Cinquième partie : Les principales vertus et les autres choses qu’un chrétien doit savoir.

Cinquième partie : Les principales vertus et les autres choses qu’un chrétien doit savoir.

 

Chapitre 1 : Les principales vertus.

  • 1. Les vertus théologales.

Qu’est-ce que la vertu surnaturelle ?

La vertu surnaturelle est une qualité que Dieu infuse dans l’âme et par laquelle on a de l’inclination, de la facilité et de la promptitude à connaître et à faire le bien par rapport à la vie éternelle.

Combien y a-t-il de vertus surnaturelles principales ?

Il y a sept vertus surnaturelles principales, savoir : trois théologales et quatre cardinales.

Quelles sont les vertus théologales ?

Les vertus théologales sont : la Foi, l’Espérance et la Charité.

Pourquoi la Foi, l’Espérance et la Charité sont-elles appelées vertus théologales ?

La Foi, l’Espérance et la Charité sont appelées vertus théologales parce qu’elles ont Dieu pour objet immédiat et principal, et que c’est Lui qui les met en nous.

Comment les vertus théologales ont-elles Dieu pour objet immédiat ?

Les vertus théologales ont Dieu pour objet immédiat parce que :

par la Foi nous croyons en Dieu et nous croyons tout ce qu’il a révélé ;

par l’Espérance nous espérons posséder Dieu ;

par la Charité nous aimons Dieu et, en Lui, nous nous aimons nous-mêmes et nous aimons le prochain.

Quand est-ce que Dieu met en notre âme les vertus théologales ?

Dieu, par sa bonté, répand en notre âme les vertus théologales quand il nous orne de la grâce sanctifiante ; ainsi quand nous avons reçu le Baptême, nous avons été enrichis de ces vertus en même temps que des dons du Saint-Esprit.

Suffit-il pour être sauvé, d’avoir reçu les vertus théologales par le Baptême ?

Pour celui qui a l’usage de la raison il ne suffit pas d’avoir reçu les vertus théologales par le Baptême, mais il est nécessaire d’en faire souvent les actes.

Quand sommes-nous obligés de faire les actes de Foi, d’Espérance et de Charité ?

Nous sommes obligés de faire les actes de Foi, d’Espérance et de Charité :

l quand nous sommes arrivés à l’usage de la raison ;

2 souvent au cours de la vie ;

3 quand nous sommes en danger de mort.

 

  • 2. La Foi.

Qu’est-ce que la Foi ?

La Foi est une vertu surnaturelle, infuse par Dieu dans notre âme, par laquelle, appuyés sur l’autorité de Dieu même, nous croyons tout ce qu’il a révélé et qu’il nous propose de croire par son Église

Comment connaissons-nous les vérités révélées de Dieu ?

Nous connaissons les vérités révélées de Dieu par l’intermédiaire de la sainte Église qui est infaillible ; c’est-à-dire par l’intermédiaire du Pape, successeur de saint Pierre, et par l’intermédiaire des Évêques, successeurs des Apôtres, qui furent instruits par Jésus-Christ lui-même.

Sommes-nous sûrs des choses que la sainte Église nous enseigne ?

Nous sommes absolument certains des choses que la sainte Église nous enseigne, parce que Jésus-Christ a donné sa parole que l’Église ne se tromperait jamais.

Par quel péché perd-on, la Foi ?

On perd la Foi par la négation ou le doute volontaire, quand l’objet n’en serait même qu’un seul des articles proposés à notre croyance.

Comment recouvre-t-on la Foi perdue ?

On recouvre la Foi perdue en se repentant du péché commis et en croyant de nouveau tout ce que croit la sainte Église

 

  • 3. Les mystères.

Pouvons-nous comprendre toutes les vérités de la Foi ?

Non, nous ne pouvons pas comprendre toutes les vérités de la Foi, parce que quelques-unes sont des mystères.

Qu’est-ce que les mystères ?

Les mystères sont des vérités supérieures à la raison, que nous devons croire bien que nous ne puissions les comprendre.

Pourquoi devons-nous croire les mystères ?

Nous devons croire les mystères parce qu’ils ont été révélés de Dieu, qui, étant la Vérité et la Bonté infinies, ne peut ni se tromper ni nous tromper.

Les mystères sont-ils contraires à la raison ?

Les mystères sont supérieurs et non contraires à la raison ; et même la raison elle-même nous persuade de les admettre.

Pourquoi les mystères ne peuvent-ils être contraires à la raison ?

