BEATITUDES

Introduction

 

Dans la bible nous trouvons deux versions du texte des béatitudes, une en Saint Matthieu (5/1.12) et l’autre en Saint Luc (6/20.23)  Comme celle de Matthieu est un peu plus détaillée, c’est elle que nous aborderons dans ce livret !

Saint Matthieu

A la vue des foules, Jésus monta dans la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent de lui. Et, prenant la parole, il les enseignait :

"Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux.

Heureux les doux : ils auront la terre en partage.

Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés.

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés.

Heureux les miséricordieux : il leur sera fait miséricorde.

Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu.

Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu.

Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux.

Heureux êtes-vous lorsque l'on vous insulte, que l'on vous persécute et que l'on dit faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi.

Soyez dans la joie et l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ; c'est ainsi en effet qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.

(Mt 5/1-12)

Saint Luc

Et lui, levant les yeux sur ses disciples, disait :

" Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous. 

 Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. 

Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.  

Heureux êtes-vous, quand les hommes vous haïront, quand ils vous frapperont d'exclusion et qu'ils insulteront et proscriront votre nom comme infâme, à cause du Fils de l'homme. 

 Réjouissez-vous ce jour-là et tressaillez d'allégresse, car voici que votre récompense sera grande dans le ciel.  C'est de cette manière, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.  Lc 6/20.23

 

Le texte choisi

A la vue des foules, Jésus monta dans la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent de lui. Et, prenant la parole, il les enseignait :
"Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux.
Heureux les doux : ils auront la terre en partage.
Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux : il leur sera fait miséricorde.
Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu.
Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux.
Heureux êtes-vous lorsque l'on vous insulte, que l'on vous persécute et que l'on dit faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi.
Soyez dans la joie et l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ; c'est ainsi en effet qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.
(Mt 5/1-12)

Généralités

 

Il est à noter que Jésus s’adresse non pas seulement à ses disciples mais à toute la foule rassemblée devant lui ; cela veut bien dire que Jésus s'adresse à tous les êtres humains sans distinction. Ce message des béatitudes n’est donc pas réservé à une élite religieuse, il nous est par conséquent adressé à nous aussi, qui que nous soyons.

Les béatitudes ce sont un message de bonheur de Jésus, un message de bonheur complètement à l’encontre de ce qui se fait, de ce qui se vit dans notre société.

Il y parle de douceur alors que nous subissons bien souvent la loi du plus fort,

Il y parle de pauvreté de coeur alors que nous courrons si souvent après la gloire,

Il y parle de pureté de cœur alors que nous sommes envahis de sexualité à bon marché

Il y parle de paix alors que nous ne savons pas vivre sans conflits

Il nous parle de justice alors que celle ci même est bafouée au profit des intérêts personnels de certains !

C’est un message qui nous appelle à vivre extérieurement ce que nous avons au fond du cœur ! Il nous appelle à avoir le courage de notre foi quelque soit le monde dans lequel nous vivons ! Et cela concerne bien sur tous les domaines de notre vie : le travail, la famille, nos communautés quelles soient religieuses ou laïques, le quartier, la ville, le pays où nous vivons, cela concerne également tous nos engagements, toutes nos positions qu’elles soient affectives, sociales, politiques, économiques…..

Alors on peut se demander si ce message n’est pas une belle utopie tout à fait inaccessible ?

Et pourtant non ! Jésus nous y appelle, nous y invite car il nous aime et qu’il vient vivre avec nous, en nous, et c’est avec lui et avec lui seul que cela devient alors réalisable

Il ne faut pas oublier que Jésus n’est pas quelqu’un qui ne fait que parler. Non, il est venu vivre au milieu de nous et ce qu’il nous demande de vivre, il l’a vécu lui aussi, il nous à montré le chemin. Le modèle des béatitudes c’est Jésus, qui est venu chercher les pécheurs, qui s’est fait doux et humble de cœur, qui a pris sur lui tous les péchés du monde, qui a été jusqu’au bout de l’amour en donnant sa vie pour chacun de nous …. Alors même que nous ne savons pas l’aimer comme il faut !

D’ailleurs un bibliste connu, André Chouraqui traduit le mot « heureux », par « en marche, en avant !» tant ce texte n’est pas passif mais bien au contraire un appel à la vie , à la vie qui choisit son camp et qui veut se dépasser toujours de plus en plus pour atteindre cette béatitude de l’amour vécu en Dieu ! Il n’a rien inventé, il est simplement revenu au sens ancien du mot hébreu « heureux » qui a pour signification «marcher » ! Nous sommes donc appeler à marcher, à aller de l’avant si nous voulons vraiment vivre la bonne nouvelle de Jésus !

La question peut alors se poser, mais qui vit donc ces béatitudes ?….. car en fait  à première vue , nous n’en connaissons point ! Pourtant soyons en sûrs, il y en a des millions ! Des millions qui sans bruit et sans tapage mais dans l’amour, luttent en ce monde pour plus de paix, de justice, de pureté, …. Et qu’ils le vivent avec Jésus et au Nom de Jésus.

