COMBAT / Armure de Dieu

Revêtir l’armure de Dieu

 Introduction

La vie chrétienne est un combat, un combat pour le bien, un combat à vivre avec l’armure de Dieu. Pourquoi est-ce un combat ? Parce que l’homme est pécheur, que Dieu est saint et que donc, l’homme doit savoir choisir de faire le bien s’il veut vivre dans l’amour de Dieu.

Le combat spirituel n’est pas facultatif, il n’est pas non plus réservé à une élite, il est le chemin obligatoire de tout chrétien, de tout baptisé.

Ce combat nous n’avons pas à le mener contre les autres ni contre nous-mêmes, nous avons à le mener contre le mal qui est dans notre cœur.

 Voici ce que Dit Saint Paul en son épitre aux éphésiens 6/10.18

[10] En définitive, rendez-vous puissants dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force.[11] Revêtez l'armure de Dieu, pour pouvoir résister aux manœuvres du diable.[12]Car ce n'est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes.[13] C'est pour cela qu'il vous faut endosser l'armure de Dieu, afin qu'au jour mauvais vous puissiez résister et, après avoir tout mis en œuvre, rester fermes.[14] Tenez-vous donc debout, avec la Vérité pour ceinture, la Justice pour cuirasse,[15] et pour chaussures le Zèle à propager l'Evangile de la paix ;[16] ayez toujours en main le bouclier de la Foi, grâce auquel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Mauvais ;[17] enfin recevez le casque du Salut et le glaive de l'Esprit, c'est-à-dire la Parole de Dieu.[18] Vivez dans la prière et les supplications ; priez en tout temps, dans l'Esprit ; apportez-y une vigilance inlassable et intercédez pour tous les saints.

 Quelles sont les armes que nous avons ? Saint Paul nous le dit clairement dans sa lettre aux éphésiens :

  • La vérité pour ceinture
  • La cuirasse de la justice
  • Le zèle pour chaussures
  • La foi pour bouclier
  • Le salut comme casque
  • La parole comme épée.
  • La prière et les supplications

Tout cela nous allons le voir demain, mais nous pouvons déjà préparer notre cœur ce soir pour  savoir accueillir ces armes et accepter de nous en servir, afin de pouvoir vivre réellement dans l’amour de Dieu.

Revêtir l’armure de Dieu

Mais de quoi est-elle faite ? Quelles sont les armes que nous avons ? Saint Paul nous le dit clairement dans sa lettre aux Ephésiens :

  • La vérité pour ceinture
  • La cuirasse de la justice
  • Le zèle pour chaussures
  • La foi pour bouclier
  • Le salut comme casque
  • La parole comme épée.

Quelle est l’utilité de l’armure ?

Sur le champ de bataille, elle protège le soldat contre les attaques de l’ennemi. Pour un chrétien elle va le protéger contre tout ce qui peut le conduire à blesser l’amour de Dieu et tout ce qui peut l’attirer loin de Dieu, donc le conduire à la mort éternelle. En ce sens l’armure n’est pas un luxe, c’est une nécessité.

L’armure est-elle nécessaire à tout croyant ?

 Oui ! Croire que l’on peut s’en passer, c’est déjà tomber sous l’attaque de l’orgueil ! le combat n’est pas commencé qu’il se trouve déjà perdu ! Que penseriez-vous d’un soldat qui partirait au combat en jean et tee-shirt, et les mains dans les poches ? Ne le traiteriez vous pas d’inconscient ? Eh bien il en va de même pour un chrétien, qui veut suivre Dieu sans prendre l’armure que Dieu lui-même lui offre !

Comment revêtir cette armure ?

Déjà, il faut accepter d’en avoir besoin, ensuite il faut accepter de la revêtir. Cela va demander des actes précis de notre part. Et surtout cela sera à refaire chaque jour, de la même façon que l’on s’habille tous les jours ! Cela va impliquer aussi de prendre soin de chacune de nos armes, comme on prend soin de nos vêtements, ou comme un soldat prend soin de ses armes.  Revêtir l’armure de Dieu va donc s’apprendre, de même que l’on va devoir apprendre à s’en servir, chaque jour, au fil des combats que nous allons rencontrer dans notre vie chrétienne.  

Il faut bien comprendre que les armes que Dieu nous donne ne sont pas matérielles, (cf l’épée de Pierre ou Jésus ne cautionne pas du tout son acte) elles ne sont pas, non plus, des armes de force humaine, comme la rhétorique, la propagande, le prosélytisme etc … Les armes de Dieu sont bien plus que cela.

Nous n’avons pas à nous fabriquer une armure, nous avons à la recevoir de Dieu ! Et Dieu sait toujours nous donner ce dont nous avons besoin au moment où nous en avons besoin. A nous de savoir le recevoir pour nous en servir. Or si l’on regarde les moments d’épreuves de notre vie, nous nous rendons vite compte que cela n’est pas si simple que cela ! Pour recevoir l’armure de Dieu, il faut être toujours en attente de Lui, il faut être dans le désir sincère de vivre avec Lui. 

Il faut bien comprendre aussi qu’une armure est un ensemble de pièces, et que c’est cet ensemble qui la forme, qui la rend complète et efficace. C’est donc entièrement qu’il faut la revêtir et non pas seulement les pièces qui nous plairaient le plus. 

