Troisième partie : la vie dans le Christ

TROISIÈME PARTIE

LA VIE DANS LE CHRIST

PREMIÈRE SECTION

LA VOCATION DE L’HOMME:
LA VIE DANS L’ESPRIT

  1. Comment la vie morale du chrétien est-elle liée à la foi et aux sacrements?

1691-1698

Ce que professe le Symbole de la foi, les sacrements le communiquent. Par eux en effet, les fidèles reçoivent la grâce du Christ et les dons de l’Esprit Saint, qui les rendent capables de vivre la vie nouvelle de fils de Dieu dans le Christ accueilli avec la foi.

« Chrétien, reconnais ta dignité » (saint Léon le grand).

 

CHAPITRE I

LA DIGNITÉ DE LA PERSONNE HUMAINE

L’HOMME, IMAGE DE DIEU

  1. Quelle est le fondement de la dignité de l’homme?

1699-1715

La dignité de la personne humaine s’enracine dans sa création à l’image et à la ressemblance de Dieu. Dotée d’une âme spirituelle et immortelle, d’intelligence et de volonté libre, la personne humaine est ordonnée à Dieu et appelée, en son âme et en son corps, à la béatitude éternelle.

NOTRE VOCATION AU BONHEUR

  1. Comment l’homme parvient-il à la béatitude?

1716

L’homme parvient à la béatitude en raison de la grâce du Christ, qui le rend participant de sa vie divine. Dans l’Évangile, le Christ montre aux siens la route qui conduit au bonheur sans fin : les Béatitudes. La grâce du Christ agit aussi en tout homme qui, suivant sa conscience droite, recherche et aime le vrai et le bien, et évite le mal.

  1. Les Béatitudes sont-elles importantes pour nous?

1716-1717
1725-1726

Les Béatitudes sont au centre de la prédication de Jésus; elles reprennent et portent à leur perfection les promesses de Dieu, faites depuis Abraham. Elles expriment le visage même de Jésus, elles caractérisent l’authentique vie chrétienne et elles révèlent à l’homme la fin ultime de sa conduite : la béatitude éternelle.

  1. Quel est, pour l’homme, le rapport entre les Béatitudes et le désir de bonheur?

1718-1719

Les Béatitudes répondent au désir inné de bonheur que Dieu a déposé dans le cœur de l’homme pour l’attirer à lui et que lui seul peut combler.

  1. Qu’est ce que la béatitude éternelle?

1720-1724
1727-1729

Elle est la vision de Dieu dans la vie éternelle, où nous serons pleinement « participants de la nature divine » (2 P 1,4), de la gloire du Christ et de la jouissance de la vie trinitaire. La béatitude dépasse les capacités humaines. Elle est un don surnaturel et gratuit de Dieu, comme la grâce qui y conduit. La béatitude promise nous place devant des choix moraux décisifs concernant les biens terrestres, nous incitant à aimer Dieu par-dessus tout.

LA LIBERTÉ DE L’HOMME

  1. Qu’est-ce que la liberté?

1730-1733
1743-1744

C’est le pouvoir donné par Dieu à l’homme d’agir ou de ne pas agir, de faire ceci ou cela, de poser ainsi soi-même des actions délibérées. La liberté caractérise les actes proprement humains. Plus on fait le bien, et plus on devient libre. La liberté tend à sa perfection quand elle est ordonnée à Dieu, notre bien suprême et notre béatitude. La liberté implique aussi la possibilité de choisir entre le bien et le mal. Le choix du mal est un abus de notre liberté, qui conduit à l’esclavage du péché.

  1. Quel rapport existe-t-il entre liberté et responsabilité?

1734-1737
1745-1746

La liberté rend l’homme responsable de ses actes dans la mesure où ils sont volontaires, même si l’imputabilité et la responsabilité d’une action peuvent être diminuées et parfois supprimées, en raison de l’ignorance, de l’inadvertance, de la violence subie, de la crainte, des affections immodérées, des habitudes.

  1. Pourquoi tout homme a-t-il le droit d’exercer sa liberté?

1738
1747

À tout homme appartient le droit d’exercer sa liberté, car celle-ci est inséparable de sa dignité de personne humaine. Un tel droit doit donc toujours être respecté, notamment en matière morale et religieuse. Il doit être civilement reconnu et protégé, dans les limites du bien commun et de l’ordre public juste.

  1. Quelle place tient la liberté humaine dans l’ordre du salut?

1739-1742
1748

Notre liberté est fragile à cause du premier péché. Cette fragilité devient plus aiguë avec les péchés ultérieurs. Mais le Christ « nous a libérés, pour que nous soyons vraiment libres » (Ga 5,1). Par sa grâce, l’Esprit Saint nous conduit à la liberté spirituelle, pour faire de nous ses libres collaborateurs, dans l’Église et dans le monde.

  1. Quelles sont les sources de la moralité des actes humains?

1749-1754
1757-1758

La moralité des actes humains dépend de trois sources : l’objet choisi, c’est-à-dire un bien véritable ou apparent, l’intention du sujet qui agit, c’est-à-dire la fin qui motive l’acte, les circonstances de l’acte, y compris les conséquences.

  1. Quand l’acte est-il moralement bon?

1755-1756
1759-1760

L’acte est moralement bon quand il y a en même temps la bonté de l’objet, de la fin et des circonstances. L’objet du choix peut à lui seul vicier toute une action, même si l’intention est bonne. Il n’est pas permis de faire le mal pour qu’en résulte un bien. Une fin mauvaise peut corrompre l’acte, même si son objet en soi est bon. À l’inverse, une fin bonne ne rend pas bonne une conduite qui est mauvaise en raison de son objet, car la fin ne justifie pas les moyens. Les circonstances peuvent atténuer ou augmenter la responsabilité de l’auteur, mais elles ne peuvent modifier la qualité morale des actes eux-mêmes. Elles ne rendent jamais bonne une action mauvaise en soi.

  1. Y a-t-il des actes toujours illicites?

1756, 1761

Il y a des actes dont le choix est toujours illicite en raison de leur objet (par exemple le blasphème, l’homicide, l’adultère). Leur choix comporte un désordre de la volonté, à savoir un mal moral qui ne peut être justifié par la considération des biens qui pourraient éventuellement en résulter.

LA MORALITÉ DES PASSIONS

  1. Que sont les passions?

1762-1766
1771-1772

Les passions sont les affections, les émotions ou les mouvements de la sensibilité – composantes naturelles du psychisme humain –, qui poussent à agir ou à ne pas agir en vue de ce qui est ressenti comme bon ou comme mauvais. Les principales passions sont l’amour et la haine, le désir et la crainte, la joie, la tristesse, la colère. La passion primordiale est l’amour, provoqué par l’attirance du bien. On n’aime que le bien, réel ou apparent.

  1. Les passions sont-elles moralement bonnes ou mauvaises?

1767-1770
1773-1775

Parce qu’elles sont des mouvements de la sensibilité, les passions ne sont, en elles-mêmes, ni bonnes, ni mauvaises. Elle sont bonnes lorsqu’elles contribuent à une action bonne, et mauvaises dans le cas contraire. Elles peuvent être assumées dans les vertus ou perverties dans les vices.

LA CONSCIENCE MORALE

  1. Qu’est-ce que la conscience morale?

1776-1780
1795-1797

Présente au plus intime de la personne, la conscience morale est un jugement de la raison qui, au moment opportun, enjoint à l’homme d’accomplir le bien et d’éviter le mal. Grâce à elle, la personne humaine perçoit la qualité morale d’un acte à accomplir ou déjà accompli, permettant d’en assumer la responsabilité. Quand il écoute sa conscience morale, l’homme prudent peut entendre la voix de Dieu qui lui parle.

  1. Qu’implique la dignité de la personne en ce qui concerne la conscience morale?

1780-1782
1798

La dignité de la personne humaine implique la rectitude de la conscience morale, c’est-à-dire qu’elle soit en accord avec ce qui est juste et bon au regard de la raison et de la Loi divine. Au titre de cette dignité personnelle, l’homme ne doit pas être contraint d’agir contre sa conscience, et on ne doit même pas l’empêcher, dans les limites du bien commun, d’agir en conformité avec sa conscience, surtout en matière religieuse.

  1. Comment se forme la conscience morale pour qu’elle soit droite et véridique?

1783-1788
1799-1800

La conscience morale droite et véridique se forme par l’éducation, l’intégration de la Parole de Dieu et de l’enseignement de l’Église. Elle est soutenue par les dons du Saint-Esprit et aidée par les conseils de personnes sages. En outre, la prière et l’examen de conscience contribuent beaucoup à la formation morale.

  1. Quelles normes la conscience doit-elle toujours suivre?

1789

Les trois règles principales sont : 1) Il n’est jamais permis de faire le mal pour qu’il en résulte un bien; 2 ) La Règle d’or : « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux, vous aussi » (Mt 7,12); 3) La charité passe toujours par le respect du prochain et de sa conscience, même si cela ne signifie pas accepter comme un bien ce qui est objectivement un mal.

  1. La conscience morale peut-elle porter des jugements erronés?

1790-1794
1801-1802

La personne doit toujours obéir au jugement certain de sa conscience; mais elle peut émettre aussi des jugements erronés, pour des raisons qui ne sont pas toujours exemptes de culpabilité personnelle. On ne peut cependant imputer à la personne le mal accompli par ignorance involontaire, même s’il reste objectivement un mal. C’est pourquoi il est nécessaire de tout mettre en œuvre pour corriger la conscience morale de ses erreurs.