Certains ont pu sortir du lot comme une Mère Thérèsa, une Sœur Emmanuelle, un Abbé Pierre  qui donnent leurs vies totalement aux pauvres, mais il en est bien d’autres et nous aussi,  nous pouvons y atteindre pour peu que nous le désirions et que nous essayons de le vivre avec Jésus

Mais voyons donc ce que contiennent concrètement chacune de ces béatitudes, afin de mieux les comprendre et de mieux y adhérer

Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux

 

Notons que Jésus commence par heureux les pauvres de cœur ! car c’est cela qui est fondamental ! Cette béatitude est la nécessité pour vivre toutes les autres ! D’ailleurs le texte lui même souligne cette importance : c’est en effet la seule béatitude qui est au présent ! Cela doit être réalité dans notre vie !

Etre pauvre de cœur, c’est être simple , sans prétention  , sans orgueil ! Le pauvre de coeur connaît ses limites devant Dieu et devant les hommes, il attend tout de la miséricorde et de l’amour de Dieu. Ce qu’il fait, il le fait simplement parce qu’il aime et non parce qu’il veut se montrer ou en recevoir quelques bénéfices ! Le pauvre de cœur est humble !

En hébreu le mot « pauvres » peut se traduire par ceux qui sont « courbés, opprimés, prostrés » bien incapables de se défendre contre les plus puissants ! Ce sont tous les humiliés    Lorsqu’il fait son discours, Jésus voit ces gens devant lui, il se fait proche d’eux et veut leur annoncer la realité du royaume de Dieu. N’oublions pas que Jésus est là sur terre pour donner sa vie en rançon pour toute l’humanité ! Il sait ce dont il parle ! Il vient libérer tous ces pauvres, non pas selon la loi du monde mais selon l’amour de Dieu ! Il ne va pas les pousser à se révolter contre les puissants, qui les oppriment physiquement, ni contre les pharisiens qui les oppriment moralement, spirituellement même, mais il vient libérer leur cœur, en leur apprenant du fond de leur pauvreté à se tenir devant Dieu en enfants  bien aimés du Père !

Pour Jésus le vrai bonheur n’est pas dans l’abondance des biens matériels ou des honneurs  ou du pouvoir ! Non pour lui le vrai bonheur est dans l’esprit de pauvreté ! Ainsi, pour lui, heureux sont ceux qui étant dans la pauvreté ne s’impatientent pas, n’envient pas les autres, ne les jalousent pas mais mettent toute leur confiance en Dieu ! Heureux ceux qui ayant des biens, honneurs ou pouvoirs n’y sont pas attachés mais se préoccupent de ceux qui les entourent. Plus heureux encore ceux qui ayant tout ce que peut offrir ce monde, abandonnent tout pour suivre Jésus sur cette route du détachement et l’offrande de leur vie, de leur cœur à Dieu !

Heureux les doux , car ils auront la terre en partage

 

Cette béatitude, comme la première touche à une attitude spirituelle. La douceur se rapproche beaucoup de l’humilité, car le doux n’est ni violent ni orgueilleux. Il ne cherche pas à dominer l’autre mais à l’aimer, à l’accueillir comme il est.

Jésus a vécu cette douceur, on le voit se démarquer des pharisiens qui dominent les autres de leur savoir, de leurs richesses, deleur pouvoir. Jésus ne fait violence à personne, il accueille, il écoute, il aime …. Il appelle tous les hommes à lui : 

«  venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug ca et mettez vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes (Matt 11/28.29)

Jésus est compréhensif et se montre patient à l’égard de tous. Il tient compte des capacités de chacun et invite à avancer ! Jamais il n’écrase l’autre ou le traite de nullité d’incapable ou d’idiot !

Il sait s’il le faut réagir avec vigueur mais ce n’est jamais pour avilir c’est pour faire grandir ! Car la douceur  dont parle Jésus n’a rien avoir avec cette fausse douceur qui est démission devant l’autre par peur de tout ! La vraie douceur suppose un grand amour de Dieu et du prochain ! la vraie douceur est emplie d’amour vrai de l’autre et sait faire passer les reproches avec tendresse et se faire entendre ! La vraie douceur est constructive et non démissionnaire !

Oui pour Jésus, heureux sont ceux qui ne s’irritent pas contre les autres, heureux sont ceux qui ne cherchent pas à se venger de leurs ennemis Heureux ceux qui ne cherchent pas à dominer les autres Heureux ceux qui ne jugent pas de façon téméraire, abusive.

Heureux ceux qui ne s’attachent pas à leurs propres idées, à leurs propres jugement mais qui cherchent simplement la vérité.

Heureux ceux qui voit dans chaque homme un frère en Dieu !

A lire ceci on se rend bien compte que ce n’est pas facile à vivre et qu’à moins de recevoir la grâce de Dieu on ne peut y aboutir, la seule façon alors est de vivre une union de cœur profonde avec Jésus, lui offrant notre cœur , notre vie et lui demandant bien humblement de venir faire sa demeure en nous afin que ce soit lui qui avive et aime en nous ! Comme le dit Saint Paul C’est Dieu qui nous sanctifie et nous permet de vivre de son amour : « Puisque vous êtes élus, sanctifiés, aimés par Dieu, revêtez donc des sentiments de compassion, de bienveillance, d'humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres, et si l'un de vous a un grief contre l'autre, pardonnez-vous mutuellement,... Et par-dessus tout, revêtez l'amour: c'est le lien parfait. » (Col 3,12-14).

Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés.

 

Jésus promet la consolation ! Mais celle ci est à venir... et force nous est de reconnaître que lorsque nous sommes dans la peine nous avons bien du mal à reconnaître l’amour de Dieu et à lui faire confiance malgré tout ! Tous, un jour ou l'autre, nous avons été atteints par la tristesse, la maladie, le deuil ou les limites de notre condition humaine. Combien de fois dans de tels cas ne crions nous pas vers Dieu ! « Délivre-moi ! Soulage-moi ! Viens à mon aide ! » …autant de cris empreints bien souvent de la couleur du désespoir ! Et pourtant Jésus nous dit : « Fais moi confiance toute larme sera séchée,  toute peine consolée car je t’aime et que je vis avec toi ! »

Jésus est le consolateur, la force de ceux qui peinent, qui souffrent, qui pleurent tant ils ont mal ! Bien souvent aveuglés par notre mal, nous ne le voyons pas. Pourtant, il est là ; si alors, nous prenions sur nous d’aller vers lui, de le regarder, de poser notre tête sur son cœur, alors sa paix viendrait nous rejoindre ! Le problème est que nous restons bien trop souvent centrés sur nous-mêmes, focalisés que nous sommes sur notre douleur ! Jésus est amour, il veut nous apporter sa paix, sa délivrance ! Il nous appartient de nous laisser libérer par lui, et pour cela il faut dès aujourd’hui apprendre à lui donner toujours plus de place dans notre cœur, dans notre vie.

Pour bien comprendre cette béatitudes, il ne faut pas nous limiter ici à ceux qui pleurent leurs souffrances humaines, il faut aussi entendre « heureux ceux qui pleurent leurs péchés  » .Oui heureux, ceux là à qui Dieu montrent leurs fautes et qui les regrettent sincèrement, profondément, car non seulement ils seront consolés mais pardonnés, délivrés !

Mais reconnaissons-le ! Combien d’entre nous pleurons vraiment nos péchés ! Nous les reconnaissons comme fautes devant Dieu mais combien d’entre nous pleurons réellement sur le mal que nous faisons au Cœur de Dieu ! C’est là une grâce qu’il nous faut vraiment demander ! si nous voulons, et comprendre tout l’amour de Dieu pour nous et y surtout  répondre comme il le mérite !

Lorsque Jésus nous console, il ne faut pas croire que cela est passif, non ! Ce temps de réconfort est aussi un encouragement à reprendre la route, une exhortation à vivre avec lui ! Si Jésus nous donne son esprit de consolation c’est pour que nous vivions et que nous aussi nous devenions des consolateurs auprès de ceux qui rencontrent peines et douleurs ! Jésus nous fait vivre de sa bonne nouvelle pour que nous la transmettions nous aussi à notre tour ! C’est ce que nous montre clairement Saint Paul dans son épitre aux Corinthiens :

« Béni soit le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toute notre tribulation, afin que par la consolation que nous-mêmes recevons de Dieu, nous puissions consoler les autres en quelque tribulation que ce soit. » (2 Co 1,3-4).

Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés

 

Ici il n’est pas question de la justice humaine qui se réfère au droit et qui est appliquée dans les tribunaux ! Non ! Il s’agit de la perfection à vivre l’amour de Dieu et ses commandements.

Ainsi lorsque Jésus parle de justice avec ses disciples il leur dit : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des Pharisiens, vous n'entrerez pas dans le Royaume de Dieu. » (Mt 5,20) La justice est donc l’honnêteté, la droiture de la vie spirituelle dans la vie de tous les jours ! Cela fait tout un ! On est disciple de Jésus tous les jours, 24h/24 et non pas seulement lorsque nous allons à l’Eglise !

Cette justice, cette droiture ne se vit pas par obligation de la loi, mais dans l’amour de Dieu, donc dans l’intention profonde de lui plaire  à Lui et non aux hommes ! Jésus le dit dans Matthieu 6/1 : « Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour vous faire remarquer d'eux; sinon, vous n'aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. »

On peut donc dire que la justice, ici, correspond à un ajustement de notre vie à la volonté de Dieu , à son plan d’amour pour nous même et aussi pour l’humanité !

Ceci doit être une priorité dans notre vie quotidienne, sans cette justice vécue au quotidien dans l’amour de Dieu nous ne pouvons pas dire honnêtement que nous sommes disciples du Christ ! Cette priorité implique donc de notre part une recherche réelle et sincère de la volonté de Dieu sur nous mêmes et ensuite de nous appliqué à cette volonté dès que nous la connaissons.

Ainsi donc la justice nous amène à vivre dans l’obéissance parfaite à Dieu et non plus à faire ce que nous avons envie de faire indépendamment de lui ! La justice c’est donc de rendre à Dieu ce qui lui appartient ….. Nous-mêmes dans l’amour !

Abandonner sa vie dans les mains de Dieu c’est la recevoir ! C’est en ce sens que nous serons rassasiés Dieu nous permettant de nous réaliser en lui bien au delà de nos simples possibilités humaines ! Dieu nous conduisant à la sainteté ce dont nous sommes bien incapables par nous-mêmes.