 Une armure ça se porte tout le temps, tant que l’on est sur le terrain de campagne. On ne peut l’enlever, et se dire, « je la reprendrai quand l’ennemi arrivera » … On ne sait pas quand il viendra, et surtout il peut très bien nous surprendre. Si nous n’avons pas d’armure à ce moment là, nous serons en grand danger : Un chrétien est sans cesse sur le qui-vive et doit se tenir sans cesse en tenue de combat !

La Vérité pour ceinture

Pour le soldat romain, la ceinture tenait l’armure en place, c’est à elle que l’on fixait l’épée et de plus elle soutenait les reins. La ceinture est donc nécessaire elle n’est pas seulement décorative.

La vérité joue aussi ce rôle. Et si Paul la met en premier ce n’est pas pour rien, c’est que dans la vie spirituelle rien ne peut tenir s’il n’y a pas la vérité.

 Par ailleurs, Jésus en parlant de lui même dit en Jean 14/6

"Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi. Prendre la vérité pour ceinture c’est donc prendre le Christ lui-même.

Ce n’est pas une simple phrase de style, dite à un moment de paix ; car alors même qu’il se trouve arrêté et présenté à Pilate, qui peut le condamner à mort, Jésus maintiendra cette affirmation en disant :

Je ne suis né, et je ne suis venu dans le monde, que pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix." Jean 18/37

Le Christ est le chemin, la vérité, la vie, il est le chemin qui nous conduit à la vie, et vivre avec lui implique que nous soyons vrais, vrais avec Dieu, vrais avec les autres et vrais avec nous-mêmes ! Sans la vérité nous ne pouvons grandir dans la vie avec Dieu.

Le mensonge est un péché, un péché qui nous coupe de la lumière de Dieu, (il se réfère au 8eme commandement : tu ne mentiras pas) On ne peut être ami de Dieu en vivant dans le mensonge, en laissant une place au mensonge dans notre vie. Jésus le dit très clairement aussi dans l’évangile, avec des paroles fortes devant l’hypocrisie des pharisiens,

Pourquoi ne reconnaissez-vous pas mon langage ? C'est que vous ne pouvez pas entendre ma parole. [44] Vous êtes du diable, votre père, et ce sont les désirs de votre père que vous voulez accomplir. Il était homicide dès le commencement et n'était pas établi dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui : quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, parce qu'il est menteur et père du mensonge. [45] Mais parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas. [46] Qui d'entre vous me convaincra de péché ? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? [47] Qui est de Dieu entend les paroles de Dieu ; si vous n'entendez pas, c'est que vous n'êtes pas de Dieu."

La vérité est primordiale dans la vie avec Dieu, c’est pour cela que Paul la met en première place, car sans vérité, tout le reste n’a plus de sens. Il faut apprendre à être vrai, avec les autres, vrais sans hypocrisie, sans faux fuyant, et il faut aussi apprendre à être vrai avec délicatesse. La vérité doit toujours être vécue, dans le souci de l’autre, dans le respect de l’autre. C’est particulièrement important lorsque l’on doit se réconcilier, ou qu’en communauté, paroisse, et autres groupes, nous avons à vivre la correction fraternelle. La vérité ne se sépare jamais de l’amour.

Si nous sommes tentés de mentir, interrogeons nous : pourquoi mentons-nous ?

La vérité nous conduit à vivre une vraie vie chrétienne en accord avec Jésus et nous quittons alors le chemin des illusions, les chemins du chalala, où nous disons croire à la parole de Dieu alors que nous ne l’appliquons pas, ou que nous l’adaptons à ce qui nous arrange.

La vérité, c’est ce qui va nous aider à tenir debout, au milieu des adversités de notre vie, au milieu de toutes nos tentations parce qu’en choisissant la vérité c’est le Christ lui-même que nous choisissons et c’est lui qui nous revêt de sa force, qui vient lutter en nous.

Le Christ est la vérité. Pour nous revêtir de lui, il faut lui donner notre cœur, il faut lui offrir notre vie, et prendre du temps dans la prière, dans l’adoration, afin qu’il puisse nous transformer et faire de nous des vivants à son image, des êtres de vérité.

La vérité est tellement importante que le Christ, dans l’évangile de St Jean va prier ainsi pour ses disciples, et donc pour chacun de nous : 

Je ne te prie pas de les enlever du monde, mais de les garder du Mauvais. [16] Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. [17] Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. [18] Comme tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. [19] Pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu'ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. Jean 17/15.19

Le Seigneur nous appelle à être vrais, dans nos pensées, dans nos paroles dans nos actions. Le mensonge, le faux semblant, les « oui devant, et non derrière », les oui-mais, ne sont pas la vérité.

Par ailleurs on comprend bien que la vérité doit être toujours là et dans tous les domaines de notre vie. Nous avons donc à veiller sans cesse à être vrais et cela dès notre lever le matin et pour toute la journée ! Il ne s’agit pas seulement d’être vrais en telle ou telle circonstance ou avec telle ou telle personne, mais de l’être en permanence.

Alors durant notre temps de silence, prenons le temps de réfléchir à la place que la vérité tient réellement dans notre vie ?

La cuirasse de la Justice

La justice dont il est question ici n’est pas celle des hommes, mais bien celle de Dieu.