LES VERTUS

  1. Qu’est-ce que la vertu?

1803, 1833

La vertu est une disposition habituelle et ferme à faire le bien. « Le but d’une vie vertueuse consiste à devenir semblable à Dieu » (saint Grégoire de Nysse). Il existe des vertus humaines et des vertus théologales.

  1. Qu’est-ce que les vertus humaines?

1804
1810-1811
1834, 1839

Les vertus humaines sont des dispositions habituelles et stables de l’intelligence et de la volonté, qui règlent nos actes, ordonnent nos passions et guident notre conduite selon la raison et la foi. Acquises et renforcées par les actes moralement bons et répétés, elles sont purifiées et élevées par la grâce divine.

  1. Quelles sont les principales vertus humaines?

1805
1834

Ce sont les vertus appelées cardinales. Toutes les autres se regroupent autour d’elles et elles constituent les fondements de la vie vertueuse. Ce sont : la prudence, la justice, la force et la tempérance.

  1. Qu’est-ce que la prudence?

1806
1835

La prudence dispose la raison à discerner en toute circonstance notre véritable bien et à choisir les moyens appropriés pour l’atteindre. Elle guide les autres vertus, en leur indiquant leur règle et leur mesure.

  1. Qu’est-ce que la justice?

1807
1836

La justice consiste dans la volonté constante et ferme de donner à autrui ce qui lui est dû. La justice envers Dieu est appelée « vertu de religion ».

  1. Qu’est-ce que la force?

1808
1837

La force assure la fermeté dans les difficultés et la constance dans la recherche du bien; elle peut aller jusqu’à la capacité de faire éventuellement le sacrifice de sa vie pour défendre une juste cause.

  1. Qu’est-ce que la tempérance?

1809
1838

La tempérance modère l’attrait des plaisirs, assure la maîtrise de la volonté sur les instincts et rend capable d’équilibre dans l’usage des biens créés.

  1. Qu’est-ce que les vertus théologales?

1812-1813
1840-1841

Ce sont les vertus qui ont Dieu lui-même pour origine, pour motif et pour objet immédiat. Infuses en l’homme avec la grâce sanctifiante, elles rendent capables de vivre en relation avec la Trinité; elles fondent et animent l’agir moral du chrétien, en vivifiant les vertus humaines. Elles sont le gage de la présence et de l’action de l’Esprit Saint dans les facultés humaines.

  1. Quelles sont les vertus théologales?

1813

Ce sont la foi, l’espérance et la charité.

  1. Qu’est-ce que la foi?

1814-1816
1842

La foi est la vertu théologale par laquelle nous croyons en Dieu et à tout ce qu’il nous a révélé, et que l’Église nous propose de croire, parce que Dieu est la vérité même. Par la foi, l’homme s’en remet librement à Dieu. C’est pourquoi le croyant cherche à connaître et à faire sa volonté, car la foi « agit par la charité » (Ga 5,6).

  1. Qu’est-ce que l’espérance?

1817-1821
1843

L’espérance est la vertu théologale par laquelle nous désirons et attendons de Dieu la vie éternelle comme notre bonheur, mettant notre confiance dans les promesses du Christ et comptant sur l’appui de la grâce du Saint-Esprit pour mériter la vie éternelle et pour persévérer jusqu’à la fin de notre vie sur la terre.

  1. Qu’est-ce que la charité?

1822-1829
1844

La charité est la vertu théologale par laquelle nous aimons Dieu par-dessus tout et notre prochain comme nous-mêmes, par amour de Dieu. Jésus en a fait le commandement nouveau, la plénitude de la Loi. Elle est le « lien de la perfection » (Col 3,14), le fondement des autres vertus, qu’elle anime, inspire et ordonne. Sans elle, « je ne suis rien et… rien ne me sert » (1 Co 13,1-3).

  1. Qu’est-ce que les dons du Saint-Esprit?

1830-1831
1845

Les dons du Saint-Esprit sont des dispositions permanentes qui rendent l’homme docile à suivre les inspirations divines. Ils sont au nombre de sept : la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la science, la piété et la crainte de Dieu.

  1. Qu’est-ce que les fruits de l’Esprit Saint?

1832

Les fruits de l’Esprit Saint sont des perfections formées en nous comme des prémices de la gloire éternelle. La tradition de l’Église en donne douze : « la charité, la joie, la paix, la patience, la longanimité, la bonté, la bénignité, la mansuétude, la fidélité, la modestie, la continence, la chasteté » (Ga 5,22-23 vulg.).

LE PÉCHÉ

  1. Qu’implique pour nous l’accueil de la miséricorde de Dieu?

1846-1848
1870

Elle implique la reconnaissance de nos fautes et le repentir de nos péchés. Dieu lui-même, par sa Parole et son Esprit, éclaire nos péchés, nous assure la vérité de notre conscience et l’espérance du pardon.

  1. Qu’est-ce que le péché?

1849-1851
1871-1872

Le péché est « une parole, un acte ou un désir contraires à la Loi éternelle » (saint Augustin). Il est une offense à Dieu, par désobéissance à son amour. Il blesse la nature de l’homme et porte atteinte à la solidarité humaine. Le Christ, dans sa Passion, éclaire pleinement la gravité du péché et il le vainc par sa miséricorde.

  1. Y a-t-il plusieurs sortes de péchés?

1852-1853
1873

La variété des péchés est grande. On peut les distinguer selon leur objet, ou selon les vertus ou les commandements auxquels ils s’opposent. On peut les ranger aussi selon qu’ils concernent directement Dieu, le prochain ou nous-mêmes. En outre, on peut distinguer les péchés en pensée, en paroles, par action ou par omission.

  1. Comment se distinguent les péchés en fonction de leur gravité?

1854

On distingue le péché mortel et le péché véniel.

  1. Quand commet-on le péché mortel?

1855-1861
1874

On commet le péché mortel quand il y a à la fois matière grave, pleine conscience et propos délibéré. Le péché mortel détruit en nous la charité, nous prive de la grâce sanctifiante et conduit à la mort éternelle de l’enfer s’il n’y a pas de repentir. Il est pardonné ordinairement par les sacrements du Baptême, de la Pénitence ou Réconciliation.

  1. Quand commet-on le péché véniel?

1862-1864
1875

Le péché véniel, qui est radicalement différent du péché mortel, est commis quand sa matière est légère, ou même si elle est grave mais sans qu’il y ait pleine conscience ou total consentement. Il ne rompt pas l’alliance avec Dieu, mais il affaiblit la charité. Il traduit un attrait désordonné pour les biens créés. Il empêche les progrès de l’âme dans l’exercice des vertus et dans la pratique du bien moral. Il mérite des peines temporelles purificatoires.

  1. Comment le péché prolifère-t-il en nous?

1865, 1876

Le péché crée un entraînement au péché, et, par sa répétition, il engendre le vice.

  1. Qu’est-ce que les vices?

1866-1867

Étant contraires aux vertus, les vices sont des habitudes perverses qui obscurcissent la conscience et inclinent au mal. Ils peuvent être rattachés aux sept péchés que l’on appelle les péchés capitaux : l’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère, la luxure, la gourmandise, la paresse ou acédie.

  1. Avons-nous une responsabilité dans les péchés commis par autrui?

1868

Nous avons une responsabilité lorsqu’il y a de notre part une coopération coupable.

  1. Qu’est ce que les structures de péché?

1869

Ce sont des situations sociales ou des institutions contraires à la loi divine; elles sont la manifestation et le résultat de péchés personnels.

CHAPITRE II

LA COMMUNAUTÉ HUMAINE

LA PERSONNE ET LA SOCIÉTÉ

  1. En quoi consiste la dimension sociale de l’homme ?

1877-1880
1890-1891

En même temps qu’il est appelé personnellement à la béatitude, l’homme a une dimension sociale, qui est une composante essentielle de sa nature et de sa vocation. Tous les hommes sont en effet appelés à la même fin, Dieu lui-même. Il existe une certaine ressemblance entre la communion des Personnes divines et la fraternité que les hommes doivent instaurer entre eux, dans la vérité et dans la charité. L’amour du prochain est inséparable de l’amour pour Dieu.

  1. Quel est le rapport entre la personne et la société?

1881-1882
1892-1893

Le principe, le sujet et la fin de toutes les institutions sociales sont et doivent être la personne. Certaines sociétés, telles que la famille et la cité, lui sont nécessaires. D’autres associations lui sont aussi utiles, tant à l’intérieur de la société politique que sur le plan international, dans le respect du principe de subsidiarité.

  1. Que signifie le principe de subsidiarité?

1883-1885
1894

Ce principe signifie qu’une société d’ordre supérieur ne doit pas assumer des fonctions qui reviennent à une société d’ordre inférieur, la privant de ses compétences. Elle doit plutôt la soutenir en cas de nécessité.

  1. Que requiert d’autre un authentique vivre ensemble humain?

1886-1889
1895-1896

Il requiert le respect de la justice, une juste hiérarchie des valeurs, la subordination des dimensions physiques et instinctives aux dimensions intérieures et spirituelles; En particulier, là où le péché pervertit le climat social, il faut faire appel à la conversion des cœurs et à la grâce de Dieu, afin d’obtenir des changements sociaux qui soient réellement au service de toute personne et de toute la personne. La charité, qui exige la justice et rend capable de la pratiquer, est le plus grand commandement social.

LA PARTICIPATION A LA VIE SOCIALE

  1. Quel est le fondement de l’autorité dans la société?

1897-1902
1918-1920

Toute communauté humaine a besoin d’une autorité légitime qui assure l’ordre et contribue à la réalisation du bien commun. Cette autorité trouve son fondement dans la nature humaine, parce qu’elle correspond à l’ordre établi par Dieu.