Ayons donc cette faim et cette soif en nous de toujours aimer de plus en plus le Christ et de correspondre de plus en plus à son attente, à son appel sur nous !

Heureux les miséricordieux, car il leur sera fait miséricorde

 

La miséricorde que Jésus nous demande de vivre est à l’exemple de la sienne, c’est à dire de pardonner 77fois 7 fois à notre frère !… notre frère, c’est à dire à tout le monde, puisque Jésus est venu pour sauvés tous les hommes et que Dieu est le Père de tous !

Tout au long de sa vie Jésus a manifesté sa miséricorde à ceux qui l’approchaient, Nous-mêmes, chacun dans notre vie nous avons pu expérimenter sa miséricorde son pardon ! Il nous demande de faire de même Si nous voulons le suivre nous avons donc l’obligation de pardonner, et de pardonner en réalité, de tout notre cœur et non pas seulement du bout des lèvres comme par contrainte.

Conformons nous donc à l’appel de Jésus :

 «Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés; remettez, et il vous sera remis. » (Lc 6,36-37)

Jésus à maintes reprise dans l’évangile nous parle de la miséricorde Par exemple dans la parabole du serviteur impitoyable (Matt 18/23.25), il veut vraiment nous montrer que nous devons être miséricordieux les uns envers les autres si nous voulons nous aussi être pardonnés par Dieu. Dieu étant miséricordieux certes mais il est juste aussi! Il ne faut donc pas le transformer en « papa gâteau » sous prétexte qu’il est amour ! Son amour va de pair avec la justice et la sainteté ! Ne l’oublions jamais !

En notre vie donc il nous faut apprendre à unir justice et miséricorde selon le regard de Dieu ! On ne peut être juste aux yeux de Dieu si on ne sait pas pardonner alors que lui même ne cesse de nous pardonner, on ne saurait être juste aux yeux de Dieu non plus si nous ne vivions pas comme le samaritain en allant au secours du blessé, de l’affligé …. Quoique nous ayons à lui reprocher ! L’amour vrai s’engage dans le pardon, dans l’aide concrète et dans l’épanouissement de l’autre quel qu'il soit !

Apprenons donc de Dieu l’accueil de l’autre, demandons lui la grâce du pardon, la grâce d’offrir notre vie, chacun à notre mesure pour ceux qui nous dérangent, qui nous ont offensé, afin que venant présenter notre offrande au pied de l’autel ,nous ne trouvions rien en nous qui nous sépare de Lui selon sa parole : 

« Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère ; puis reviens, et alors présente ton offrande. » (Matt 5/23.24)...  et que nous puissions vraiment communier à Dieu !

Soyons sûrs que c’est en cette communion réelle que notre âme pourra trouver la paix et la joie intérieure, après laquelle nous aspirons tous !

Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu.

 

Dans la bible le cœur est le siège des sentiments, des pensées, des désirs … c’est en quelque sorte le centre de l’homme, et Jésus lui donne une place importante ! Alors même que les pharisiens se préoccupent de bien se laver les mains avant de manger, de ne pas manger n’importe quoi et de faire maintes manipulations de purifications extérieures, Jésus dira à ses apôtres

" Écoutez et comprenez ! Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme ; mais ce qui sort de sa bouche, voilà ce qui souille l'homme. " Alors s'approchant, les disciples lui disent : " Sais-tu que les Pharisiens se sont choqués de t'entendre parler ainsi  ? " Il répondit : " Tout plant que n'a point planté mon Père céleste sera arraché. Laissez-les : ce sont des aveugles qui guident des aveugles ! Or si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou. " Pierre, prenant la parole, lui dit : " Explique nous la parabole. " Il dit : " Vous aussi, maintenant encore, vous êtes sans intelligence ? Ne comprenez vous pas que tout ce qui pénètre dans la bouche passe dans le ventre, puis s'évacue aux lieux d'aisance, tandis que ce qui sort de la bouche procède du cœur, et c'est cela qui souille l'homme ? Du cœur en effet procèdent mauvais desseins, meurtres, adultères, débauches, vols, faux témoignages, diffamations. Voilà les choses qui souillent l'homme ; mais manger sans s'être lavé les mains, cela ne souille pas l'homme.  "  (Matthieu 15/10.20)

Ainsi donc nous comprenons que la pureté n’est pas la propreté extérieure mais bien la sainteté de notre cœur, de ce profond de nous même d’où sortent toutes nos pensées, nos sentiments, nos désirs qui vont nous faire poser des actes bons ou mauvais ! Et nous comprenons qu’il est désormais important que nos actes et notre foi soient en accord ! Pour cela il nous faut apprendre à surveiller notre cœur ! Nous avons à devenir saints comme Dieu est saint ! Certes cette sainteté nous ne l’atteindrons pas concrètement sur cette terre mais nous sommes appelés à y tendre afin de nous en approcher de plus en plus et de plus en plus être l’image de Dieu Vivant aux yeux du monde !

En fait c’est Dieu lui même qui est à l’œuvre en nous pour nous faire atteindre à cette pureté, ne nous dit-il pas dans Ezéchiel : 

« Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés; de toutes vos souillures et de toutes vos ordures je vous purifierai. Et je vous donnerai un coeur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. [...] Je mettrai mon esprit en vous et je ferai que vous marchiez selon mes lois... » (Éz 36,25-27).