Les mystères ne peuvent être contraires à la raison parce que c’est le même Dieu qui nous a donné la lumière de la raison et qui a révélé les mystères, et qu’il ne peut se contredire lui-même.

 

  • 4. L’Écriture Sainte.

Où sont contenues les vérités que Dieu a révélées ?

Les vérités que Dieu a révélées sont contenues dans l’Écriture Sainte et dans la Tradition.

Qu’est-ce que l’Écriture Sainte ?

L’Écriture Sainte est la collection des livres écrits par les Prophètes et les Hagiographes, les Apôtres et les Évangélistes, sous l’inspiration du Saint-Esprit, et reçus par l’Église comme inspirés.

En combien de parties se divise la Sainte Écriture ?

L’Écriture Sainte se divise en deux parties, l’Ancien et le Nouveau Testament.

Que contient l’Ancien Testament ?

L’Ancien Testament contient les livres inspirés écrits avant la venue de Jésus-Christ.

Que contient le Nouveau Testament ?

Le Nouveau Testament contient les livres inspirés écrits après la venue de Jésus-Christ.

De quel nom appelle-t-on communément l’Écriture Sainte ?

L’Écriture Sainte est appelée communément la sainte Bible.

Que veut dire le mot Bible ?

Le mot Bible veut dire la collection des livres saints, le livre par excellence, le livre des livres, le livre inspiré de Dieu.

Pourquoi l’Écriture Sainte est-elle appelée le livre par excellence ?

L’Écriture Sainte est appelée le livre par excellence, à cause de l’excellence des matières qu’elle traite et de l’auteur qui l’a inspirée.

Ne peut-il pas y avoir d’erreur dans l’Écriture Sainte ?

Il ne peut y avoir aucune erreur dans l’Écriture Sainte puisque, en effet, elle est inspirée de Dieu.

L’auteur de toutes ses parties est Dieu lui-même.

Cela n’empêche pas que dans les copies et les traductions qui en ont été faites, il ne puisse s’être glissé quelques fautes ou des copistes ou des traducteurs.

Mais dans les éditions revues et approuvées par l’Église catholique, il ne peut y avoir d’erreur en ce qui regarde la foi ou la morale.

La lecture de la Bible est-elle nécessaire à tous les chrétiens ?

La lecture de la Bible n’est pas nécessaire à tous les chrétiens, puisqu’ils sont instruits par l’Église ; cependant elle est très utile et recommandée à tous.

Peut-on lire quelque traduction que ce soit de la Bible en langue vulgaire.

On peut lire les traductions de la Bible en langue vulgaire qui sont reconnues fidèles par l’Église catholique, et qui sont accompagnées d’explications approuvées par elle.

Pourquoi ne peut-on lire que les traductions de la Bible approuvées par l’Église ?

On ne peut lire que les traductions de la Bible approuvées par l’Église parce qu’elle seule est la légitime gardienne de la Bible.

Par qui pouvons-nous connaître le vrai sens des Saintes Écritures ?

Nous ne pouvons connaître le vrai sens des Saintes Écritures que par l’interprétation de l’Église, parce que seule elle est garantie d’erreur en cette interprétation.

Que devrait faire un chrétien à qui une Bible serait offerte par un protestant ou un émissaire des protestants ?

Un chrétien à qui une Bible serait offerte par un protestant ou un émissaire des protestants devrait la rejeter avec horreur, parce qu’elle est interdite par l’Église

S’il l’avait reçue sans y faire attention, il devrait au plus tôt la jeter au feu ou la remettre à son curé.

Pourquoi l’Église interdit-elle les Bibles protestantes ?

L’Église interdit les Bibles protestantes parce que, ou bien elles sont altérées et contiennent des erreurs, ou bien, manquant de son approbation et de notes qui expliquent les sens obscurs, elles peuvent nuire à la Foi.

C’est pour cette raison encore que l’Église interdit même les traductions de la Sainte Écriture qu’elle a déjà approuvées, mais qui ont été réimprimées sans des explications approuvées par elle.

 

  • 5. La Tradition.

Dites-moi ce que c’est que la Tradition ?

La Tradition est la parole de Dieu qui n’est pas écrite, mais qui, communiquée de vive voix par Jésus-Christ et par les Apôtres, est parvenue sans altération de siècle en siècle jusqu’à nous par le moyen de l’Église

Où sont contenus les enseignements de la Tradition ?

Les enseignements de la Tradition sont contenus principalement dans les décrets des Conciles, les écrits des saints Pères, les actes du Saint-Siège, les paroles et les usages de la Liturgie sacrée.