  1. Quand l’autorité s’exerce-t-elle de manière légitime?

1901
1903-1904
1921-1922

L’autorité s’exerce de manière légitime quand elle agit pour le bien commun et qu’elle utilise pour l’atteindre des moyens moralement licites. C’est pourquoi les régimes politiques doivent être déterminés par la libre décision des citoyens et ils doivent respecter le principe de l’« état de droit », dans lequel est souveraine la loi et non pas la volonté arbitraire des hommes. Les lois injustes et les mesures contraires à l’ordre moral n’obligent pas les consciences.

  1. Qu’est-ce que le bien commun?

1905-1906
1924

Par bien commun, on entend l’ensemble des conditions de la vie sociale qui permettent aux groupes et aux personnes d’atteindre leur perfection.

  1. Que comporte le bien commun?

1907-1909
1925

Le bien commun comporte le respect et la promotion des droits fondamentaux de la personne; le développement des biens spirituels et temporels des personnes et de la société; la paix et la sécurité de tous.

  1. Où se réalise d’une façon plus complète le bien commun?

1910-1912
1927

La réalisation la plus complète du bien commun se trouve dans la communauté politique, qui défend et promeut le bien des citoyens et des corps intermédiaires, sans négliger le bien universel de la famille humaine.

  1. Comment l’homme prend-il part à la réalisation du bien commun?

1913-1917
1926

Tout homme, selon la place qu’il occupe et le rôle qu’il joue, a sa part dans la promotion du bien commun : par le respect des lois justes et dans la prise en charge des domaines dont il assume la responsabilité personnelle, tels le soin de sa famille et l’engagement dans son travail. Les citoyens doivent aussi, dans la mesure du possible, prendre une part active à la vie publique.

LA JUSTICE SOCIALE

  1. Comment la société assure-t-elle la justice sociale?

1928-1933
1943-1944

La société assure la justice sociale quand elle respecte la dignité et les droits de la personne, qui constituent la fin propre de la société. D’autre part, la société recherche la justice sociale, qui est liée au bien commun et à l’exercice de l’autorité, quand elle accomplit les conditions qui permettent aux associations et aux individus d’obtenir ce à quoi ils ont droit.

  1. Quel est le fondement de l’égalité entre les hommes?

1934-1935
1945

Tous les hommes jouissent d’une égale dignité et des mêmes droits fondamentaux, en tant qu’ils sont créés à l’image du Dieu unique et qu’ils sont dotés d’une âme raisonnable; ils ont même nature et même origine, et ils sont appelés, dans le Christ, unique Sauveur, à la même béatitude divine.

  1. Comment évaluer les inégalités entre les hommes?

1936-1938
1946-1947

Il y a des inégalités iniques sur les plans économique et social, qui frappent des millions d’êtres humains. Elles sont en contradiction ouverte avec l’Évangile et sont contraires à la justice, à la dignité des personnes, à la paix. Mais il y a aussi des différences entre les hommes, causées par divers facteurs, qui appartiennent au plan de Dieu. Il veut en effet que chacun reçoive d’autrui ce dont il a besoin et que ceux qui ont des « talents » particuliers les partagent avec les autres. Ces différences encouragent et souvent obligent les personnes à la magnanimité, à la bienveillance et au partage. Elles incitent les cultures à s’enrichir les unes les autres.

  1. Comment s’exprime la solidarité humaine?

1939-1942
1948

La solidarité, qui découle de la fraternité humaine et chrétienne, se manifeste en premier lieu dans la juste répartition des biens, dans la rémunération équitable du travail et dans l’engagement pour un ordre social plus juste. La vertu de solidarité pratique aussi le partage des biens spirituels de la foi, encore plus importants que les biens matériels.

CHAPITRE III

LE SALUT DE DIEU : LA LOI ET LA GRÂCE

LA LOI MORALE

  1. Qu’est-ce que la loi morale?

1950-1953
1975-1978

La loi morale est l’œuvre de la Sagesse divine. Elle prescrit à l’homme les voies et les règles de conduite qui mènent à la béatitude promise et qui proscrivent les chemins qui éloignent de Dieu.

  1. En quoi consiste la loi morale naturelle?

1954-1960
1978-1979

La loi naturelle, inscrite par le Créateur dans le cœur de tout homme, consiste en une participation à la sagesse et à la bonté de Dieu. Elle exprime le sens moral originel, qui permet à l’homme de discerner, par la raison, le bien et le mal. Elle est universelle et immuable, et elle pose les bases des devoirs et des droits fondamentaux de la personne, ainsi que de la communauté humaine et de la loi civile elle-même.

  1. Cette loi est-elle accessible à tous?

1960

À cause du péché, la loi naturelle n’est pas toujours perçue par tous avec une clarté égale et immédiate.

C’est pourquoi « Dieu a écrit sur les tables de la Loi ce que les hommes ne lisaient pas dans leurs cœurs » (saint Augustin).

  1. Quel est le rapport entre la loi naturelle et la Loi ancienne?

1961-1962
1980

La Loi ancienne est le premier état de la Loi révélée. Elle exprime de nombreuses vérités qui sont naturellement accessibles à la raison et qui se trouvent ainsi confirmées et authentifiées dans les Alliances du salut. Ses prescriptions morales, qui sont résumées dans les Dix Commandements du Décalogue, posent les fondements de la vocation de l’homme. Elles proscrivent ce qui est contraire à l’amour de Dieu et du prochain, et elles commandent ce qui leur est essentiel.

  1. Comment se situe la Loi ancienne dans le plan du salut?

1963-1964
1982

La Loi ancienne permet de connaître bon nombre de vérités accessibles à la raison. Elle montre ce que l’on doit faire ou ne pas faire, et surtout, à la manière d’un sage pédagogue, elle prépare et dispose à la conversion et à l’accueil de l’Évangile. Cependant, tout en étant sainte, spirituelle et bonne, la Loi ancienne est encore imparfaite, car elle ne donne pas par elle même la force et la grâce de l’Esprit pour être observée.

  1. Qu’est-ce que la Loi nouvelle ou Loi évangélique?

1965-1972
1983-1985

La Loi nouvelle ou Loi évangélique, proclamée et réalisée par le Christ, est la plénitude et l’accomplissement de la Loi divine, naturelle et révélée. Elle se résume dans le commandement de l’amour de Dieu et du prochain, et de l’amour des uns envers les autres comme le Christ nous a aimés. Elle est aussi une réalité intérieure à l’homme : la grâce du Saint-Esprit, qui rend possible un tel amour. Elle est « la loi de liberté » (Ga 1, 25), car elle incline à agir spontanément sous l’impulsion de la charité.

« La Loi nouvelle est d’abord la grâce même de l’Esprit Saint, qui est donnée aux croyants dans le Christ » (saint Thomas d’Aquin).

  1. Où se trouve la Loi nouvelle?

1971-1974
1986

La Loi nouvelle se trouve dans toute la vie et la prédication du Christ, et dans la catéchèse morale des Apôtres. Le Discours sur la Montagne en est la principale expression.

GRÂCE ET JUSTIFICATION

  1. Qu’est-ce que la justification?

1987-1995
2017-2020

La justification est l’œuvre la plus excellente de l’amour de Dieu. Elle est l’action miséricordieuse et gratuite de Dieu qui nous remet nos péchés et qui nous rend justes et saints dans tout notre être. Cela se réalise par la grâce de l’Esprit Saint, qui nous a été méritée par la passion du Christ et qui nous est donnée par le Baptême. La justification ouvre la voie à la libre réponse de l’homme, c’est-à-dire à la foi au Christ et à la collaboration avec la grâce de l’Esprit Saint.

  1. Qu’est-ce que la grâce qui justifie?

1996-1998,
2005
2021

La grâce est le don gratuit que Dieu nous donne afin de nous rendre participants de sa vie trinitaire et capables d’agir par amour pour lui. Elle est appelée grâce habituelle, ou sanctifiante ou déifiante, parce qu’elle sanctifie et divinise. Elle est surnaturelle, parce qu’elle dépend entièrement de l’initiative gratuite de Dieu et qu’elle dépasse les capacités de l’intelligence et des forces humaines. Elle échappe donc à notre expérience.

  1. Quelles sont les autres sortes de grâce?

1999-2000
2003-2004
2023-2024

Hormis la grâce habituelle, il y a les grâces actuelles (dons circonstanciés), les grâces sacramentelles (dons propres à chaque sacrement), les grâces spéciales ou charismes (qui ont comme finalité le bien commun de l’Église), parmi lesquels il y a les grâces d’état, qui accompagnent l’exercice des ministères ecclésiaux et des responsabilités de l’existence.

  1. Quel rapport y a-t-il entre la grâce et la liberté humaine?

2001-2002

La grâce prévient, prépare et suscite la libre réponse de l’homme. Elle répond aux profondes aspirations de la liberté humaine, l’invite à coopérer et la mène à la perfection.

  1. Qu’est-ce que le mérite?

2006-2010
2025-2026

Le mérite est ce qui donne droit à la récompense pour une action bonne. Dans ses rapports avec Dieu, l’homme, de lui-même, ne peut rien mériter, ayant tout reçu gratuitement de Dieu. Néanmoins, Dieu lui donne la possibilité d’acquérir des mérites par son union à la charité du Christ, source de nos mérites devant Dieu. Les mérites des bonnes œuvres doivent donc être attribués avant tout à la grâce divine, et ensuite à la volonté libre de l’homme.