Celle de Dieu ou le Christ se faisant homme prend sur lui nos péchés et nous ouvre le chemin de la rédemption. C’est ce chemin qu’il nous ouvre lorsqu’il vient lui aussi demander le baptême de Jean au Jourdain

Alors Jésus arrive de la Galilée au Jourdain, vers Jean, pour être baptisé par lui. [14] Celui-ci l'en détournait, en disant : "C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi !" [15] Mais Jésus lui répondit : "Laisse faire pour l'instant : car c'est ainsi qu'il nous convient d'accomplir toute justice." Alors il le laisse faire. [16] Ayant été baptisé, Jésus aussitôt remonta de l'eau ; et voici que les cieux s'ouvrirent : il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. [17] Et voici qu'une voix venue des cieux disait : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur. Matthieu 3/13.17

La justice des hommes en effet est faite pour sanctionner ;la justice de Dieu elle, se situe dans le pardon, dans la miséricorde, dans la conversion, dans le salut offert gratuitement.

Rappelons-nous bien que nous sommes tous pécheurs, c’est la vérité que nous ne devons jamais oublier. Saint Paul nous la rappelle

Nous avons établi que Juifs et Grecs, tous sont soumis au péché, [10] comme il est écrit : Il n'est pas de juste, pas un seul, [11] il n'en est pas de sensé, pas un qui recherche Dieu. [12] Tous ils sont dévoyés, ensemble pervertis ; il n'en est pas qui fasse le bien, non, pas un seul. Romains 3/9.13

 Là ou la justice des hommes nous condamnerait, la justice de Dieu vient nous sauver, en Jésus qui s’offre à mourir pour nous !

Voici venue l'heure où doit être glorifié le Fils de l'homme. [24] En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. [25] Qui aime sa vie la perd ; et qui hait sa vie en ce monde la conservera en vie éternelle. [26] Si quelqu'un me sert, qu'il me suive, et où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera. [27] Maintenant mon âme est troublée. Et que dire ? Père, sauve-moi de cette heure ! Mais c'est pour cela que je suis venu à cette heure. [28] Père, glorifie ton nom !" Du ciel vint alors une voix : "Je l'ai glorifié et de nouveau je le glorifierai."Jean 12/23.28

Le salut nous est offert gratuitement comme aux autres, et nous devons savoir accepter le sacrifice du Christ dans notre vie, donc accepter de vivre dans sa justice, qui fait de moi un pécheur aimé et pardonné, un pécheur qui va s’aimer lui-même comme il est aimé de Dieu, un pécheur aimé qui va aimer les autres comme Dieu les aime. La justice alors va consister, à vivre dans l’amour de Dieu, dans l’amour des autres ; la vérité sur notre état de pécheur pardonné et aimé, nous fortifiant dans sur ce chemin de Justice. .

Si donc nous nous disons chrétiens, si nous voulons vraiment vivre de la vie de Dieu alors nous sommes appelés à suivre Jésus et à revêtir la cuirasse de sa justice, sachant bien qu’en la revêtant, nous acceptons de combattre, non pas contre nous-mêmes mais contre tout ce qui dans notre vie nous sépare de Dieu.

Si nous la revêtons nous acceptons aussi de combattre, non pas contre les autres, mais pour eux, fussent-ils nos ennemis, pour leur salut, en payant nous aussi de notre personne, gratuitement, comme le Christ l’a fait pour nous.

Le soldat de Dieu ne combat pas pour détruire, mais pour protéger, pour aider, pour relever !

Dans l’armure la cuirasse est importante car elle est protectrice, Qu’est-ce que cela signifie pour nous ?

La cuirasse remarquons le protège tout le corps ou du moins les parties vitales, cela signifie pour nous que nous devons jamais nous départir du souci du salut des autres et de nous-mêmes dans l’amour de Dieu, sans quoi , nous risquons fort d’être touchés par les pensées du monde qui ne sont pas les pensées de Dieu et nous engager dans un combat qui pour tout spirituel qu’il puisse paraitre ne serait plus le combat de Dieu ! Il deviendrait vite combat du monde avec les armes du monde. Le combat de Dieu ne nous dresse jamais les uns contre les autres, il nous engage ensemble contre tout ce qui nous sépare de l’amour de Dieu, tout ce qui peut nous conduire loin du salut que Dieu nous offre.  

Revêtir la cuirasse de justice c’est accueillir le pardon de Dieu et se nourrir des sacrements, particulièrement la confession et l’eucharistie ! C’est faire nôtre la parole du Christ ;

Voici quel est mon commandement : vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés. [13] Nul n'a plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis. [14] Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande .Jean 15/12.14

Durant notre temps de silence interrogeons ; est-ce que je sais accueillir le pardon de Dieu ? Comment est-ce que je vis les sacrements de la confession ? De l’eucharistie ? Quelle est ma réelle relation d’amour envers les autres et envers moi-même ? Jusqu’où suis-je prêt à aller pour vivre dans la justice de Dieu ?

Le Zèle pour chaussures

Quand Jésus lit dans la synagogue, le passage suivant d’Isaïe :

([16] Il vint à Nazara où il avait été élevé, entra, selon sa coutume le jour du sabbat, dans la synagogue, et se leva pour faire la lecture.[17] On lui remit le livre du prophète Isaïe et, déroulant le livre, il trouva le passage où il était écrit):[18] L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par l'onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés,[19] proclamer une année de grâce du Seigneur.[20] Il replia le livre, le rendit au servant et s'assit. Tous dans la synagogue tenaient les yeux fixés sur lui.[21] Alors il se mit à leur dire : "Aujourd'hui s'accomplit à vos oreilles ce passage de l'Ecriture."