Quel cas faut-il faire de la Tradition ?

Il faut faire de la Tradition le même cas que de la parole de Dieu révélée que contient l’Écriture Sainte.

 

  • 6. L’Espérance.

Qu’est-ce que l’Espérance ?

L’Espérance est une vertu surnaturelle, infuse par Dieu dans notre âme, par laquelle nous désirons et nous attendons la vie éternelle que Dieu a promise à ses serviteurs, et les secours nécessaires pour l’obtenir.

Pour quel motif devons-nous espérer de Dieu le paradis et les secours nécessaires pour le gagner ?

Nous devons espérer de Dieu le paradis et les secours nécessaires pour le gagner, parce que Dieu très miséricordieux, par les mérites de Notre Seigneur Jésus-Christ, l’a promis à qui le sert de tout cœur ; et comme il est très fidèle et tout-puissant, il tient toujours ses promesses.

Quelles sont les conditions nécessaires pour obtenir le paradis ?

Les conditions nécessaires pour obtenir le paradis sont la grâce de Dieu, l’exercice des bonnes œuvres, et la persévérance jusqu’à la mort dans son saint amour.

Comment perd-on l’Espérance ?

On perd l’Espérance toutes les fois qu’on perd la Foi.

On la perd encore par les péchés de désespoir ou de présomption.

Comment recouvre-t-on l’Espérance perdue ?

On recouvre l’Espérance perdue en se repentant du péché commis et en s’excitant de nouveau à la confiance en la bonté divine.

 

  • 7. La Charité.

Qu’est-ce que la Charité ?

La Charité est une vertu surnaturelle, infuse par Dieu dans notre âme, par laquelle nous aimons Dieu pour lui-même par dessus toute chose et le prochain comme nous-mêmes pour l’amour de Dieu.

Pour quels motifs devons-nous aimer Dieu ?

Nous devons aimer Dieu parce qu’il est le souverain bien, infiniment bon et parfait.

Nous devons aussi l’aimer à cause du commandement qu’il nous en fait et des grands bienfaits que nous recevons de Lui.

Comment doit-on aimer Dieu ?

On doit aimer Dieu par dessus toutes choses, de tout son cœur, de tout son esprit, de toute son âme et de toutes ses forces.

Qu’est-ce qu’aimer Dieu par dessus toutes choses ?

Aimer Dieu par dessus toutes choses, c’est le préférer à toutes les créatures les plus chères et les plus parfaites, et être disposé à perdre tout plutôt que de l’offenser et de cesser de l’aimer.

Qu’est-ce qu’aimer Dieu de tout notre cœur ?

Aimer Dieu de tout notre cœur, c’est lui consacrer tous nos sentiments.

Qu’est-ce qu’aimer Dieu de tout notre esprit ?

Aimer Dieu de tout notre esprit, c’est diriger vers lui toutes nos pensées.

Qu’est-ce qu’aimer Dieu de toute notre âme ?

Aimer Dieu de toute notre âme, c’est lui consacrer l’usage de toutes les puissances de notre âme.

Qu’est-ce qu’aimer Dieu de toutes nos forces ?

Aimer Dieu de toutes nos forces, c’est nous efforcer de grandir toujours davantage dans son amour, et faire en sorte que toutes nos actions aient pour motif et pour fin son amour et le désir de lui plaire.

Pourquoi devons-nous aimer le prochain ?

Nous devons aimer le prochain pour l’amour de Dieu, parce qu’Il nous le commande et parce que tout homme est son image.

Sommes-nous obligés d’aimer aussi nos ennemis ?

Oui, nous sommes obligés d’aimer nos ennemis parce que, eux aussi, sont notre prochain et parce que Jésus-Christ nous en a fait un commandement formel.

Qu’est-ce qu’aimer le prochain comme soi-même ?

Aimer le prochain comme soi-même, c’est lui désirer et lui faire, autant qu’on le peut, le bien que nous devons désirer pour nous-mêmes, et ne lui désirer et ne lui faire aucun mal.

Quand est-ce que nous nous aimons comme il faut ?

Nous nous aimons comme il faut quand nous cherchons à servir Dieu et à mettre en Lui notre félicité.

Comment perd-on la Charité ?

On perd la Charité par tout péché mortel.

Comment recouvre-t-on la Charité ?

On recouvre la Charité en faisant des actes d’amour de Dieu, en se repentant et en se confessant comme il faut.