  1. Quels biens pouvons-nous mériter?

2010-2011
2027

Sous la motion de l’Esprit Saint, nous pouvons mériter, pour nous mêmes et pour autrui, les grâces utiles pour nous sanctifier et pour parvenir à la vie éternelle, ainsi que les biens temporels qui nous sont nécessaires, selon le dessein de Dieu. Nul ne peut mériter la grâce première, qui est à l’origine de la conversion et de la justification.

  1. Sommes-nous tous appelés à la sainteté chrétienne?

2012-2016
2028-2029

Tous les fidèles sont appelés à la sainteté chrétienne. Elle est la plénitude de la vie chrétienne et la perfection de la charité; elle se réalise dans l’union intime avec le Christ et, en lui, avec la Sainte Trinité. Le chemin de sanctification du chrétien, après être passé par la croix, aura son achèvement dans la résurrection finale des justes, dans laquelle Dieu sera tout en tous.

L’ÉGLISE, MÈRE ET ÉDUCATRICE

  1. Comment l’Église nourrit-elle la vie morale du chrétien?

2030-2031
2047

L’Église est la communauté où le chrétien accueille la Parole de Dieu et les enseignements de la « Loi du Christ » (Ga 6,2). Il y reçoit la grâce des sacrements. Il s’y unit à l’offrande eucharistique du Christ, en sorte que sa vie morale soit un culte spirituel. Il y apprend l’exemple de sainteté de la Vierge Marie et des saints.

  1. Pourquoi le Magistère de l’Église intervient-il dans le domaine moral?

2032-2040
2049-2051

Il revient au Magistère de l’Église d’annoncer la foi à croire et à appliquer dans la vie concrète. Cette tâche s’étend aussi aux préceptes spécifiques de la loi naturelle, parce que leur observance est nécessaire pour le salut.

  1. Quelle est la finalité des préceptes de l’Église?

2041
2048

Les cinq préceptes de l’Église ont pour but de garantir aux fidèles le minimum indispensable en ce qui concerne l’esprit de prière, la vie sacramentelle, l’engagement moral, et la croissance de l’amour de Dieu et du prochain.

  1. Quels sont les préceptes de l’Église?

2042-2043

Ce sont les suivants : 1) participer à la Messe le dimanche et les autres fêtes de précepte, et se libérer des travaux et des activités qui pourraient empêcher la sanctification de ces jours-là; 2) confesser ses fautes en recevant le sacrement de la Réconciliation au moins une fois par an; 3) recevoir le sacrement de l’Eucharistie au moins à Pâques; 4) s’abstenir de manger de la viande et jeûner aux jours fixés pas l’Église; 5) subvenir aux besoins matériels de l’Église, chacun selon ses possibilités.

  1. Pourquoi la vie morale des chrétiens est-elle indispensable pour l’annonce de l’Évangile?

2044-2046

Par leur vie conforme au Seigneur Jésus, les chrétiens attirent les hommes à la foi au vrai Dieu; ils édifient l’Église; ils pénètrent le monde de l’esprit de l’Évangile et préparent la venue du Royaume de Dieu.

DEUXIÈME SECTION

LES DIX COMMANDEMENTS

Exode 20,2-17

« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage. Tu n’auras pas d’autres dieux que moi. Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces images, pour leur rendre un culte. Car moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux : chez ceux qui me haïssent, je punis la faute des pères sur les fils, jusqu’à la troisième et la quatrième génération; mais ceux qui m’aiment et observent mes commandements, je leur garde ma fidélité jusqu’à la millième génération. Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal, car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoque son nom pour le mal.

Deutéronome 5,6-21

« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage. Tu  n’auras pas d’autres dieux que moi... Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal.

Formule catéchétique

Un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement. Son saint nom tu respecteras, fuyant blasphème et faux serment. Tu feras du sabbat un mémorial, un jour sacré. Pendant six jours tu travailleras, et tu feras tout ton ouvrage; mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui réside dans ta ville. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l’a consacré. Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu. Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne : rien de ce qui lui appartient». Observe le jour du sabbat comme un jour sacré. Honore ton père et ta mère. Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, tu ne désireras rien de ce qui appartient à ton prochain. Le jour du Seigneur garderas, en servant Dieu dévotement. Honore ton père et ta mère. Tu ne tueras pas. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne voleras pas. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain. Tu ne désireras rien de ce qui est à ton prochain.

  1. «Maître, que faut-il faire pour obtenir la vie éternelle? » (Mt 19,16)

2052-2054
2075-2076

Au jeune homme qui l’interroge, Jésus répond : « Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements», puis il ajoute : « Viens et suis moi » (Mt 19,16-21). Suivre Jésus implique d’observer les commandements. La Loi n’est pas abolie; mais l’homme est invité à la retrouver dans la personne du Divin Maître, qui la réalise parfaitement en lui-même, qui en révèle la pleine signification et qui en atteste la pérennité.

  1. Comment Jésus interprète-t-il la Loi?

2055

Jésus l’interprète à la lumière du double et unique commandement de la charité, qui est la plénitude de la Loi : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. C’est le plus grand et le premier des commandements. Et le second lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Ces deux commandements contiennent toute la Loi et les Prophètes » (Mt 22,37-40).

  1. Que signifie «Décalogue »?

2056-2057

Décalogue signifie « Dix paroles » (Ex 34,28). Ces paroles résument la Loi donnée par Dieu au peuple d’Israël dans le contexte de l’Alliance avec Moïse. Présentant les commandements de l’amour de Dieu (dans les trois premiers commandements) et de l’amour du prochain (dans les sept autres), elles tracent pour le peuple élu et pour toute personne le chemin d’une vie libérée de l’esclavage du péché.

  1. Quel est le lien du Décalogue avec l’Alliance?

2058-2063
2077

Le Décalogue se comprend à la lumière de l’Alliance, dans laquelle Dieu se révèle, faisant connaître sa volonté. En observant les commandements, le peuple exprime son appartenance à Dieu et répond avec gratitude à son initiative d’amour.

  1. Quelle importance l’Église donne-t-elle au Décalogue?

2064-2068

Fidèle à l’Écriture et à l’exemple du Christ, l’Église reconnaît au Décalogue une importance et une signification primordiales. Les chrétiens sont tenus de l’observer.

  1. Pourquoi le Décalogue constitue-t-il une unité organique?

2069
2079

Les Dix Commandements constituent un ensemble organique et indissociable, parce que chaque commandement renvoie aux autres et à tout le Décalogue. Transgresser un commandement, c’est donc enfreindre toute la Loi.

  1. Pourquoi le Décalogue oblige-t-il gravement?

2072-2073,
2081

Parce que le Décalogue énonce les devoirs fondamentaux de l’homme envers Dieu et envers le prochain.

  1. Est-il possible d’observer le Décalogue?

2074
2082

Oui, parce que le Christ, sans lequel nous ne pouvons rien faire, nous rend capables de l’observer par le don de son Esprit et de sa grâce.

CHAPITRE I

« TU AIMERAS LE SEIGNEUR TON DIEU
DE TOUT TON CŒUR,
DE TOUTE TON ÂME ET DE TOUT TON ESPRIT»

LE PREMIER COMMANDEMENT : JE SUIS LE SEIGNEUR TON DIEU.
TU N’AURAS PAS D’AUTRE DIEU

  1. Qu’implique la déclaration divine : « Je suis le Seigneur ton Dieu » (Ex 20,2)?

2083-2094
2133-2134

Pour le fidèle, elle implique de garder et d’exercer les trois vertus théologales, et d’éviter les péchés qui s’y opposent. La foi croit en Dieu et repousse ce qui lui est contraire, comme par exemple le doute volontaire, l’incrédulité, l’hérésie, l’apostasie, le schisme. L’espérance attend avec confiance la vision bienheureuse de Dieu et son aide, évitant le désespoir et la présomption. La charité aime Dieu par-dessus tout: il faut donc repousser l’indifférence, l’ingratitude, la tiédeur, l’acédie ou indolence spirituelle, et la haine de Dieu, qui naît de l’orgueil.

  1. Qu’implique la Parole du Seigneur : « Adore le Seigneur ton Dieu, à lui seul tu rendras un culte » (Mt 4,10)?

2095-2105
2135-2136

Elle implique d’adorer Dieu comme le Seigneur de tout ce qui existe; de lui rendre le culte qui lui est dû de façon individuelle et communautaire; de le prier par la louange, l’action de grâces et la supplication; de lui offrir des sacrifices, avant tout le sacrifice spirituel de notre vie, uni au sacrifice parfait du Christ; de garder les promesses et les vœux faits à Dieu.

  1. De quelle manière la personne met-elle en œuvre son droit de rendre à Dieu un culte en vérité et en liberté?

2104-2109
2137

Tout homme a le droit et le devoir moral de chercher la vérité, surtout en ce qui concerne Dieu et son Église, et quand il l’a connue, de l’embrasser et de lui être fidèle, en rendant à Dieu un culte authentique. En même temps, la dignité de la personne humaine requiert qu’en matière religieuse nul ne soit forcé d’agir contre sa conscience, ni, dans les limites de l’ordre public, empêché d’agir selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d’autres.