Il prend ce texte à son compte, et dès lors, il va parcourir les routes du pays pour vivre cette mission. Il ne comptera ni ses heures, ni sa fatigue, et ne s’inquiétera pas de là où il va pouvoir manger et dormir. Il est passionné par sa mission et ce qui le motive c’est l’amour de son Père, l’amour des âmes. C’est pourquoi il est rempli de zèle pour annoncer la Bonne Nouvelle du salut.

Le zèle est l’empressement que nous mettons à faire quelque chose, et ici en l’occurrence il s’agit d’aller vers les autres pour leur annoncer la Bonne Nouvelle, d’où l’image des chaussures, qui nous permettent de parcourir les chemins vers les autres quelque soit l’état de ces chemins.

Et cette mission avec tout le zèle que l’on peut y mettre est louange à Dieu, Isaïe ne dit-il pas au chapitre 52 verset 7:

« Qu’ils sont beaux sur les montagnes, Les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, Qui publie la paix! De celui qui apporte de bonnes nouvelles, Qui publie le salut! De celui qui dit à Sion: ton Dieu règne! »

Remarquons aussi que le zèle dont il est question ici est de propager l’évangile de la paix !

,[15] et pour chaussures le Zèle à propager l'Evangile de la paix

C'est-à-dire l’annonce du salut, l’annonce de l’amour et de la miséricorde de Dieu. Ce zèle ne doit pas être détourné pour faire passer nos convictions personnelles, car alors ce ne serait plus l’évangile de Dieu que nous annoncerions mais les impératifs de notre conception de Dieu, de notre pratique religieuse personnelle.

 C’est une remarque qui a son importance dans notre vie chrétienne, dans notre engagement en église, dans notre façon d’accueillir et de vivre ,avec ceux qui ne pensent pas comme nous, avec ceux qui ne croient pas comme nous, avec ceux dont la vie est loin de Dieu et loin des règles de l’Eglise.

Il est donc clair que si nous avons à annoncer l’évangile de la paix il faut aussi que nous connaissions l’évangile, donc que nous connaissions la parole de Dieu. Il ne s’agit pas là de connaitre les versets bibliques par cœur pour les imposer aux autres, il s’agit de les avoir intégrer dans notre cœur et d’en vivre. La parole de Dieu nous invite sans cesse à l’amour, l’amour de Dieu, l’amour des autres, l’amour de nous-mêmes, dans la connaissance réelle de ce que nous sommes. Cela implique que nous soyons conscients de notre propre misère, que nous soyons conscients de la misère des autres, que nous soyons conscients que Dieu nous aime tous et chacun au sein même de notre misère, pour nous transmettre sa Vie. L’évangile nous invite donc à la vérité, à l’humilité, à la charité, à la compassion, c’est alors que nous pouvons devenir des personnes zélées pour l’annonce de l’évangile.

L’évangile ne s’annonce pas comme on parle d’une idéologie, une philosophie, il est partage d’une vie d’amour avec Dieu. On ne peut parler de l’amour si on n’aime pas, si on n’est pas aimé. Le zèle dont il est question ici, va donc dépendre de notre relation d’amour avec le Seigneur.

Quelques questions se posent donc à nous : quelle ma relation d’amour au Seigneur ? Est-ce que je connais réellement l’évangile, c’est à dire est-ce que je connais la parole de Dieu avec mon cœur ?  Est-ce que ma vie est en accord avec l’évangile ? Quelle est ma vie de mission auprès des autres ? Est-ce que je leur révèle l’amour de Dieu pour eux, ou est-ce que je veux leur imposer une règle de vie, parce qu’elle me semble bonne ?  Suis-je un évangélisateur, ou bien suis-je un prosélytiste ?

Et puis tout simplement est-ce que j’ai à cœur d’annoncer l’évangile, ou est-ce que je considère que cela concerne les autres (curé, diacre, catéchistes….) et que pour ma part il me suffit d’aller a la messe et de faire mes prières ?

Encore une petite note sur le mot chaussure. Les chaussures sont une protection sur le chemin, cela nous évite de nous blesser les pieds et de parcourir plus aisément la route. Le zèle en tant que chaussure se réfère à notre connaissance de l’évangile et à notre désir de le partager. C’est parce que l’évangile est notre vie que l’on peut parcourir plus aisément le chemin de la vie chrétienne, mais si nous avons transformé notre connaissance de l’évangile, en idéologie personnelle à transmettre, nous serons comme des gens qui marcheraient sans chaussure ou avec des chaussures percées. Ce ne serait plus l’évangile de paix que nous annoncerions mais nos convictions personnelles. Les bons fruits de notre empressement à annoncer l’évangile dépend clairement de notre compréhension et surtout de notre adhésion à l’évangile.

la Foi comme bouclier

Le bouclier est une pièce très importante dans l’armure, il permet d’arrêter les coups de l’ennemi. Il est puissamment protecteur. Mais il y a différentes qualités de boucliers. Si je prends un boulier en bois il sera moins efficace qu’un bouclier en fer. Cela implique que notre bouclier doit être de bonne qualité.