 

  • 8. Les vertus cardinales

Quelles sont les vertus cardinales ?

Les vertus cardinales sont la Prudence, la Justice, la Force et la Tempérance.

Pourquoi la Prudence, la Justice, la Force et la Tempérance sont-elles appelées vertus cardinales ?

La Prudence, la Justice, la Force et la Tempérance sont appelées vertus cardinales parce qu’elles sont le pivot ( latin cardo ) et le fondement des vertus morales.

Qu’est-ce que la Prudence ?

La Prudence est la vertu qui dirige toute action vers son but légitime et cherche, par suite, les moyens convenables pour que l’action soit bien faite de toutes façons et, par là, agréable au Seigneur.

Qu’est-ce que la Justice ?

La Justice est la vertu par laquelle nous rendons à chacun ce qui lui est dû.

Qu’est-ce que la Force ?

La Force est la vertu qui nous rend courageux au point de ne craindre aucun danger, pas même la mort, pour le service de Dieu.

Qu’est-ce que la Tempérance ?

La Tempérance est la vertu par laquelle nous refrénons les désirs désordonnés des jouissances sensibles et nous usons avec modération des biens temporels.

 

Chapitre 2 : Les dons du Saint-Esprit.

Combien y a-t-il de dons du Saint-Esprit et quels sont-ils ?

Il y a sept dons du Saint-Esprit :

1 le don de Sagesse ;

2 d’Intelligence ;

3 de Conseil ;

4 de Force ;

5 de Science ;

6 de Piété ;

7 de Crainte de Dieu.

A quoi servent les dons du Saint-Esprit ?

Les dons du Saint-Esprit servent à nous confirmer dans la Foi, l’Espérance et la Charité ; et à nous rendre prompts aux actes de vertu nécessaires pour acquérir la vie chrétienne.

Qu’est-ce que la Sagesse ?

La Sagesse est un don par lequel, élevant notre esprit au-dessus des choses terrestres et fragiles, nous contemplons les choses éternelles, c’est-à-dire la Vérité qui est Dieu, en qui nous nous complaisons et que nous aimons comme notre souverain Bien.

Qu’est-ce que l’Intelligence ?

L’Intelligence est un don par lequel nous est facilitée, autant que c’est possible pour un homme mortel, l’intelligence de la Foi et des divins mystères que nous ne pouvons connaître par les lumières naturelles de notre esprit.

Qu’est-ce que le Conseil ?

Le Conseil est un don par lequel, dans les doutes et les incertitudes de la vie humaine, nous connaissons ce qui contribue le plus à la gloire de Dieu, à notre salut et à celui du prochain.

Qu’est-ce que la Force ?

La Force est un don qui nous inspire de l’énergie et du courage pour observer fidèlement la sainte loi de Dieu et de l’Église, en surmontant tous les obstacles et toutes les attaques de nos ennemis.

Qu’est-ce que la Science ?

La Science est un don par lequel nous apprécions sainement les choses créées, et nous connaissons la manière d’en bien user et de les diriger vers leur fin dernière qui est Dieu.

Qu’est-ce que la Piété ?

La Piété est un don par lequel nous vénérons et nous aimons Dieu et les Saints, et nous avons des sentiments de miséricorde et de bienveillance envers le prochain pour l’amour de Dieu.

Qu’est-ce que la Crainte de Dieu ?

La Crainte de Dieu est un don qui nous fait respecter Dieu et craindre d’offenser sa divine Majesté, et qui nous détourne du mal en nous portant au bien.

 

Chapitre 3 : Les Béatitudes évangéliques.

Combien y a-t-il de Béatitudes évangéliques et quelles sont-elles ?

Il y a huit Béatitudes évangéliques :

1 Bienheureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux leur appartient.

2 Bienheureux les doux, car ils posséderont la terre.

3 Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.

4 Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.

5 Bienheureux les miséricordieux, car ils trouveront miséricorde.

6 Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.

7 Bienheureux les pacifiques, parce qu’ils seront appelés enfants de Dieu.

8 Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour l’amour de la justice, car le royaume des cieux leur appartient.

Pourquoi Jésus-Christ nous a-t-il proposé les Béatitudes ?

Jésus-Christ nous a proposé les Béatitudes pour nous faire détester les maximes du monde et pour nous inviter à aimer et pratiquer les maximes de son Évangile

Quels sont ceux que le monde appelle bienheureux ?

Le monde appelle bienheureux ceux qui ont en abondance les richesses et les honneurs, ceux qui vivent dans les délices et qui n’ont aucune occasion de souffrir.