  1. Qu’est-ce que Dieu interdit quand il commande : « Tu n’auras pas d’autres dieux devant Moi » (Ex 20,2)?

2110-2128
2138-2140

Ce commandement proscrit :
le polythéisme et l’idolâtrie, qui divinise une créature, le pouvoir, l’argent, même le démon;
la superstition, qui est une déviance du culte dû au vrai Dieu et qui s’exprime encore sous diverses formes de divination, de magie, de sorcellerie et de spiritisme;
l’irréligion qui s’exprime par l’action de tenter Dieu, en paroles ou en actes, par le sacrilège, qui profane des personnes ou des choses sacrées, surtout l’Eucharistie, par la simonie, par laquelle on entend acheter ou vendre des réalités spirituelles;
l’athéisme
, qui rejette l’existence de Dieu, se fondant souvent sur une fausse conception de l’autonomie humaine;
l’agnosticisme
, pour lequel on ne peut rien savoir de Dieu et qui comprend aussi l’indifférentisme et l’athéisme pratique.

  1. Le commandement de Dieu : « Tu ne te feras aucune image sculptée » (Ex 20,3) interdit-il le culte des images?

2129-2132
2141

Dans l’Ancien Testament, ce commandement interdisait de représenter Dieu absolument transcendant. À partir de l’incarnation du Fils de Dieu, le culte chrétien des images saintes est justifié (comme l’affirme le deuxième concile de Nicée en 787), parce qu’il se fonde sur le mystère du Fils de Dieu fait homme, en qui le Dieu transcendant se rend visible. Il ne s’agit pas d’une adoration de l’image, mais d’une vénération de celui qui est représenté en elle: le Christ, la Vierge, les Anges et les Saints.

LE DEUXIÈME COMMANDEMENT :
TU NE PRONONCERAS PAS LE NOM DE DIEU EN VAIN

  1. Comment respecte-t-on la sainteté du Nom de Dieu?

2142-2149
2160-2162

On respecte le Saint Nom de Dieu en l’invoquant, en le bénissant, en le louant et en le glorifiant. Il faut donc éviter l’abus d’en appeler au Nom de Dieu pour justifier un délit et tout usage inconvenant de son Nom, tels le blasphème, qui par nature est un péché grave, les jurons et l’infidélité aux promesses faites au Nom de Dieu.

  1. Pourquoi le faux serment est-il interdit?

2150-2151
2163-2164

Parce qu’il met en cause Dieu, qui est la vérité même, pris à témoin d’un mensonge.

« Ne jurer ni par le Créateur, ni par la créature, si ce n’est avec vérité, nécessité et révérence » (saint Ignace de Loyola).

  1. Qu’est ce que le parjure?

2152-2155

Le parjure consiste à faire, sous serment, une promesse avec l’intention de ne pas la tenir, ou de violer la promesse faite sous serment. C’est un péché grave contre Dieu, qui est toujours fidèle à ses promesses.

LE TROISIÈME COMMANDEMENT :
SE SOUVENIR DE SANCTIFIER LES JOURS FESTIFS

  1. Pourquoi Dieu a-t-il « béni le jour du sabbat et déclaré saint » (Ex 20,11)?

2168-2172
2189

Le jour du sabbat, on fait mémoire du repos de Dieu le septième jour de la création, comme aussi de la libération d’Israël de l’esclavage de l’Égypte et de l’Alliance établie par Dieu avec son peuple.

  1. Comment se comporte Jésus par rapport au sabbat?

2173

Jésus reconnaît la sainteté du sabbat et, avec son autorité divine, il en donne l’interprétation authentique : « Le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat » (Mc 2, 27).

  1. Pour quel motif, pour les chrétiens, le dimanche a-t-il été substitué au sabbat?

2174-2176
2190-2191

Le dimanche est le jour de la résurrection du Christ. Comme « premier jour de la semaine » (Mc 16,2), il rappelle la première création; comme « huitième jour », jour qui suit le sabbat, il signifie la nouvelle création inaugurée par la résurrection du Christ. Ainsi, il est devenu pour les chrétiens le premier de tous les jours et de toutes les fêtes : le jour du Seigneur, qui, dans sa Pâque, porte à son achèvement le sabbat juif et annonce le repos éternel de l’homme en Dieu.

  1. Comment sanctifie-t-on le dimanche?

2177-2185
2192-2193

Les chrétiens sanctifient le dimanche et les autres fêtes de précepte en participant à l’Eucharistie du Seigneur et en s’abstenant aussi des activités qui empêchent de rendre le culte à Dieu, qui troublent la joie propre au jour du Seigneur et la nécessaire détente de l’esprit et du corps. Peuvent être accomplies ce jour-là les activités liées aux nécessités familiales ou aux services de grande utilité sociale, à condition qu’elles ne constituent pas des habitudes préjudiciables à la sanctification du dimanche, ni à la vie de famille ou à la santé.

  1. Pourquoi la reconnaissance civile du dimanche comme jour festif est-elle importante?

2186-2188
2194-2195

Pour que soit donnée à tous la possibilité effective de jouir d’un repos suffisant et d’un temps libre permettant de cultiver la vie religieuse, familiale, culturelle et sociale; de disposer d’un temps propice à la méditation, à la réflexion, au silence et à l’étude; de se consacrer aux bonnes œuvres, en particulier au profit des malades et des personnes âgées.

CHAPITRE II

« TU AIMERAS TON PROCHAIN COMME TOI-MÊME »

LE QUATRIÈME COMMANDEMENT : HONORE TON PÈRE ET TA MÈRE

  1. Que commande le quatrième commandement?

2196-2200
2247-2248

Il commande d’honorer et de respecter nos parents et ceux que Dieu, pour notre bien, a revêtus de son autorité.

  1. Quel est la nature de la famille dans le plan de Dieu?

2201-2205
2249

Un homme et une femme unis par le mariage forment ensemble, avec leurs enfants, une famille. Dieu a institué la famille et l’a dotée de sa constitution fondamentale. Le mariage et la famille sont ordonnés au bien des époux, à la procréation et à l’éducation des enfants. Entre les membres d’une famille s’établissent des relations personnelles et des responsabilités primordiales. Dans le Christ, la famille devient une église domestique, parce qu’elle est communauté de foi, d’espérance et d’amour.

  1. Quelle place tient la famille dans la société?

2207-2208

La famille est la cellule originelle de la société humaine et précède toute reconnaissance de la part de l’autorité publique. Les principes et les valeurs de la famille constituent le fondement de la vie sociale. La vie de famille est une initiation à la vie en société.

  1. Quels sont les devoirs de la société dans ses rapports à la famille?

2209-2213
2250

La société a le devoir de soutenir et d’affermir le mariage et la famille, en respectant aussi le principe de subsidiarité. Les pouvoirs publics doivent respecter, protéger et favoriser la vraie nature du mariage et de la famille, la morale publique, les droits des parents et la prospérité des foyers.

  1. Quels sont les devoirs des enfants envers leurs parents?

2214-2220
2251

Les enfants doivent respect (piété filiale), reconnaissance, docilité et obéissance envers leurs parents, contribuant ainsi, par les bonnes relations entre frères et sœurs, au progrès de l’harmonie et de la sainteté de toute la vie familiale. Si les parents se trouvent dans une situation d’indigence, de maladie, d’isolement ou de vieillesse, les enfants adultes doivent leur fournir un soutien moral et matériel.

  1. Quels sont les devoirs des parents envers leurs enfants?

2221-2231

Participants de la paternité divine, les parents sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants et les premiers à leur annoncer la foi. Ils ont le devoir d’aimer et de respecter leurs enfants comme personnes et comme fils de Dieu. Ils ont à pourvoir, autant que faire se peut, à leurs besoins matériels et spirituels, choisissant pour eux une école appropriée et leur prodiguant de prudents conseils pour choisir leur profession et leur état de vie. En particulier, ils ont pour mission de les éduquer à la foi chrétienne.

  1. Comment les parents éduquent-ils leurs enfants à la foi chrétienne?

2252-2253

Principalement par l’exemple, la prière, la catéchèse familiale et la participation à la vie ecclésiale.

  1. Les liens de famille sont-ils un bien absolu?

2232-2233

Les liens de famille, bien qu’ils soient importants, ne sont pas absolus, parce que la première vocation du chrétien est de suivre Jésus en l’aimant : « Qui aime son père et sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi. Qui aime sa fille ou son fils plus que moi n’est pas digne de moi » (Mt 10, 37). Les parents doivent aider avec joie leurs enfants à suivre Jésus, dans tous les états de vie, même dans la vie consacrée ou dans le ministère sacerdotal.

  1. Comment doit s’exercer l’autorité dans les différents domaines de la société civile?

2234-2237
2254

Elle doit toujours s’exercer comme un service, en respectant les droits fondamentaux de l’homme, une juste hiérarchie des valeurs, les lois, la justice distributive et le principe de subsidiarité. Dans l’exercice de l’autorité, chacun doit rechercher l’intérêt de la communauté au lieu du sien propre. Ses décisions doivent s’inspirer de la vérité sur Dieu, sur l’homme et sur le monde.

  1. Quels sont les devoirs des citoyens dans leurs rapports avec les autorités civiles?

2238-2241
2255

Ceux qui sont soumis à l’autorité doivent considérer leurs supérieurs comme des représentants de Dieu, offrant leur collaboration loyale pour le bon fonctionnement de la vie publique et sociale. Cela comporte l’amour et le service de la patrie, le droit et le devoir de voter, le paiement des impôts, la défense du pays et le droit à une critique constructive.

  1. Quand le citoyen doit-il ne pas obéir aux autorités civiles?

2242-2243
2256

Le citoyen ne doit pas, en conscience, obéir quand les prescriptions des autorités civiles s’opposent aux exigences de l’ordre moral : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5,29).