Jésus nous dit que les cœurs purs verront Dieu, cela ne signifie pas qu’ils entreverront Dieu comme de loin, mais bien qu’ils le verront, qu’ils le verront de près, qu’ils feront partie de son entourage ! Dieu est saint, Dieu est pur, et nous sommes nous appelés à cette même sainteté ! Impossible pour l’homme mais tout à fait possible à Dieu qui fait de nous ses enfants, ses héritiers ! L’apôtre Jean n’écrit-il pas : 

« Dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté. Nous savons que lors de cette manifestation nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est. » (1 Jn 3,2)

 Mais cette pureté de cœur ne se reçoit pas comme cela sans aucun effort de notre part, il nous faut combattre intérieurement et prier pour la recevoir et en vivre ! Matthieu se montre radical n’écrit-il pas : 

« Si ton œil te scandalise, arrache-le ; si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la » (Matth., V, 29). 

Cela bien sur n’est pas à prendre au pied de la lettre mais tout de même signifie bien que nous devons nous séparer résolument de tout ce qui nous éloigne de Dieu !

Il nous faut donc aussi veiller particulièrement à l’intention réelle de notre cœur lorsque nous agissons, être profondément vrai avec nous-mêmes, avec les autres et avec Dieu, ainsi par exemple ne pas faire l’aumône pour être vu des autres mais bien pour aider l’autre dans l’amour gratuit ! Chercher seulement à plaire à Dieu et non pas au monde ou à nous mêmes ! et Matthieu de nous dire encore: 

« Si ton oeil est pur, tout ton corps sera dans la lumière » (Matth., VI, 22).

Heureux ceux qui font œuvre de paix, car ils seront appelés fils de Dieu

 

On traduit souvent l’expression « faire œuvre de paix » par « artisans de paix » ce qui au premier abord peut signifier vivre pacifiquement avec les autres, en harmonie. C’est une exhortation que Saint Paul lancera souvent dans ses épîtres, comme en Corinthiens :

« Ayez même sentiment; vivez en paix, et le Dieu de la charité et de la paix sera avec vous. » (2 Co13/ 11)

Cependant l’expression même faire œuvre de paix implique non seulement de vivre en paix donc de ne pas chercher querelle mais encore d’agir concrètement pour la paix ! Ce qui nous implique davantage dans notre quotidien ! Nous sommes appelés à être des pacificateurs. Qu’est-ce qu’un pacificateur ? C’est quelqu’un qui va s’investir concrètement auprès des autres pour les aider à vivre la paix entre eux !

Nous voilà bien bousculés ! Jusqu’à présent lorsque nous voyions deux personnes en conflit, nous nous tenions à l’écart en disant : « C’est leur affaire, je ne m’en mèle pas ! Qu’ils se débrouillent ! » Eh bien non ! Jésus nous appelle vraiment à lutter pour la paix, à nous engager pour la paix, avec ses armes à lui qui sont l’accueil, l’écoute, l’amour, la patience, la miséricorde, la confiance !  Ainsi nous sommes bien appeler à travailler à la réconciliation des autres … et donc aussi à nous réconcilier avec les autres... ce qui nous ramène à la béatitude de la miséricorde !

Faire œuvre de paix ainsi, c’est poursuivre l’œuvre même du Christ, c’est donc nous aussi nous comporter comme Fils de Dieu et donc être vraiment reconnu par Dieu lui même comme tels ! C’est d’ailleurs ce que nous dit Jésus, en parlant de nos ennemis : 

« Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs, afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,... » (Mt 5, 44-45)

Il est bien évident à chacun que pour vivre cela, il nous faut là encore la grâce de Dieu, qui nous accorde le don d’amour, de conseil et de sagesse afin que nous puissions vraiment nous comporter comme ses enfants bien aimés ! ainsi nous avons besoin de la prière et aussi d’une grande docilité au Saint Esprit (voir enseignement vivre avec le Saint Esprit ) qui nous révèle progressivement Dieu , nous rapproche de lui et nous rend conforme à lui

C’est en étant de plus en plus conforme à l’appel de Dieu que nous saurons être des pacificateurs, capables d’aider les gens à se réconcilier, capables d’aimer vraiment nos ennemis !

Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux

 

Nous avons vu plus haut que lorsque Jésus parle de Justice, il parle de la droiture intérieure de notre vie avec Dieu devant les hommes ; Jésus sait bien que cela va à l’encontre de la pensée du monde. Il sait bien que cela amène pour le moins à la contradiction, et pour le pire à la persécution. Et il encourage à garder la bonne route, nous affirmant que la vie ici qui n’est finalement qu’éphémère débouchera pour les chercheurs de justice, pour les persécutés de la justice au Royaume des Cieux !

Jésus ici nous appelle à la sainteté sans condition ; il nous faut aller concrètement, au bout de notre foi !

