Eucher de LYON

Eucher de LYON  (? - v. 450) écrits

Saint, évêque de Lyon

 

« Il sortit et se retira dans un endroit désert »

 

Ne peut-on raisonnablement avancer que le désert est le temple sans bornes de notre Dieu ? Car celui qui habite dans le silence doit certainement se plaire dans les lieux retirés. C'est là que souvent il s'est manifesté à ses saints ; c'est à la faveur de la solitude qu'il a daigné rencontrer les hommes

C'est dans le désert que Moïse, la face inondée de lumière, voit Dieu. (...) Là, il est admis à converser familièrement avec le Seigneur ; il échange parole contre parole ; il s'entretient avec le Maître du ciel ainsi que l'homme a coutume de s'entretenir avec son semblable. Là, il reçoit le bâton puissant en prodiges ; et après être venu au désert comme pasteur de brebis, il quitte le désert en pasteur de peuples (Ex 3 ; 33,11 ; 34).

De la même manière, le peuple de Dieu, quand il doit être libéré d'Égypte et délivré des œuvres terrestres, ne gagne-t-il pas des lieux écartés, ne se réfugie-t-il pas dans les solitudes ? Oui, c'est dans le désert qu'il va approcher ce Dieu qui l'a arraché à la servitude. (...) Et le Seigneur se faisait le chef de son peuple en guidant ses pas à travers le désert. Sur la route, de jour et de nuit, il déployait une colonne, flamme ardente ou nuée rayonnante, signe venu du ciel. (...) Les enfants d'Israël obtinrent donc de voir le trône de Dieu et d'entendre sa voix, tandis qu'ils vivaient dans les solitudes du désert. (...)

Faut-il ajouter qu'ils ne parviennent à la terre de leurs désirs qu'après avoir séjourné au désert ? Pour que le peuple entre un jour en possession d'une contrée où coulaient le lait et le miel, il lui a fallu d'abord passer par des lieux arides et incultes. C'est toujours par des campements au désert que l'on s'achemine vers la véritable patrie. Qu'il habite une terre inhabitable, celui qui veut « voir les biens du Seigneur dans la terre des vivants » (Ps 26,13). Qu'il soit l'hôte du désert, celui qui veut devenir le citoyen des cieux

L'Éloge du désert (in Lire la Bible avec les Pères, vol. 2: Le cycle de Moïse;
 trad. Sr Isabelle de la Source; Éd. Médiaspaul 1990; p. 109)

Le désert

 

"Le désert est le temple sans bornes de notre Dieu ; car celui qui habite dans le silence doit certainement se plaire dans les lieux retirés. C'est là que souvent il s'est manifesté à ses saints, c'est à la faveur de la solitude qu'il a daigné rencontrer les hommes. C'est dans le désert que Moïse, la face inondée de lumière, voit Dieu
[Ex 3].

Quelqu'un, dit-on demandait à un autre quel était à son avis, le séjour de Dieu ; celui-ci le pria de vouloir bien le suivre au lieu où il le mènerait. Alors il le conduisit dans la profondeur d'un vaste désert, et lui montrant l'immensité de la solitude : Voilà, dit-il, où est Dieu.
Le peuple de Dieu, quand il doit être libéré d'Egypte et délivré des œuvres terrestres, ne gagne-t-il pas des lieux écartés, ne se réfugie--il pas dans les solitudes ? Oui, c'est dans le désert qu'il va approcher ce Dieu qui l'a arraché à la servitude. Et le Seigneur se faisait le chef de son peuple, en guidant ses pas à travers le désert. Sur la route, de jour et de nuit, il déployait une colonne, flamme ardente ou nuée rayonnante, signe venu du ciel [Ex 40, 36-38].

Faut-il ajouter qu'ils ne parvinrent à la Terre de leurs désirs qu'après avoir séjourné au désert ? Qu'il soit l'hôte du désert, celui qui veut devenir le citoyen des cieux !"

(Eloge du désert, 3-4, 8, 16 in Sr Isabelle de la Source, 
Lire la Bible avec les Pères, vol. 2, Mediaspaul, 1990).