LE CINQUIÈME COMMANDEMENT : NE PAS TUER

  1. Pourquoi faut-il respecter la vie humaine?

2258-2262
2318-2320

Parce que la vie humaine est sacrée. Dès son origine, elle comporte l’action créatrice de Dieu et demeure pour toujours dans une relation spéciale avec le Créateur, son unique fin. Il n’est permis à personne de détruire directement un être humain innocent, car cela est gravement contraire à la dignité de la personne et à la sainteté du Créateur. « Vous ne ferez pas mourir l’innocent et le juste » (Ex 23,7).

  1. Pourquoi la légitime défense des personnes et des sociétés n’est-elle pas contraire à cette règle absolue?

2263-2265

Par la légitime défense, on fait le choix de se défendre et de mettre en valeur le droit à la vie, la sienne propre ou celle d’autrui, et non le choix de tuer. Pour qui a la responsabilité de la vie d’autrui, la légitime défense peut être aussi un devoir grave. Toutefois, elle ne doit pas comporter un usage de la violence plus grande que ce qui est nécessaire.

  1. À quoi sert une peine?

2266

Une peine infligée par l’autorité publique légitime a pour but de réparer le désordre introduit par la faute, de défendre l’ordre public et la sécurité des personnes, et de contribuer à l’amendement du coupable.

  1. Quelle peine peut-on infliger?

2267

La peine infligée doit être proportionnée à la gravité du délit. Aujourd’hui, étant donné les possibilités dont l’État dispose pour réprimer le crime en rendant inoffensif le coupable, les cas d’absolue nécessité de la peine de mort « sont désormais très rares, sinon même pratiquement inexistants » (Evangelium vitæ). Quand les moyens non sanglants sont suffisants, l’autorité se limitera à ces moyens, parce qu’ils correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun, ils sont plus conformes à la dignité de la personne et n’enlèvent pas définitivement, pour le coupable, la possibilité de se racheter.

  1. Qu’interdit le cinquième commandement?

2268-2283
2321-2326

Le cinquième commandement interdit comme gravement contraires à la loi morale :
L’homicide direct et volontaire
, ainsi que la coopération à celui-ci;

l’avortement direct, recherché comme fin et comme moyen, ainsi que la coopération à cet acte, avec la peine d’excommunication, parce que l’être humain, dès sa conception, doit être défendu et protégé de manière absolue dans son intégrité;
l’euthanasie directe, qui consiste à mettre fin, par un acte ou par l’omission d’une action requise, à la vie de personnes handicapées, malades ou proches de la mort;
le suicide et la coopération volontaire à celui-ci, parce qu’il est une offense grave au juste amour de Dieu, de soi-même et du prochain; quant à la responsabilité, elle peut être aggravée en raison du scandale ou diminuée par des troubles psychiques particuliers ou par de graves craintes.

  1. Quelles procédures médicales sont autorisées quand la mort est considérée comme imminente?

2278-2279

Les soins habituellement dus à une personne malade ne peuvent être légitimement interrompus. Par contre, sont légitimes le recours à des analgésiques n’ayant pas comme finalités la mort, ainsi que le renoncement à « l’acharnement thérapeutique », c’est-à-dire, à l’usage de procédés médicaux disproportionnés et sans espoir raisonnable d’une issue favorable.

  1. Pourquoi la société doit-elle protéger tout embryon?

2273-2274

Le droit inaliénable à la vie de tout individu humain, dès sa conception, est un élément constitutif de la société civile et de sa législation. Quand l’État ne met pas sa force au service des droits de tous, et en particulier des plus faibles, parmi lesquels les enfants conçus non encore nés, ce sont les fondements mêmes de l’état de droit qui sont minés.

  1. Comment éviter le scandale?

2284-2287

Le scandale, qui consiste à porter autrui à faire le mal, est à éviter en respectant l’âme et le corps de la personne. Si l’on porte délibérément autrui au péché grave, on commet une faute grave.

  1. Quels devoirs avons-nous envers le corps?

2288-2291

Nous devons porter une attention raisonnable à la santé physique, la nôtre et celle d’autrui, en évitant le culte du corps et toutes sortes d’excès. Doivent aussi être évités l’usage de stupéfiants, qui causent de graves dommages à la santé et à la vie humaine, et aussi l’abus de nourriture, d’alcool, de tabac et de médicaments.

  1. Quand les expérimentations scientifiques, médicales et psychologiques sont-elle moralement légitimes sur les individus ou sur des groupes humains?

2292-2295

Elles sont moralement légitimes si elles sont au service du bien intégral de la personne et de la société, sans risques disproportionnés pour la vie et l’intégrité physique ou psychique des individus, qui doivent être, au préalable, informés et consentants.

  1. Avant et après la mort, le prélèvement et le don d’organes sont-ils autorisés?

2296

Le prélèvement d’organes est moralement acceptable avec le consentement du donneur et sans risques excessifs pour lui. Pour que soit réalisé l’acte noble du don d’organes après la mort, on doit être pleinement certain de la mort réelle du donneur.

  1. Quelles sont les pratiques contraires au respect de l’intégrité corporelle de la personne humaine?

2297-2298

Ce sont : les enlèvements et les prises d’otages de personnes, le terrorisme, la torture, les violences, la stérilisation directe. Les amputations et les mutilations d’une personne ne sont moralement acceptables qu’à des fins thérapeutiques pour la personne elle-même.

  1. Comment doit-on prendre soin des mourants?

2299

Les mourants ont le droit de vivre dans la dignité les derniers moments de leur vie terrestre, et surtout avec le soutien de la prière et des sacrements, qui les préparent à rencontrer le Dieu vivant.

  1. Comment doivent être traités les corps des défunts?

2300-2301

Les corps des défunts doivent être traités avec respect et charité. L’incinération est permise à condition qu’elle soit réalisée sans mettre en cause la foi en la résurrection des corps.

  1. Que demande le Seigneur à toute personne en ce qui concerne la paix?

2302-2303

Le Seigneur, qui a proclamé « bienheureux les artisans de paix » (Mt 5,9), demande la paix du cœur et dénonce l’immoralité de la colère, qui est un désir de vengeance pour le mal subi, et la haine, qui porte à désirer le mal pour le prochain. Ces comportements, s’ils sont volontaires et consentis dans des matières de grande importance, sont des péchés graves contre la charité.

  1. Qu’est-ce que la paix dans le monde?

2304-2305

La paix dans le monde, qui est requise pour le respect et le développement de la vie humaine, n’est pas simplement l’absence de la guerre ou l’équilibre de forces opposées; elle est « tranquillité de l’ordre » (saint Augustin), « fruit de la justice » (Is 32,17) et effet de la charité. La paix terrestre est image et fruit de la paix du Christ.

  1. Que réclame la paix dans le monde?

2304;
2307-2308

La paix dans le monde réclame une distribution équitable et la protection des biens des personnes, la libre communication entre les êtres humains, le respect de la dignité des personnes et des peuples, la pratique assidue de la justice et de la fraternité.

  1. Quand peut-on moralement consentir à l’usage de la force militaire?

2307-2310

Le recours à la force militaire est moralement justifié par la présence simultanée des conditions suivantes : la certitude d’un dommage subi grave et durable; l’inefficacité de toute solution pacifique; les conditions sérieuses d’un succès; l’absence de maux plus grands, étant bien considérée la puissance actuelle des moyens de destruction.

  1. En cas de menace de guerre, à qui appartient-il d’apprécier de manière rigoureuse de telles conditions?

2309

Cela appartient au jugement prudent des Gouvernants, auxquels revient aussi le droit d’imposer aux citoyens l’obligation de la défense nationale, étant sauf le droit personnel à l’objection de conscience, obligation qui peut être réalisée par d’autres formes de service de la communauté humaine.

  1. En cas de guerre, que demande la loi morale?

2312-2314
2328

La loi morale demeure toujours valide, même en cas de guerre. Elle demande que soient traités avec humanité les non-combattants, les soldats blessés et les prisonniers. Les actes délibérément contraires au droit des gens et les ordres qui les commandent sont des crimes que l’obéissance aveugle ne suffit pas à excuser. Il faut condamner les destructions massives, ainsi que l’extermination d’un peuple ou d’une minorité ethnique. Ce sont des péchés très graves et on est moralement tenu de résister aux ordres de ceux qui les commandent.

  1. Que faut-il faire pour éviter la guerre?

2315-2317
2327-2330

On doit faire ce qui est raisonnablement possible pour éviter à tout prix la guerre, étant donné les maux et les injustices qu’elle provoque. En particulier, il faut éviter l’accumulation et le commerce des armes non dûment réglementées par les pouvoirs légitimes; les injustices, surtout économiques et sociales; les discriminations ethniques et religieuses; l’envie, la défiance, l’orgueil et l’esprit de vengeance. Tout ce qui est fait pour vaincre ces désordres et d’autres encore contribue à édifier la paix et à éviter la guerre.

LE SIXIÈME COMMANDEMENT : TU NE COMMETTRAS PAS D’ADULTÈRE

  1. Quel est le devoir de la personne humaine en ce qui concerne son identité sexuelle?

2331-2336
2392-2393

Dieu a créé l’homme, homme et femme, avec la même dignité personnelle. Il a inscrit en chacun la vocation à l’amour et à la communion. Il revient à chacun d’accepter sa propre identité sexuelle, en en reconnaissant l’importance pour toute la personne, la spécificité et la complémentarité.

  1. Qu’est-ce que la chasteté?

2337-2338

La chasteté est l’intégration réussie de la sexualité dans la personne. La sexualité devient vraiment humaine quand elle est intégrée de manière juste dans la relation de personne à personne. La chasteté est une vertu morale, un don de Dieu, une grâce, un fruit de l’Esprit.