Qu’est-ce que les pauvres en esprit que Jésus-Christ appelle bienheureux ?

Les pauvres en esprit, selon l’Évangile, sont ceux qui ont le cœur détaché des richesses :

en faisant un bon usage, s’ils les possèdent

ne les recherchant pas avec sollicitude, s’ils en sont privés

en souffrant la perte avec résignation, si elles leur sont enlevées.

Qu’est-ce que les doux ?

Les doux sont ceux qui traitent le prochain avec douceur, souffrent avec patience ses défauts et les torts qu’ils en éprouvent, sans querelle, ressentiment ou vengeance.

Qui sont ceux qui pleurent et cependant sont appelés bienheureux ?

Ceux qui pleurent et cependant sont appelés bienheureux sont ceux ;

qui souffrent avec résignation les tribulations,

qui s’affligent à cause des péchés commis,

des maux, et des scandales qu’on voit dans le monde,

de l’éloignement du paradis et du danger de le perdre.

Qui sont ceux qui ont faim et soif de la justice ?

Ceux qui ont faim et soif de la justice sont ceux qui désirent ardemment de croître toujours davantage dans la grâce divine et l’exercice des œuvres bonnes et vertueuses.

Qui sont les miséricordieux ?

Les miséricordieux sont ceux qui :

aiment leur prochain en Dieu et pour Dieu,

ont compassion de ses misères spirituelles et corporelles,

et tâchent de le soulager selon leurs forces et leur état.

Qui sont les cœurs purs ?

Les cœurs purs sont ceux qui :

n’ont aucune affection au péché et s’en tiennent éloignés,

et qui fuient surtout toute sorte d’impureté.

Qui sont les pacifiques ?

Les pacifiques sont ceux qui :

conservent la paix avec le prochain et avec eux-mêmes,

et qui tâchent de mettre la paix entre ceux qui sont divisés.

Qui sont ceux qui souffrent persécution pour l’amour de la justice ?

Ceux qui souffrent persécution par amour de la justice sont ceux qui supportent avec patience les moqueries, les blâmes et les persécutions à cause de la foi et de la loi de Jésus-Christ.

Que signifient les diverses récompenses promises par Jésus-Christ dans les Béatitudes ?

Les diverses récompenses promises par Jésus-Christ dans les Béatitudes signifient toutes, sous divers noms, la gloire éternelle.

Les Béatitudes nous procurent-elles seulement la gloire éternelle du paradis ?

Les Béatitudes ne nous procurent pas seulement la gloire éternelle du paradis, elles sont encore les moyens de rendre notre vie aussi heureuse qu’il est possible ici-bas.

Ceux qui suivent les Béatitudes n’en reçoivent-ils pas déjà quelque récompense en cette vie ?

Si, certainement, ceux qui suivent les Béatitudes en reçoivent déjà quelque récompense même en cette vie, parce qu’ils jouissent déjà d’une paix et d’un contentement intimes qui sont le principe, bien qu’encore imparfait, de la félicité éternelle.

Ceux qui suivent les maximes du monde peuvent-ils se dire heureux ?

Non, ceux qui suivent les maximes du monde ne sont pas heureux, parce qu’ils n’ont pas la vraie paix de l’âme et qu’ils courent le danger d’être damnés.

 

Chapitre 4 : Les œuvres de miséricorde.

Quelles sont les bonnes œuvres dont il nous sera demandé un compte particulier au jour du jugement ?

Les bonnes œuvres dont il nous sera demandé un compte particulier au jour du jugement sont les œuvres de miséricorde.

Qu’entend-on par œuvre de miséricorde ?

L’œuvre de miséricorde est celle par laquelle on secourt les besoins spirituels ou corporels du prochain.

Quelles sont les œuvres de miséricorde corporelle ?

Les œuvres de miséricorde corporelle sont :

l donner à manger à ceux qui ont faim,

2 donner à boire à ceux qui ont soif,

3 vêtir ceux qui sont nus,

4 abriter les étrangers,

5 visiter les infirmes,

6 visiter les prisonniers,

7 ensevelir les morts.

Quelles sont les œuvres de miséricorde spirituelle ?

Les œuvres de miséricorde spirituelle sont :

1 conseiller ceux qui en ont besoin,

2 instruire les ignorants,

3 exhorter les pécheurs

4 consoler les affligés

5 pardonner les offenses

6 supporter patiemment les personnes ennuyeuses

7 prier Dieu pour les vivants et pour les morts.