Et non seulement cela, mais il nous dit d’y trouver notre joie, notre bonheur, sur de notre félicité éternelle ! C’est là un langage peu compris, si ce n’est par ceux qui se donnent totalement à Dieu

Cependant il nous faut remarquer que dans cette béatitude, il y a plusieurs niveaux de vie, depuis le chrétien, le chrétien qui accepte simplement de souffrir, d’être contrarié pour avoir simplement obéi à la loi de Dieu, jusqu’à celui qui tiendra ferme jusqu’au martyr.

Bien des chrétiens qui même sans dire qu’ils sont chrétiens refusent de vivre les pratiques scandaleuses, frauduleuses de leurs sociétés se font traités de naïfs, de «bonnes poires » et se font écrasés par les autres parce qu’ils ne veulent pas mentir ou voler ou se vendre au plus offrant. Cela même demande beaucoup de courage et d’amour de Dieu ! Les valeurs évangéliques en effet se vivent au quotidien sans compromis, si l’on cherche vraiment vivre de la justice de Dieu !

Si nous prenons le temps d’examiner notre vie à la lumière de l’évangile, en profondeur et en pleine honnêteté peut-être seront nous surpris de voir tous les compromis que nous nous accordons en face du monde !

Et Jésus nous dit ; attention, les compromis sont hors de ma justice, de ma vérité !

Il nous faut donc apprendre à être profondément vrai dans notre cœur en face du monde et rester humble, doux et miséricordieux, alors même que certaines personnes ou la société nous pénalisent gravement, voir nous persécutent comme dans certains pays encore aujourd’hui parce que nous tenons à respecter le code de l’honnêteté et de la justice !

Que cela ne nous étonne pas, si nous regardons la vie des saints, quasiment tous à un moment ou à un autre ont eu à souffrir de leur soif de justice, cela est normal puisque le monde en général ne vit pas dans la justice mais bien dans la loi du plus fort, du plus puissant.

Et que dire alors de ceux qui osent proclamer haut et fort leur foi en Jésus !

Jésus leur dit ; en la dernière béatitude :

Heureux êtes-vous lorsque l'on vous insulte, que l'on vous persécute et que l'on dit faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi.

 

Oh oui ! Jésus connaît bien la réalité de ce monde ; il sait bien que les personnes qui décideront de le suivre ouvertement à la face du monde se verront moquées, insultées, bafouées, persécutées, tuées même, et pourtant il leur dit de ne pas reculer et d’avoir foi en lui, en son amour, car lui, les aimera au delà de tout et se fera leur consolateur intérieur !

Jésus sait tout ce que cela veut dire ! Il connaît bien la nature humaine et il le sait parce qu’il sait qu’il est venu sur terre pour l’heure de la Rédemption qui n’est autre que celle du Golgotha !  Il est venu pour donner sa vie ! et il ira jusque bout, nous montrant le chemin de la rédemption éternelle !

Il le dira d’ailleurs clairement à plusieurs reprises :

Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive . Matthieu 16/24

Si quelqu’un me sert, qu’il me suive et où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. Jean 12/26

Certes tous ne sont pas appelés au martyr, mais tous nous sommes appelés à avoir le courage de notre foi !

Et le plus dur n’est pas toujours la grosse opposition au gouvernement anti chrétien par exemple, mais la résistance quotidienne aux pressions familiales, amicales, professionnelles, de ceux qui forment notre entourage !  Il est des courages quotidiens qui coûtent bien plus qu’un martyr brutal  mais temporaire

Par ailleurs Jésus avertit clairement que la persécution sera d’autant plus pénible à supporter qu’elle sera basée bien souvent sur des mensonges et des calomnies alors que l’on ne voudrait que servir la paix et l’amour ! 

Lorsque nous regardons les premiers temps de l’Eglise nous nous apercevons que les chrétiens allaient au martyr avec la joie au cœur ! Ce n’était pas qu’ils aimaient la souffrance, qu’ils étaient à proprement parler heureux de souffrir ou de mourir, cela leur faisait peur aussi, mais ils savaient qu’ils allaient rejoindre le Seigneur de leur cœur, leur Tout, leur Unique ! Ils savaient que la vie sur cette terre n’est qu’un passage en vue de l’éternité avec Dieu, et ils se réjouissaient non pas de mourir, mais de retrouver bientôt leur Seigneur et leur Dieu ! Et aussi parce que par leur mort ils avaient ainsi l’occasion de témoigner de leur amour pour Dieu!

Lorsque nous lisons Saint Paul, par exemple, nous voyons qu’il se réjouit de passer devant les tribunaux. Ce n’est pas que cela l’enchante en soi, mais il s’en réjouit parce que c’est pour lui l’occasion de témoigner de Jésus et d’annoncer la bonne Nouvelle ! ainsi écrit-il aux Philippiens :

« Je désire que vous le sachiez, frères, mon affaire a tourné plutôt au profit de l'Évangile : en effet, dans tout le Prétoire et partout ailleurs, mes chaînes ont acquis, dans le Christ, une vraie notoriété, et la plupart des frères, enhardis dans le Seigneur du fait même de ces chaînes, redoublent d'une belle audace à proclamer sans crainte la Parole.   (Philippiens 1/12.14)

