terme. La société ce ne sont pas seulement les institutions, ce sont aussi les individus qui la composent.

La société c’est toi et moi. Alors regardons bien notre vie, avec les yeux de Dieu, car il est certain que lorsque nous mourrons, nous aurons à répondre de tout cela.

Myriam de Gemma

 

Jacques 5,7-10.

Frères, en attendant la venue du Seigneur, ayez de la patience. Voyez le cultivateur : il attend les produits précieux de la terre avec patience, jusqu'à ce qu'il ait fait la première et la dernière récolte. Ayez de la patience vous aussi, et soyez fermes, car la venue du Seigneur est proche.  Frères, ne gémissez pas les uns contre les autres, ainsi vous ne serez pas jugés. Voyez : le Juge est à notre porte.  Frères, prenez pour modèles d'endurance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur.

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Voilà bien là aussi un aspect de l’action de Dieu que nous avons parfois du mal à comprendre, à accepter. Il faut de la patience, Dieu agit toujours pour le mieux et donc il n’agit pas toujours immédiatement … Or nous , nous vivons dans une société de l’instantané , de la nécessité et de la consommation immédiate  et nous voulons de Dieu des réponses immédiates , sous peine de nous détourner de lui de lui retirer notre foi , notre confiance.

Bien souvent, quand nous prions Dieu, nous ressemblons à ces enfants qui trépignent de colère et d’impatience parce leur papa ne leur donne pas tout de suite ce qu’ils demandent.

 L’action de Dieu s’inscrit toujours dans le meilleur, dans le solide, le durable … cela ne peut se faire dans l’immédiat, dans le « besoin du moment » . C’est une des grandes leçons de foi : apprendre à tout demander à Dieu mais lui laisser le choix du quand et du comment en ce qui concerne la réponse.

Patienter ce n’est pas seulement attendre, sous entendu attendre en rongeant son frein … Non, patienter c’est croire que Dieu répondra et persévérer dans notre adhésion à sa parole, persévérer dans notre relation d’amour avec les autres. La patience de la foi s’inscrit dans la persévérance d’une vie concrète d’amour avec Dieu et les autres. En cela il y a espoir, investissement, persévérance, joie de vivre, partage, et non pas ronchonnage et lamentations sur nous-mêmes et sur nos manques.

Myriam de Gemma