 

Chapitre 5 : Les péchés et leurs espèces principales.

Combien y a-t-il de sortes de péchés ?

Il y a deux sortes de péchés : le péché originel et le péché actuel.

Qu’est-ce que le péché originel ?

Le péché originel est celui avec lequel nous naissons tous et que nous avons contracté par la désobéissance de notre premier père Adam.

Quels torts nous a causés le péché d’Adam ?

Les torts causés par le péché d’Adam sont :

la privation de la grâce,

la perte du paradis,

l’ignorance,

l’inclination au mal,

la mort

et toutes les autres misères.

Comment est effacé le péché originel ?

Le péché originel est effacé par le saint Baptême.

Qu’est-ce que le péché actuel ?

Le péché actuel est celui que l’homme, arrivé à l’usage de la raison, commet par sa libre volonté.

Combien y a-t-il de sortes de péché actuel ?

Il y a deux sortes de péché actuel : le péché mortel et le péché véniel.

Qu’est-ce que le péché mortel ?

Le péché mortel est une désobéissance à la loi divine par laquelle on manque gravement à ses devoirs envers Dieu, envers le prochain et envers soi-même.

Pourquoi l’appelle-t-on mortel ?

On l’appelle mortel parce qu’il donne la mort à l’âme en lui faisant perdre la grâce sanctifiante qui est la vie de l’âme, comme l’âme est la vie du corps.

Quels torts fait à l’âme le péché mortel ?

Le péché mortel :

1 prive l’âme de la grâce et de l’amitié de Dieu ;

2 lui fait perdre le paradis ;

3 la prive des mérites acquis et la rend incapable d’en acquérir de nouveaux ;

4 la rend esclave du démon ;

5 lui fait mériter l’enfer et aussi les châtiments de cette vie.

Outre la gravité de la matière que faut-il pour constituer un péché mortel ?

Outre la gravité de la matière, pour constituer un péché mortel, il faut la connaissance de commettre le péché.

Qu’est-ce que le péché véniel ?

Le péché véniel est une désobéissance légère à la loi divine par laquelle on ne manque que légèrement à quelque devoir envers Dieu, envers le prochain, et envers soi-même.

Pourquoi l’appelle-t-on véniel ?

Parce qu’il est léger comparé au péché mortel, qu’il ne nous fait pas perdre la grâce divine et parce que Dieu le pardonne facilement.

Il n’y a donc pas à faire grand cas du péché véniel ?

Ce serait une très grande erreur, soit parce que le péché véniel contient toujours une certaine offense de Dieu, soit parce qu’il cause des torts assez graves à l’âme.

Quels torts nous cause le péché véniel ?

Le péché véniel :

1 affaiblit et refroidit en nous la charité ;

2 nous dispose au péché mortel ;

3 nous rend dignes de grandes peines temporelles en ce monde ou en l’autre.

 

Chapitre 6 : Les vices et les autres péchés très graves.

Qu’est-ce que le vice ?

Le vice est une mauvaise disposition de l’âme qui la porte à fuir le bien et à faire le mal, et qui est causée par la fréquente répétition d’actes mauvais.

Quelle différence y a-t-il entre un péché et un vice ?

Entre un péché et un vice il y a cette différence que le péché est un acte qui passe, tandis que le vice est la mauvaise habitude qu’on a contractée de tomber en quelque péché.

Quels sont les vices qu’on appelle capitaux ?

Il y a sept vices qu’on appelle capitaux :

1 l’Orgueil ;

2 l’Avarice ;

3 la Luxure ;

4 la Colère ;

5 la Gourmandise ;

6 l’Envie ;

7 la Paresse.

Comment triomphe-t-on des vices capitaux ?

On triomphe des vices capitaux par l’exercice des vertus opposées.

Ainsi on triomphe :

de l’orgueil par l’humilité,

de l’avarice par la libéralité,

de la luxure par la chasteté,

de la colère par la patience,

de la gourmandise par l’abstinence,

de l’envie par l’amour fraternel,

de la paresse par la diligence et l’ardeur dans le service de Dieu.

Pourquoi ces vices sont-ils appelés capitaux ?

Ces vices sont appelés capitaux parce qu’ils sont la source et la cause de beaucoup d’autres vices et péchés.

Combien y a-t-il de péchés contre le Saint-Esprit ?

Il y a six péchés contre le Saint-Esprit :

1 désespérer de son salut ;

2 espérer par présomption se sauver sans mérite ;

3 combattre la vérité connue ;

4 envier les grâces d’autrui ;

5 s’obstiner dans ses péchés ;

6 mourir dans l’impénitence finale.