  1. Que comporte la vertu de chasteté?

2339-2341

Elle comporte l’apprentissage de la maîtrise de soi, en tant qu’expression de la liberté humaine orientée au don de soi. Dans ce but, une éducation intégrale et permanente est nécessaire; elle se réalise par étapes graduelles de croissance.

  1. De quels moyens dispose-t-on pour aider à vivre la chasteté?

2340-2347

Les moyens à disposition sont nombreux : la grâce de Dieu, le secours des sacrements, la prière, la connaissance de soi, la pratique d’une ascèse adaptée aux diverses situations, l’exercice des vertus morales, en particulier de la vertu de tempérance, qui vise à faire en sorte que les passions soient guidées par la raison.

  1. De quelle manière tous les baptisés sont-ils appelés à vivre la chasteté?

2348-2350
2394

Tous les baptisés, suivant le Christ modèle de chasteté, sont appelés à mener une vie chaste, selon leur état de vie : les uns, en vivant dans la virginité ou dans le célibat consacré, manière éminente de se consacrer plus facilement à Dieu d’un cœur sans partage; les autres, s’ils sont mariés, en pratiquant la chasteté conjugale; s’ils ne sont pas mariés, en vivant la chasteté dans la continence.

  1. Quels sont les principaux péchés contre la chasteté?

2351-2359
2396

Sont des péchés gravement contraires à la chasteté, chacun selon la nature de son objet : l’adultère, la masturbation, la fornication, la pornographie, la prostitution, le viol, les actes homosexuels. Ces péchés sont l’expression du vice de la luxure. Commis sur des mineurs, de tels actes sont un attentat encore plus grave contre leur intégrité physique et morale.

  1. Pourquoi le sixième commandement, bien qu’il dise « Tu ne commettras pas d’adultère », interdit-il tous les péchés contre la chasteté?

2336

Bien que dans le texte biblique du Décalogue on lise « Tu ne commettras pas d’adultère » (Ex, 20,14), la Tradition de l’Église suit intégralement les enseignements moraux de l’Ancien et du Nouveau Testament, et considère le sixième commandement comme englobant tous les péchés contre la chasteté.

  1. Quel est le devoir des autorités civiles en ce qui concerne la chasteté?

2354

Parce qu’elles sont tenues de promouvoir le respect de la dignité de la personne, les autorités civiles doivent contribuer à créer un climat favorable à la chasteté, même en empêchant, par des lois appropriées, la diffusion de certaines des graves offenses à la chasteté précédemment évoquées, surtout en vue de protéger les mineurs et les personnes les plus fragiles.

  1. Quels sont les biens de l’amour conjugal auquel est ordonnée la sexualité?

2360-2361
2397-2398

Les biens de l’amour conjugal qui, pour les baptisés, est sanctifié par le sacrement de mariage sont : l’unité, la fidélité, l’indissolubilité et l’ouverture à la fécondité.

  1. Quelle signification a l’acte conjugal?

2362-2367

L’acte conjugal a une double signification : unitive (la donation réciproque des époux), et procréatrice (l’ouverture à la transmission de la vie). Nul ne doit briser le lien indissociable que Dieu a voulu entre les deux significations de l’acte conjugal, en excluant l’une ou l’autre d’entre elles.

  1. Quand la régulation des naissances est-elle morale?

2368-2369
2399

La régulation des naissances, qui représente un des aspects de la paternité et de la maternité responsables, est objectivement conforme à la morale quand elle se vit entre les époux sans contrainte extérieure, ni par égoïsme, mais pour des motifs sérieux et par des méthodes conformes aux critères objectifs de moralité, à savoir par la continence périodique et le recours aux périodes infécondes.

  1. Quels sont les moyens de régulation des naissances qui sont immoraux?

2370-2372

Est intrinsèquement immorale toute action – comme, par exemple, la stérilisation directe ou la contraception – qui, en prévision de l’acte conjugal ou dans sa réalisation ou encore dans ses conséquences naturelles, se propose, comme but et comme moyen, d’empêcher la procréation.

  1. Pourquoi l’insémination et la fécondation artificielles sont-elles immorales?

2373-2377

Elles sont immorales parce qu’elles dissocient la procréation de l’acte par lequel les époux se donnent l’un à l’autre, instaurant de ce fait une domination de la technique sur l’origine et la destinée de la personne humaine. En outre, l’insémination et la fécondation hétérologues, par le recours à des techniques qui font intervenir une personne étrangère au couple, lèsent le droit de l’enfant à naître d’un père et d’une mère connus de lui et liés entre eux par le mariage et ayant le droit exclusif de ne devenir parents que l’un par l’autre.

  1. Comment doit-on considérer un enfant?

2378

L’enfant est un don de Dieu, le don le plus excellent du mariage. Il n’existe pas un droit d’avoir des enfants (l’enfant dû à tout prix). Il existe au contraire le droit pour l’enfant d’être le fruit de l’acte conjugal de ses parents ainsi que le droit d’être respecté comme personne dès le moment de sa conception.

  1. Que peuvent faire les époux, lorsqu’ils n’ont pas d’enfants?

2379

Si le don de l’enfant ne leur a pas été fait, les époux, après avoir épuisé les recours légitimes de la médecine, peuvent marquer leur générosité par l’accueil ou par l’adoption, ou encore par l’accomplissement de services exigeants à l’égard d’autrui. Ils réalisent ainsi une précieuse fécondité spirituelle.

  1. Quelles sont les offenses à la dignité du mariage?

2380-2391
2400

Ce sont : l’adultère, le divorce, la polygamie, l’inceste, l’union libre (cohabitation, concubinage), l’acte sexuel avant le mariage ou en dehors du mariage.

LE SEPTIÈME COMMANDEMENT : TU NE VOLERAS PAS

  1. Que déclare le septième commandement?

2401-2402

Il déclare la destination et la distribution universelles des biens, la propriété privée, le respect des personnes et de leurs biens, et le respect de l’intégrité de la création. Dans ce commandement, l’Église trouve aussi le fondement de sa doctrine sociale, qui comprend la rectitude dans l’action, que ce soit dans le domaine économique, dans la vie sociale et politique, dans le droit et le devoir du travail humain, dans la justice et la solidarité entre les nations, ou dans l’amour pour les pauvres.

  1. Quelles sont les conditions du droit à la propriété privée?

2403

Le droit à la propriété privée existe à condition que la propriété soit acquise ou reçue de manière juste et que demeure primordiale la destination universelle des biens afin de satisfaire les besoins fondamentaux de tous les hommes.

  1. Quelle est la finalité de la propriété privée?

2404-2406

La propriété privée a pour finalité de garantir la liberté et la dignité des individus, les aidant à satisfaire les besoins fondamentaux de ceux dont ils ont la responsabilité et aussi de ceux qui vivent dans la nécessité.

  1. Que prescrit le septième commandement?

2407
2450-2451

Le septième commandement prescrit le respect des biens d’autrui, par la pratique de la justice et de la charité, de la tempérance et de la solidarité. Il exige en particulier : le respect des promesses et des contrats stipulés, la réparation de toute injustice commise et la restitution des biens volés; le respect de l’intégrité de la création, grâce à un usage prudent et modéré des ressources minérales, végétales et animales qui existent dans l’univers, avec une attention spéciale aux espèces menacées d’extinction.

  1. Quel comportement doit avoir l’homme envers les animaux?

2416-2418
2457

L’homme doit traiter avec bienveillance les animaux, qui sont des créatures de Dieu, en évitant à leur égard soit un amour excessif, soit un usage aveugle, surtout pour des expérimentations scientifiques effectuées au-delà des limites raisonnables et avec d’inutiles souffrances pour les animaux eux-mêmes.

  1. Qu’interdit le septième commandement?

2408-2413
2453-2455

Le septième commandement interdit avant tout le vol, qui consiste en l’usurpation du bien d’autrui contre la volonté raisonnable du propriétaire. Il en va de même dans le fait de payer des salaires injustes, de spéculer sur la valeur des biens pour en tirer des avantages au détriment d’autrui, de contrefaire des chèques ou des factures. Il est interdit en outre de commettre des fraudes fiscales ou commerciales, d’infliger volontairement un dommage aux propriétés privées ou publiques, de pratiquer aussi l’usure, la corruption, l’abus privé des biens sociaux, les travaux mal exécutés de manière consciente, le gaspillage.

  1. Quel est le contenu de la doctrine sociale de l’Église?

2419-2423

La doctrine sociale de l’Église, en tant que développement organique de la vérité de l’Évangile sur la dignité de la personne humaine et sa dimension sociale, contient des principes de réflexion, formule des critères de jugement, et présente des normes et des orientations pour l’action.

  1. Quand l’Église intervient-elle en matière sociale?

2420
2458

L’Église intervient en portant un jugement moral en matière économique et sociale, quand cela est exigé par les droits primordiaux de la personne, par le bien commun ou par le salut des âmes.

  1. Comment doit s’exercer la vie sociale et économique?

2459

La vie sociale et économique doit s’exercer selon ses méthodes propres, dans le cadre de l’ordre moral, pour le service de l’homme dans son intégralité et pour le service de toute la communauté humaine, dans le respect de la justice sociale. Elle doit avoir l’homme comme auteur, centre et fin.