Le bouclier du chrétien c’est la foi, si notre foi est forte elle sera semblable à un bouclier en fer, si notre foi est faible elle sera semblable à un bouclier en bois …. Si nous n’avons pas vraiment la foi alors nous sommes comme des combattants sans bouclier ou avec un bouclier de papier … .

Qu'on le veuille ou non, nous vivons dans le monde ou le bien existe tout comme le mal. Et le mal peut nous atteindre beaucoup plus facilement si nous n’avons pas la foi en Dieu, en Jésus Christ. Car comme le dit Saint Paul ce n’est pas contre des hommes que le chrétien a à se battre mais contre les forces du mal qui veulent le priver de la grâce du salut offert par le Christ :

 Revêtez l'armure de Dieu, pour pouvoir résister aux manœuvres du diable.[12]Car ce n'est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes

Il ne s’agit pas de faire une psychose sur les puissances du mal, il s’agit de savoir qu’elles existent mais que le Seigneur est bien plus puissant et que c’est en lui qu’il nous faut toujours nous confier. La question se pose donc : Quelle est réellement notre foi ?

Qu’est-ce que la foi ? Pour un chrétien la foi c’est de croire en Dieu créateur, c’est de croire en Jésus Christ mort et ressuscité pour le pardon de nos péchés. C’est de croire en L’Esprit Saint, envoyé par le Père pour nous enseigner, nous guider dans notre relation d’amour à la Trinité Sainte.

La foi, c’est de croire en ce que l’on ne voit pas encore, dans l’espérance : le chrétien attend la vie éternelle auprès de Dieu

La foi, c’est de donner du crédit à la parole du Christ, au point d’y conformer pleinement notre vie. Cela implique de la connaitre, donc de la fréquenter assidument. C’est ce que veut dire St Paul dans son épitre aux Romains 10/17

[17] Ainsi la foi naît de la prédication et la prédication se fait par la parole du Christ.

La foi c’est de s’appuyer en tout et pour tout sur l’amour de Dieu pour nous, au sein de notre vie. Le chrétien ne compte pas sur ses propres forces, il sait qu’elles sont bien trop fragiles pour gagner le combat, donc il se confie pleinement en Dieu, dans son combat.

La foi c’est ce qui nous fait nous confier en Dieu et donc nous détourner de ce qui n’est pas Lui. La foi nous évite bien des écueils spirituels, bien des péchés. Si la tentation survient, il sait la reconnaitre et s’en détourner , en se tournant résolument vers Dieu, dans la prière,  Si le mal , l’atteint , il sait là aussi en appeler à Dieu , pour y faire face et ne pas se laisser atteindre par le doute, la dépression , ou la colère voir la vengeance….

La foi nous met dans la paix de Dieu. La paix de Dieu n’est pas la paix du monde. Elle est paix du cœur au sein même des conflits de monde, des conflits dans notre vie.

 Le Salut comme Casque

Tout d’abord, notons que le salut n’est pas de notre fait, il n’est pas le fruit de nos efforts, il nous est offert. Il nous faut simplement savoir l’accueillir et vivre avec lui ? C’est ce que Paul nous dit en Ephésiens

[8] Car c'est bien par la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi. Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu... Ephésiens 2/8

Le salut est donc cadeau de Dieu, mais est-ce que je sais le recevoir ? est-ce que j’en perçois sa valeur infinie? Est-ce que je veux vivre aujourd’hui et jusqu’à ma mort,  avec ce cadeau inestimable que Dieu me fait ?

Comment vivre ce cadeau ? Il suffit de reprendre l’image du casque.  Le casque évite les coups mortels à la tête. Or la tête est le lieu de notre cerveau ; si celui-ci est touché, le corps ne peut plus agir correctement, les bonnes décisions ne peuvent plus se prendre. Il est donc important que la tête soit bien protégée.

Ici le casque représente la protection contre la mort éternelle, il est signe que l’on accepte le salut offert par Jésus sur la croix. Mettre le casque est donc synonyme d’acte de foi en ce que Dieu m’offre a savoir le salut éternel et acte de vivre dans cette ferme espérance.

C’est bien ce que nous précise St Paul dans sa première lettre au Thessaloniciens

8] Nous, au contraire, nous qui sommes du jour, soyons sobres ; revêtons la cuirasse de la foi et de la charité, avec le casque de l'espérance du salut.[9] Dieu ne nous a pas réservés pour sa colère, mais pour entrer en possession du salut par notre Seigneur Jésus Christ,[10] qui est mort pour nous afin que, éveillés ou endormis, nous vivions unis à lui.
1 Thes 5/8.10

Accepter le salut c’est croire que le malin, même s’il fait beaucoup de bruit autour de nous, même s’il nous tente souvent, ne peut rien de définitif contre nous car nous sommes protégés par le sacrifice du Christ sur la croix : sacrifice auquel nous croyons, sacrifice que nous acceptons pour nous-mêmes et pour les autres, sacrifice pour lequel nous rendons grâce chaque jour dans la prière, sacrifice auquel nous communions à chaque eucharistie. C’est cette foi dans le salut offert par Jésus, qui nous protège contre le mal. Mais avons-nous vraiment cette foi ?  Vivons-nous vraiment de cette foi ?