Pourquoi dit-on que ces péchés sont en particulier contre le Saint-Esprit ?

On dit que ces péchés sont en particulier contre le Saint-Esprit parce qu’ils sont commis par pure malice, ce qui est contraire à la bonté, attribuée au Saint-Esprit.

Quels sont les péchés dont on dit qu’ils crient vengeance devant la face de Dieu ?

Il y a quatre péchés dont on dit qu’ils crient vengeance devant la face de Dieu :

1 l’homicide volontaire ;

2 le péché impur contre l’ordre de la nature ;

3 l’oppression des pauvres ;

4 le refus du salaire aux ouvriers.

Pourquoi dit-on que ces péchés crient vengeance devant la face de Dieu ?

On dit que ces péchés crient vengeance devant la face de Dieu, parce que l’Esprit Saint le dit, et parce que leur iniquité est si grave et si manifeste qu’elle provoque Dieu à les punir des plus sévères châtiments.

 

Chapitre 7 : Les Fins dernières et les autres moyens principaux pour éviter le péché.

Qu’entendez-vous par Fins dernières ?

Les saints Livres appellent Fins dernières les dernières choses qui arriveront à l’homme.

Combien y a-t-il de Fins dernières pour l’homme ?

Il y a pour l’homme quatre Fins dernières : la Mort, le Jugement, l’Enfer et le Paradis.

Pourquoi dites-vous que ce sont là les dernières choses qui arriveront à l’homme ?

Je dis que ce sont là les dernières choses qui arriveront à l’homme, parce que :

la Mort est la dernière chose qui lui arrivera en ce monde ;

le Jugement de Dieu, le dernier des jugements que nous devons subir ;

l’Enfer, le mal extrême pour les méchants ;

le Paradis, le souverain bien pour les bons.

Quand devons-nous penser aux Fins dernières ?

Il est bon de penser aux Fins dernières chaque jour et particulièrement en faisant sa prière le matin au réveil, le soir avant le repos, et toutes les fois que nous sommes tentés de faire le mal, parce que cette pensée est très efficace pour nous faire éviter le péché.

 

Chapitre 8 : Les exercices pieux conseillés au chrétien pour chaque jour.

Que doit faire un bon chrétien le matin à son réveil ?

Un bon chrétien, le matin en s’éveillant, doit faire le signe de la Croix et offrir son cœur à Dieu, en disant ces paroles ou autres semblables : " Mon Dieu, je vous donne mon cœur et mon âme ".

A quoi devrait-on penser en se levant et en s’habillant ?

En se levant et en s’habillant on devrait penser que Dieu est présent, que ce jour peut être le dernier de notre vie, et l’on doit se lever et s’habiller avec toute la modestie possible.

Une fois habillé, que doit faire un bon chrétien ?

Une fois habillé, un bon chrétien doit :

se mettre en la présence de Dieu,

s’agenouiller s’il le peut, devant quelque image pieuse en disant avec dévotion :

" Je vous adore, ô mon Dieu, et je vous aime de tout mon cœur ;

je vous remercie de m’avoir créé, fait chrétien, et conservé pendant cette nuit ;

je vous offre toutes mes actions ;

et je vous prie de me préserver pendant ce jour du péché et de me délivrer de tout mal.

Ainsi soit-il ".

Il récite ensuite le Pater noster, l’Ave Maria, le Credo et les actes de Foi, d’Espérance et de Charité,

les accompagnant d’un vif élan du cœur

Quelles pratiques de piété devrait accomplir chaque jour le chrétien ?

Le chrétien, s’il le peut, devrait chaque jour :

1 assister avec dévotion à la sainte Messe ;

2 faire une visite, si courte soit elle, au très Saint Sacrement ;

3 réciter le Chapelet.

Que faut-il faire avant de travailler ?

Avant de travailler, on doit offrir son travail à Dieu en disant de tout son cœur :

" Seigneur, je vous offre ce travail : donnez-moi votre bénédiction ".

Pour quelle fin doit-on travailler ?

On doit travailler pour la gloire de Dieu et pour faire sa volonté.

Que convient-il de faire avant son repas ?

Avant son repas, il convient de faire, debout, le signe de la Croix et de dire avec dévotion :

" Seigneur Dieu, donnez votre bénédiction à nous et à la nourriture que nous allons prendre pour nous soutenir dans votre service ".

Après le repas que convient-il de faire ?