  1. Qu’est-ce qui s’oppose à la doctrine sociale de l’Église?

2424-2425

S’opposent à la doctrine sociale de l’Église les systèmes économiques et sociaux qui sacrifient les droits primordiaux des personnes ou qui font du profit leur règle exclusive et leur fin ultime. C’est pourquoi l’Église réfute les idéologies associées au cours de la période moderne au « communisme » ou aux autres formes athées et totalitaires de « socialisme ». En outre, dans la pratique du « capitalisme », elle réfute l’individualisme et le primat absolu de la loi du marché sur le travail humain.

  1. Quel est le sens du travail pour l’homme?

2426-2428
2460-2461

Pour l’homme, le travail est un devoir et un droit, grâce auquel il coopère avec Dieu créateur. En effet, en travaillant avec soin et compétence, la personne met en œuvre des capacités inscrites dans sa nature, manifeste les dons du Créateur et les talents qu’il a reçus; elle subvient à ses besoins et à ceux de ses proches; et elle sert la communauté humaine. En outre, avec la grâce de Dieu, le travail peut être un moyen de sanctification et de collaboration avec le Christ pour le salut d’autrui.

  1. À quel type de travail toute personne a-t-elle droit?

2429,
2433-2434

L’accès à un travail sûr et honnête doit être ouvert à tous, sans discrimination injuste, dans le respect de la libre initiative économique et d’une rétribution équitable.

  1. Quelle est la responsabilité de l’État en ce qui concerne le travail?

2431

Il revient à l’État d’assurer la sécurité concernant la garantie des libertés des individus et de la propriété, ainsi qu’une monnaie stable et des services publics efficaces; de surveiller et de conduire l’application des droits humains dans le secteur économique. En fonction des circonstances, la  société doit aider les citoyens à trouver du travail.

  1. Quelle est la tâche des dirigeants des entreprises?

2432

Les dirigeants des entreprises ont la responsabilité économique et écologique de leurs opérations. Ils sont tenus de considérer le bien des personnes et pas seulement l’augmentation des profits; ceux-ci sont cependant nécessaires pour réaliser les investissements, l’avenir des entreprises, l’emploi et la bonne marche de la vie économique.

  1. Quels sont les devoirs des travailleurs?

2435

Ils doivent s’acquitter de leur travail avec conscience, compétence et dévouement, cherchant à résoudre les conflits éventuels par le dialogue. Le recours à la grève non violente est moralement légitime quand il se présente comme un élément nécessaire en vue d’un bénéfice proportionné, tout  en tenant compte du bien commun.

  1. Comment s’exercent la justice et la solidarité entre les nations?

2437-2441

Au niveau international, toutes les nations et toutes les institutions doivent agir dans la solidarité et la subsidiarité, dans le but d’éliminer ou au moins de réduire la misère, l’inégalité des ressources et des moyens économiques, les injustices économiques et sociales, l’exploitation des hommes, l’accroissement de la dette des pays pauvres, les mécanismes pervers qui font obstacle au développement des pays les moins avancés.

  1. Comment les chrétiens participent-ils à la vie politique et sociale?

2442

Les fidèles laïcs interviennent directement dans la vie politique et sociale en animant avec un esprit chrétien les réalités temporelles et en collaborant avec tous, comme authentiques témoins de l’Évangile et artisans de paix et de justice.

  1. De quoi s’inspire l’amour pour les pauvres?

2443-2449
2462-2463

L’amour envers les pauvres s’inspire de l’Évangile des béatitudes et de l’exemple de Jésus dans son attention constante envers les pauvres. Jésus a dit : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). L’amour envers les pauvres passe par l’engagement contre la pauvreté matérielle et contre les multiples formes de pauvreté culturelle, morale et religieuse. Les œuvres de miséricorde, spirituelles et corporelles, et les nombreuses institutions de bienfaisance nées au long des siècles sont un témoignage concret de l’amour préférentiel pour les pauvres qui caractérise les disciples de Jésus.

LE HUITIÈME COMMANDEMENT : TU NE FERAS PAS DE FAUX TÉMOIGNAGES

  1. Quel est le devoir de l’homme à l’égard de la vérité?

2464-2470
2504

Toute personne est appelée à la sincérité et à la véracité dans sa conduite et dans ses paroles. Chacun a l’obligation de chercher la vérité et d’y adhérer, ordonnant toute sa vie selon les exigences de la vérité. En Jésus Christ la vérité de Dieu s’est manifestée tout entière. Il est la Vérité. Qui le suit vit dans l’Esprit de vérité et fuit la duplicité, la simulation et l’hypocrisie.

  1. Comment rend-on témoignage à la vérité?

2471-2474
2505-2506

Le chrétien doit témoigner de la vérité évangélique dans tous les domaines de son activité publique et privée, même au prix du sacrifice de sa vie, si cela est nécessaire. Le martyre est le témoignage suprême rendu à la vérité de la foi.

  1. Qu’interdit le huitième commandement?

2475-2487
2507-2509

Le huitième commandement interdit :
le faux témoignage et le parjure, le mensonge, dont la gravité se mesure à la déformation de la vérité réalisée, aux circonstances, aux intentions du menteur et aux dommages subis pas ses victimes;
le jugement téméraire, la médisance, la diffamation, la calomnie, qui diminuent ou détruisent la bonne réputation et l’honneur auxquels toute personne a droit;
la flatterie, l’adulation et la complaisance, surtout si elles ont pour but des péchés graves ou le consentement à des avantages illicites. Toute faute commise contre la vérité oblige à réparation si elle a causé du tort à autrui.

  1. Que demande le huitième commandement?

2488-2492
2510-2511

Le huitième commandement demande le respect de la vérité, accompagné de la discrétion de la charité : dans la communication et l’information, qui doivent évaluer le bien individuel et commun, la défense de la vie privée, le risque de scandale. Le respect des secrets professionnels doit toujours être sauvegardé, sauf cas exceptionnels, et pour des motifs graves et proportionnés. Est aussi requis le respect des confidences faites sous le sceau du secret.

  1. Comment doivent être utilisés les moyens de communication sociale?

2493-2499
2512

L’information dans les médias doit être au service du bien commun; dans son contenu, elle doit toujours être vraie et, en sauvegardant la justice et la charité, intégrale. D’autre part, elle doit s’exprimer d’une manière honnête et opportune, respectant scrupuleusement les lois morales, les droits légitimes et la dignité de la personne.

  1. Quelle relation y a-t-il entre vérité, beauté et art sacré?

2500-2503
2513

La vérité est belle en elle-même. Elle comporte la splendeur de la beauté spirituelle. Outre la parole, il existe de nombreuses formes d’expression de la vérité, en particulier les œuvres d’art. Elles sont le fruit d’un talent donné par Dieu et de l’effort de l’homme. L’Art sacré, pour être vrai et beau, doit évoquer et glorifier le mystère du Dieu révélé dans le Christ et conduire à l’adoration et à l’amour du Dieu créateur et sauveur, Beauté suréminente de Vérité et d’Amour.

LE NEUVIÈME COMMANDEMENT :
TU NE DÉSIRERAS PAS LA FEMME DE TON PROCHAIN

  1. Que demande le neuvième commandement?

2514-2516
2528-2530

Le neuvième commandement requiert de vaincre la concupiscence charnelle dans les pensées et les désirs. Le combat contre la concupiscence passe par la purification du cœur et par la pratique de la vertu de tempérance.

  1. Qu’interdit le neuvième commandement?

2517-2519
2531-2532

Le neuvième commandement interdit de cultiver des pensées et les désirs concernant les actes défendus par le sixième commandement.

  1. Comment parvient-on à la pureté du cœur?

2520

Avec la grâce de Dieu et en luttant contres les désirs désordonnés, le baptisé parvient à la pureté du cœur par la vertu et le don de chasteté, la pureté d’intention, la transparence du regard, extérieur et intérieur, la discipline des sentiments et de l’imagination, la prière.

  1. Quelles sont les autres exigences de la pureté?

2521-2527
2533

La pureté exige la pudeur; elle protège l’intimité de la personne, exprime la délicatesse de la chasteté, règle les regards et les gestes pour qu’ils soient conformes à la dignité des personnes et de leur union. Elle libère de l’érotisme ambiant et tient à l’écart de tout ce qui favorise la curiosité malsaine. Elle requiert encore une purification du climat social, par un combat soutenu contre la permissivité des mœurs, qui repose sur une conception erronée de la liberté humaine.

LE DIXIÈME COMMANDEMENT :
TU NE CONVOITERAS PAS LE BIEN DU PROCHAIN

  1. Que commande et que défend le dixième commandement?

2534-2540
2551-2554

Ce commandement complète le précédent. Il demande une attitude intérieure de respect dans les rapports avec la propriété d’autrui. Il interdit l’avidité, la convoitise effrénée des biens d’autrui, l’envie, qui traduit la tristesse éprouvée devant les biens d’autrui et le désir immodéré de se les approprier.

  1. Que demande Jésus par la pauvreté du cœur?

2544-2547
2556

Jésus demande à ses disciples de le préférer, Lui, à tout et à tous. Le détachement des richesses dans un esprit de pauvreté évangélique et l’abandon à la providence de Dieu, qui nous libère de l’inquiétude du lendemain, disposent à la béatitude des « pauvres en esprit, parce que le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5,3).

  1. Quel est le plus grand désir de l’homme?

2548-2550
2557

Le plus grand désir de l’homme, c’est de voir Dieu. C’est le cri de tout son être : « Je veux voir Dieu ». En effet, l’homme réalise son bonheur vrai et total dans la vision et la béatitude de celui qui l’a créé par amour et qui l’attire à lui dans son amour infini.

« Celui qui voit Dieu a obtenu tous les biens que l’on peut concevoir » (saint Grégoire de Nysse).