Prendre le casque du salut c’est donc faire acte de foi dans le salut offert par le Christ et savoir ainsi résister a toutes les mauvaises pensées qui peuvent jaillir en notre esprit. Avec cette foi là, on tient debout devant les tentations, devant le doute, le découragement, voir le désespoir.  On tient debout dans les tentations parce que l’on sait que le Christ a déjà gagné la bataille pour nous, il est notre Seigneur notre sauveur. Et même s’il nous arrive de tomber, nous savons qu’il est là pour nous relever, et il le fait tout particulièrement dans le sacrement de la confession.  On tient debout dans les épreuves, les souffrances car on sait que tout tunnel a une fin, et qu’au bout il y a la lumière. Et Jésus est la lumière, et par son sacrifice il a vaincu toutes les ténèbres de notre vie. On tient donc debout car on entrevoit cette lumière au bout de la route, même s’il est n’est encore qu’un tout petit point lumineux. On sait qu’elle est là, et que Jésus ne saurait nous abandonner, et nous laisser sombrer.

Ainsi donc au plein milieu de nos épreuves de nos tentations, le Seigneur est là pour nous garder dans Sa paix , pour peu que l’on veuille revêtir le casque du salut c’est à dire lui faire confiance en tout et pour tout dans notre vie ?

C’et ce que St Paul écrit encore dans sa lettre au Philippiens

[6] N'entretenez aucun souci ; mais en tout besoin recourez à l'oraison et à la prière, pénétrées d'action de grâces, pour présenter vos requêtes à Dieu.[7] Alors la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, prendra sous sa garde vos cœurs et vos pensées, dans le Christ Jésus. Philippiens 4/6.7

La parole de Dieu comme épée

Dans un combat l’épée est autant une arme défensive qu’une arme d’attaque. Elle, pare les coups, mais elle coupe et tranche aussi. 

Dans une armure humaine l’épée est une arme de mort ; est-ce à dire que l’épée de la parole de Dieu doit nous servir à tuer autrui ? Certes non. Ce serait là une très mauvaise interprétation. Ce que la parole de Dieu tue, c’est le mal, et non la personne qui est victime de ce mal. Satan en effet est le père du mensonge, de la perfidie, son seul but étant de nous détourner de Dieu. La parole de l’évangile est faite bien au contraire pour la vie, elle chemin de vie éternelle.

On rejoint là le combat spirituel ou la parole est véritablement larme de défense contre le mal. Et Jésus nous en montre la manière dans son combat avec Satan ; prenons le temps de le lire en Matthieu 4/1.11

 [1] Alors Jésus fut emmené au désert par l'Esprit, pour être tenté par le diable.[2] Il jeûna durant 40 jours et 40 nuits, après quoi il eut faim.[3] Et, s'approchant, le tentateur lui dit : "Si tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains."[4] Mais il répondit : "Il est écrit : Ce n'est pas de pain seul que vivra l'homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu"[5] Alors le diable le prend avec lui dans la Ville Sainte, et il le plaça sur le pinacle du Temple[6] et lui dit : "Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et sur leurs mains ils te porteront, de peur que tu ne heurtes du pied quelque pierre."[7] Jésus lui dit : "Il est encore écrit : Tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu."[8] De nouveau le diable le prend avec lui sur une très haute montagne, lui montre tous les royaumes du monde avec leur gloire[9] et lui dit : "Tout cela, je te le donnerai, si, te prosternant, tu me rends hommage."[10] Alors Jésus lui dit : "Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : C'est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, et à Lui seul tu rendras un culte."[11] Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s'approchèrent, et ils le servaient.

On y voit que Jésus ne raisonne pas avec le diable, il lui assène purement et simplement la parle de Dieu. Le diable ne peut y faire face, il est vaincu ! C’est cela s’appuyer sur Dieu. Mais connaissons nous suffisamment la parle de Dieu pour s’appuyer ainsi dessus lorsque la tentation arrive, lorsque le mal nous agresse ?  la parole de Dieu est vivante, c’est Dieu qui agit à travers elle. Croyons-nous véritablement à cela ? Savons-nous faire nôtre la parole de Dieu ?

Par ailleurs, il est très important de comprendre cela car sinon on se sert de la parole, pour défendre nos idées, pour imposer aux autres nos conceptions religieuses, nos pratiques religieuses, et on  ne s’en sert plus pour annoncer la justice miséricordieuse Dieu, Dieu qui en son Fils Jésus est venu nous enseigner et nous offrir par le sacrifice de la croix, la vie éternelle...    Il faut bien comprendre qu’annoncer l’évangile, donc évangéliser n’est pas faire du prosélytisme. C’est totalement différent.

 Le soldat qui porte une épée doit savoir la manier, il doit la connaitre, certains combattants diraient qu’elle doit être le prolongement de votre bas. Il est de même avec la parole de Dieu, on ne peut bien s’en servir si on ne la connait et si on s’est entrainé à la manier. . 

Et là, on revient à ce que nous avons dit plus haut avec la vérité pour ceinture. A savoir que le Seigneur nous appelle à être vrai, dans nos pensées, dans nos paroles dans nos actions, que la vérité doit être toujours là et dans tous les domaines de notre vie. Nous avons donc à veiller sans cesse à être vrai

Dans l’armure l’épée s’attache à la ceinture  elles sont donc liées. La parole de Dieu est vérité et se vit en vérité.