Après le repas, il convient de faire le signe de la Croix et de dire :

" Seigneur, je vous remercie de la nourriture que vous m*’avez donnée ; rendez-moi digne de participer au banquet céleste ".

Quand on se trouve en quelque tentation, que faudrait-il faire ?

Si on se trouvait en quelque tentation, il faudrait :

invoquer avec foi le saint Nom de Jésus et de Marie,

ou dire avec ferveur quelque oraison jaculatoire, comme par exemple :

" Faites-moi la grâce, Seigneur, de ne jamais vous offenser ",

ou bien faire le signe de la Croix,

en évitant cependant que, par ces signes extérieurs, les autres s’aperçoivent de nos tentations.

Quand on est certain ou qu’on craint d’avoir commis quelque péché, que doit-on faire ?

Quand on est certain ou qu’on craint d’avoir péché, on doit faire aussitôt un acte de contrition et tâcher de se confesser au plus tôt.

Quand hors de l’Église, on entend la sonnerie de l’élévation de l’hostie à la Messe solennelle ou de la bénédiction du très Saint Sacrement, que doit-on faire ?

On doit faire, au moins de cœur, un acte d’adoration, en disant par exemple :

" Loué et remercié soit à tout instant le très saint et divin sacrement ".

Que doit-on faire quand sonne l’Angélus, à l’aube, à midi et le soir ?

Au son de la cloche, un bon chrétien récite l’Angélus Domini avec trois fois Ave Maria.

Le soir, avant d’aller se coucher, que convient-il de faire ?

Avant d’aller se coucher, le soir, il convient :

de se mettre, comme le matin, en la présence de Dieu,

de réciter dévotement les mêmes prières,

de faire un court examen de conscience

et de demander pardon à Dieu des péchés commis dans la journée.

Que ferez-vous avant de vous endormir ?

Avant de m’endormir,

je ferai le signe de la Croix,

je penserai que je puis mourir cette nuit

et je donnerai mon cœur à Dieu en disant :

" Mon Seigneur et mon Dieu, je vous donne mon cœur ;

Très Sainte Trinité, faites-moi la grâce de bien vivre et de bien mourir ;

Jésus, Marie, Joseph, je vous recommande mon âme ".

En dehors des prières du matin et du soir, de quelle autre manière peut-on recourir à Dieu au cours de la journée ?

Au cours de la journée, on peut prier Dieu fréquemment par d’autres courtes prières qu’on appelle oraisons jaculatoires.

Dites quelques oraisons jaculatoires ?

Seigneur, secourez-moi !

Seigneur, que votre volonté soit faite !

Mon Jésus, je veux être tout à vous !

Mon Jésus, miséricorde !

Doux Cœur de mon Jésus, faites que je vous aime toujours de plus en plus !

Est-il utile de dire pendant la journée beaucoup d’oraisons jaculatoires ?

Il est très utile de dire pendant la journée beaucoup d’oraisons jaculatoires, et on peut en dire même simplement de cœur, sans proférer de paroles, en marchant, en travaillant, etc... .

En dehors des oraisons jaculatoires à quoi devrait encore s’exercer souvent le chrétien ?

En dehors des oraisons jaculatoires le chrétien devrait s’exercer à la mortification chrétienne.

Qu’est-ce que se mortifier ?

Se mortifier, c’est sacrifier pour l’amour de Dieu, ce qui plaît et accepter ce qui déplaît au sens ou à l’amour-propre.

Quand le Très Saint Sacrement est porté à un malade, que faut-il faire ?

Quand le Très Saint Sacrement est porté à un malade, il faut :

tâcher, si on le peut, de l’accompagner avec modestie et recueillement ;

et, si on ne le peut pas, faire un acte d’adoration en quelque lieu qu’on se trouve et dire :

" Consolez, Seigneur, ce malade et donnez-lui la grâce de se conformer à votre très sainte volonté et de faire son salut ".

En entendant sonner l’agonie d’un moribond, que ferez-vous ?

En entendant sonner l’agonie d’un moribond, je me rendrai si je le puis, à l’église afin de prier pour lui ; et si je ne le puis pas, je recommanderai son âme au Seigneur, en pensant qu’avant longtemps je me trouverai moi-même dans cet état.

Que ferez-vous quand vous entendrez sonner la mort de quelqu’un ?

Quand j’entendrai sonner la mort de quelqu’un, je tâcherai de dire un De profundis ou un Requiem pour l’âme de ce défunt, et je me renouvellerai dans la pensée de la mort.