Nous avons pour notre part la chance de vivre dans un pays chrétien, où nous ne subissons guère la persécution pour notre foi, mais il faut bien savoir qu’aujourd’hui comme du temps de Jésus des chrétiens risquent leur vie pour leur foi dans bien des pays du monde. Et chose apparemment bien surprenante ce sont souvent eux qui sont les plus forts, les plus ancrés dans l’amour du Christ ! En fait il semble évident que l’adversité est la meilleure école pour forger notre foi, pour nous apprendre à l’affirmer et donc pour acquérir une certaine force intérieure

Dans cette béatitude, Jésus insiste sur le fait de la récompense promise, et il promet une grande récompense dans les cieux. C’est cette béatitude qui a fortifié le désir du martyr dans les premiers apôtres et d’ailleurs aussi dans ceux d’aujourd’hui. Puissions-nous, nous aussi, nous pencher sur notre adhésion réelle à Jésus, sur le courage que nous avons d’annoncer que nous sommes ses disciples, non seulement avec des mots, mais par tout le comportement de notre vie, afin comme eux, de recevoir nous aussi la récompense promise !

Mais pour en arriver là il nous faut là encore, comme dans les béatitudes précédentes la grâce de Dieu, car pour accepter ainsi de mourir pour le Nom de Jésus il nous faut avoir un beau mépris de nous même, et cela ne s’obtient que par la grâce de Dieu qui se révèle en nous et fait que nous l’aimons toujours de plus en plus et surtout plus que nous mêmes !

Soyez dans la joie et l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ; c'est ainsi en effet qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.

 

Et voilà que Jésus insiste fortement sur la joie et même l’allégresse au sein de la persécution !

Jésus nous montre que la vie ici bas n’est pas notre finalité et que quelque soient nos tribulations surtout si elles sont vécues à cause de notre attachement à lui, elles trouveront consolation et pleine vie dans l’au delà ! Oui Jésus nous dit soyez dans l’allégresse car c’est là la porte étroite pour accéder surement au paradis, dans la joie éternelle du Père

Il ne faut pourtant pas comprendre cela comme un appel à la passivité, à la soumission à l’acceptation de l’écrasement, non, les béatitudes, sont un appel à choisir notre vie en fonction du Christ en toute connaissance de cause et donc aussi en toute liberté, car la véritable liberté n’est pas la liberté physique mais bien la liberté intérieure.

Les béatitudes sont un chemin de bonheur, un bonheur complet. Certes il ne le sera pas dès ici bas, mais il commence maintenant, il nous est déjà comme accessible et trouvera sa plénitude dans l’au-delà

Les béatitudes nous appellent donc à nous pencher sur notre vie, à nous donner totalement au Christ pour atteindre au bonheur, et cela indépendamment des circonstances terrestres.

Les béatitudes sont un message de combat et d’espérance, où les contraintes du monde présent sont précisément les lieux du combat de notre espérance ; sans ces combats la foi ne s’exerce pas et l’espérance ne peut fleurir ainsi que le dit Saint Paul :

« Que dis-je ? Nous nous glorifions encore des tribulations, sachant bien que la tribulation produit la constance, la constance une vertu éprouvée, la vertu éprouvée l'espérance. Et l'espérance ne déçoit point, parce que l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné. » (Romains 5/3.5)

Comment arriver à Vivre les béatitudes

 

Oui comment arriver à vivre le message des béatitudes alors même que nous prenons bien conscience que cela dépasse nos simples forces humaines ?

En fait le chemin n’en est pas si compliqué, il nous suffit de nous laissé imprégner de la parole de Dieu et de lui donner les clefs de la direction de notre vie. Certes cela ne se fera du jour au lendemain, car vivre avec Dieu, implique un détachement de nous même pour àdhérer à lui. et ce détachement ne peut se faire que progressivement.

Puisqu’il nous faut connaître Dieu, donc Jésus, commençons par

  • Lire la parole chaque jour

Oh non pas la lire avec notre intellect seulement mais surtout avec notre cœur, un peu comme on lirait la lettre d’un fiancé. Il nous faut prendre le temps de lire régulièrement les évangiles, pour y découvrir comment Jésus a vécu, comment il a aimé, et nous laisser envahir et toucher par sa parole de vie et d’amour ! Il nous faut prendre le temps de lire l’évangile pour savoir ce qu’il attend de nous aujourd’hui, car sa parole s’adresse bien à nous personnellement. Prenons donc le temps de lire l’évangile chaque jour et méditons le pendant notre journée, et pourquoi pas essayons même d’appliquer ce que nous aurons lu 

  • La prière

Toute grâce venant de Dieu, prenons surtout le temps d’aller vers lui dans la prière, c’est à dire prenons le temps d’un coeur à cœur avec Dieu, pour lui parler certes mais surtout pour l’écouter et entendre ce qu’il nous souffle à l’intérieur de nous-mêmes ! L’homme ne peut rien par lui même il est bien trop faible pour atteindre la sainteté! Prions donc, et demandons à Dieu la grâce nécessaire pour vivre son appel à l’amour !