On ne sait vraiment se servir de la parole de Dieu que si l’on est dans la vérité de Dieu, que si notre vie est conforme a la parole de Dieu. On ne peut vraiment se servir de la parole de Dieu comme une épée que si la parole de Dieu, dans toute sa vérité, est le prolongement de ce que l’on vit avec Dieu dans le quotidien de notre vie.  

L’épée n’est pas faite pour contrecarrer les autres, elle est faite pour trancher l’action du mal dans les cœurs. Dans les cœurs des autres certes, mais avant tout dans notre propre cœur.  Mettre notre cœur à l’épreuve de la parole correspond à l’entrainement du soldat à l’épée, cela ne se fait jamais sans effort et sans blessures. Les blessures du soldat sont ce mauvais en nous, que la parole vient révéler et trancher.

 C’est ce que St Paul écrit aux Hébreux :

[12] Vivante, en effet, est la parole de Dieu, efficace et plus incisive qu'aucun glaive à deux tranchants, elle pénètre jusqu'au point de division de l'âme et de l'esprit, des articulations et des moelles, elle peut juger les sentiments et les pensée du cœur. [13] Aussi n'y a-t-il pas de créature qui reste invisible devant elle, mais tout est nu et découvert aux yeux de Celui à qui nous devons rendre compte. Hébreux 4/12.13

Il nous faut donc chaque jour, accepter d’être confrontés à la parole de Dieu, il nous faut accepter que la parole touche notre cœur en nous révélant ce qui est mal en nous et par la même accepter un chemin de conversion. La parole de Dieu est une parole vivante qui fait son œuvre en nous, si nous l’accueillons. Sans cela nous ne seront pas dans la vérité mais dans l’illusion, l’illusion d’une vie chrétienne qui ne sera que d’apparence. Cette confrontation quotidienne de notre cœur a la parole de Dieu c’est l’entrainement du soldat avec son épée.

Et, ce n’est que quand le soldat fait un avec son épée qu’il peut aller au combat. De même pour le chrétien, il ne peut évangéliser correctement que lorsqu’il a suffisamment intégré la parole de Dieu dans son cœur, que lorsque sa vie est en correspondance avec la vérité de l’évangile, alors il devient capable d’annoncer la parole de Dieu en respectant ses frères et sœurs, en respectant leur cheminement et leur liberté d’adhésion. Il sait que ce n’est sa propre parole qui fera œuvre de conversion dans les autres, mais uniquement la parole de Dieu. Il n’a donc pas à se faire valoir ou à défendre ses opinions, il a juste à semer dans l’amour et la foi la Bonne Nouvelle de l’évangile .

La prière

.[18] Vivez dans la prière et les supplications ; priez en tout temps, dans l'Esprit ; apportez-y une vigilance inlassable et intercédez pour tous les saints.

Cette arme là arrive en dernière, mais elle n’est pas la moins importante, bien au contraire, elle est comme le lien entre toutes les autres, en ce sens que le combat du chrétien ne se mène à la force du poignet mais bien dans la dépendance totale de Dieu.

La prière est ce qui nous relie à Dieu et comme cette relation se doit d’être permanente notre prière doit aussi se faire sans cesse. Par ailleurs la vie avec le Seigneur touche tous les domaines de notre vie, elle touche aussi toutes nos relations avec les autres, donc notre prière doit toucher à tout et particulièrement à l’intercession pour les autres.

Prier sans cesse ne signifie pas que je doive passer tous mes jours et toutes mes nuits dans l’église, cela signifie que mon cœur doit sans cesse être tourné vers le Seigneur : fais-je la vaisselle ? Je la fais avec le Seigneur dans le service de ceux qui m’entourent. Est-ce que je rencontre quelqu’un ? je le rencontre en présence du Seigneur, en le confiant au Seigneur. « Prier sans cesse » ne fait pas de nous des «  grenouilles de bénitier » , mais des personnes qui vivent tout en présence de Jésus, avec Jésus.

La question qui se pose à nous est la suivante : quelle est ma vie réelle avec Jésus ? Est-ce que je vis tout avec lui ou est-ce que je ne tiens compte de lui que lorsque je fais ma prière ou lorsque je vais à la messe, le reste du temps, étant mon affaire dans la vie qui est la mienne  au sein du monde ? Il nous appartient de répondre à cette question en tout honnêteté.

Le chrétien ne peut se sauver lui-même, il reçoit son salut de Dieu.  Le chrétien ne peut comprendre par lui-même toute la parole de Dieu, il a besoin de l’aide de l’Esprit Saint. Cela implique sa dépendance de Dieu, d’où l’importance de la prière.

Le chrétien ne peut être chrétien tout seul, il l’est avec les autres et cela implique des relations humaines, donc des problèmes de relations, (impatience, colère, refus de service …. ) il suffit de regarder notre vie pour s’en rendre compte . Et par là même il a besoin de la grâce de Dieu pour se convertir, il a besoin de la grâce de Dieu pour apprendre à aimer comme Jésus aime.  Et cela se vit, se reçoit dans la prière et les sacrements.

Je ne vais pas développer ici toutes les formes de prières possibles, on aura une autre retraite pour cela, mais je veux souligner que la prière, vient du cœur en toute vérité. Ce n’est pas le nombre de « Je vous salue » qui va être le plus important, c’est le cœur avec lequel je vais les réciter.