  • L’examen de conscience

Et puis, il y a aussi ce que l’on appelle l’examen de conscience. Pour certains ce mot peut paraître un peu barbare ou moyenâgeux ; mais il n’en reste pas moins important ! Si nous avons pris le temps de lire l’évangile du jour par exemple ou une autre parole prenons le temps, le soir venu, pendant notre prière , de faire le point sur notre vécu de la journée par rapport à ce que nous avons lu essayons de voir ce que nous avons vécu de bien et ce que nous n’avons pas su vraiment vivre ! Et là remercions Dieu pour le beau et le bon de notre journée, demandons lui pardon pour nos manquements, nos incapacités et demandons lui la grâce qui nous a manqué en ce jour ! Si nous pouvions vivre cela régiulièrement le soir avant de nous coucher nul doute que nous ferions de grand progrès dans le chemin des béatitudes !

….Peut-être pouvons nous aussi, si cela nous est plus facile nous interroger régulièrement sur notre façon de vivre les béatitudes les reprenant une à une et réfléchissant à la manière dont nous les vivons ou dont nous ne les vivons pas. Il n’est peut-être pas utile de les regarder toutes à l’affilée mais au moins de s’arrêter sur celle(s) qui nous pose(nt) le plus de difficultés …nous reprendrons le temps de voir les autres un peu plus tard ! Le principal étant d’avancer dans la compréhension de Dieu, l’adhésion à son appel et le bonheur qu’il nous promet.

  • Les sacrements

Et puis prenons aussi le temps de vivre les sacrements régulièrement, notamment l’eucharistie, puisque Jésus nous y nourrit de lui même et vient donc en nous pour nous former et nous transformer (voir enseignement vivre l’eucharistie)

Et prenons également le temps de vivre la vérite et la confiance dans le sacrement de guérison qu’est la confession ! (voir l’enseignement sur le sacrement de réconciliation) Se confesser, reconnaître humblement sa pauvreté, sa misère devant le Seigneur, n’est-ce pas là le premier pas dans l’humilité du cœur, si nécessaire pour vivre les béatitudes ?

Annexe pour aller plus loin...

 

Petit texte à méditer

"Me réveiller chaque matin avec un sourire qui éclaire mon visage
Vénérer le jour pour toutes les occasions qu’il offre
Aborder le travail avec un esprit sain
Toujours me souvenir, même en faisant de petites choses
De l’objectif ultime que je veux atteindre.
Rencontrer des hommes et des femmes avec le sourire aux lèvres
Et de l’amour dans le cœur.
Etre aimable, gentil et courtois tout au long des heures.
Aborder la nuit avec la joie qui vient du travail bien fait,
Voilà comment je souhaite passer sagement mes jours. "

Thomas Dekker

Les béatitudes

Bienheureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes:
ils n'ont pas fini de s'amuser.
Bienheureux ceux qui savent distinguer une montagne d'une taupinière:
il leur sera épargné bien des tracas.
Bienheureux ceux qui sont capables de se reposer et de dormir sans chercher d'excuses:
ils deviendront sages.
Bienheureux ceux qui savent se taire et écouter:
ils en apprendront des choses nouvelles!
Bienheureux ceux qui sont assez intelligents pour ne pas se prendre au sérieux:
ils seront appréciés de leur entourage.

Heureux êtes-vous si vous savez regarder sérieusement les petites choses, et paisiblement les choses sérieuses: vous irez loin dans la vie.
Heureux êtes-vous si vous savez admirer un sourire et oublier une grimace: votre route sera ensoleillée.
Heureux êtes-vous si vous êtes capables de toujours interpréter avec bienveillance les attitudes d'autrui, même si les apparences sont contraires: vous passerez pour des naïfs, mais la charité est à ce prix.

Bienheureux ceux qui pensent avant d'agir et qui prient avant de penser: ils éviteront bien des bêtises.
Bienheureux vous qui savez reconnaître le Seigneur en tous ceux que vous rencontrez: vous avez trouvé la vraie lumière, vous avez trouvé la véritable sagesse.

Les béatitudes de l’an 2000

Bienheureux les gens qui croient que Dieu a un projet sur chacun de nous (Gal l,15); ils tenteront tous les jours de s'y conformer...

Bienheureux les gens qui savent reconnaître que tout vient de Dieu (I Cor 4,7); ils vivront dans la simplicité et la paix...

Bienheureux les gens qui considèrent que tout est perte en comparaison de la sublime connaissance de Jésus Christ (Ph 3,8); ils vivront la saine inquiétude de la recherche permanente...

Bienheureux les gens qui ne se sentent jamais arrivés et courent continuellement vers le but (Ph 3,13); ils obtiendront la plénitude de la vie...

Bienheureux les gens qui, conscients de leur liberté, la mettent au service des autres selon l'Évangile (I Cor 9,19); ils se feront une infinité d'amis...

Bienheureux les gens qui reconnaissent le trésor qu'ils possèdent dans des vases d'argile (II Cor 4,7); ils découvriront la puissance extraordinaire qui vient de Dieu...

Bienheureux les gens qui sont habitués à vivre dans la gêne comme dans l'abondance, à être rassasiés comme à avoir faim (Ph 4,12); ils vivront sereinement n'importe quelle situation...

Bienheureux les gens qui affrontent mille difficultés pour annoncer la Bonne Nouvelle (II Cor 11,28); ils n'auront pas vécu en vain...

(Traduit de la revue SSS italienne: "Il Cenacolo", octobre 1999, p. 5)

 

Myriam de Gemma