Paul nous dit aussi de supplier en tout temps. Est-ce que cela doit signifier que je dois rabâcher sans cesse mes doléances, pour moi ou pour les autres ? Non, ce serait mal comprendre ce que Paul nous dit ; d’ailleurs  Jésus dans l’évangile nous le dit bien

[7] "Dans vos prières, ne rabâchez pas comme les païens : ils s'imaginent qu'en parlant beaucoup ils se feront mieux écouter. Matthieu 6/7

Alors que veut donc nous dire St Paul ? Simplement ceci : que notre cœur soit toujours attentif aux autres afin de présenter leurs besoins au Père.

De même nous pouvons présenter nos besoins au fur et à mesure qu’ils se présentent. Mais après cela, dans la foi, il faut laisse à Dieu le soin d’y répondre comme il le voudra, quand il le voudra. Notre prière n’est pas là pour forcer la main de Dieu mais pour lui remettre toutes nos intentions sachant qu’ensuite il fera tout pour le mieux.

La véritable prière nous fait entrer dans la volonté du Père, comme la prière de Jésus a Gethsémani «  non pas ce que je veux mais ce que tu veux »   

Il est à noté aussi que la supplication, l’intercession pour les autres ne peut se contenter de n’être que parole, elle doit procéder de notre cœur, et donc être offrande de nous-mêmes au Père pour les autres si Dieu le veux ainsi.

Intercéder ce n’est pas déposer un dossier sur le bureau d’un chef de chantier et s’en désintéresser ensuite. Intercéder c’est demander une grâce et se proposer à agir si cela s’avère nécessaire. Selon ce que l’Esprit pourra révéler à notre cœur dans la prière.  Par exemple, Je peux intercéder pour la paix dans ma famille mais si moi je ne cesse de me mettre en colère …. A quoi cela peut-il bien servir ? Ma prière doit s’accompagner d’effort dans la patience, d’effort dans l’accueil d’amour des autres …

Enfin Paul nous dit aussi intercédez pour tous les saints, c'est-à-dire pour tous les chrétiens, pour tous les membres de l’église, car ils sont membres du Corps du Christ, tout autant que nous-mêmes. On peut être tentés de prier pour les chrétiens lointains, persécutés …. et d’oublier, ceux qui sont près de nous, ceux qui à la paroisse nous blessent … On peut aussi prier pour la conversion des membres de notre paroisse, de notre groupe de prière, de notre communauté  etc. mais si nous refusons de leur parler, de les accueillir dans leur faiblesse, quelle est alors la vérité de notre prière ? Ne sommes-nous pas dans l’erreur voir dans une certaine hypocrisie ? La prière d’intercession nous engage auprès des autres, elle nous rend réellement solidaires dans l’amour de Dieu.

La prière va avec la vérité, va avec la charité, avec l’offrande de nous-mêmes pour participer à l’édification du peuple de Dieu, et c’est bien là la vraie vie en Dieu dans le combat quotidien du soldat chrétien ; la vie d’amour dont nous parle Saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens

[1]Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je ne suis plus qu'airain qui sonne ou cymbale qui retentit.[2]Quand j'aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j'aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien.[3]Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien.[4]La charité est longanime; la charité est serviable; elle n'est pas envieuse; la charité ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas;[5]elle ne fait rien d'inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s'irrite pas, ne tient pas compte du mal;[6]elle ne se réjouit pas de l'injustice, mais elle met sa joie dans la vérité.[7]Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout.  1 Cor 13/1.7

Notre armure se trouve dans l’amour de Dieu ; elle est foi espérance charité. le chrétien combat pour la vie, et non pour la mort. Il est le soldat du Christ et non le soldat de se propres opinions ou le soldat des opinions du monde.

Conclusion

Le combat du chrétien se fait contre le mal qui est en son cœur d’abord et dans le cœur des autres ensuite.

Le combat du chrétien se vit tous les jours et touche tous les domaines de sa vie. Rien n’est caché à Dieu, tout est soumis à son amour à sa grâce de conversion.

Tout comme un soldat s’entraine, le chrétien lui aussi doit s’entrainer au combat et pour se faire Dieu lui  fournit une armure et des armes ; s’il veut sen servir alors il grandira vite sur le chemin de la sainteté et sera lui aussi un chemin devant les autres.  

Cela implique sa propre conversion qui se fait dans la vérité, dans le salut offert par Jésus sur la croix, dans la méditation vraie et sincère de la parole, dans la persévérance de l’effort, dans la confiance en l’amour de Jésus, dans la prière régulière et dans la fréquentation des sacrements.

Alors, se convertissant, il découvre toute la justice miséricordieuse du Christ et devenant miséricordieux lui aussi, il devient capable d’annoncer la Bonne nouvelle de l’évangile sans vouloir imposer ses propres idées aux autres. Il est semeur de la parole vivante du Christ, parole qui va faire son œuvre de vie dans les cœurs.

Semer la parole dans les cœurs c’est en déloger les puissances du mal qui n’y trouvent plus de place.   Tout est grâce en celui qui se reçoit de Dieu ; et Jésus, Seigneur et sauveur, est celui qui doit avoir toute la place dans notre cœur, dans notre vie. Il nous appartient, de revêtir ou non l’armure qu’il nous donne, Cela nous appartient.

 Myriam de Gemma