Jean FISCHER

Jean FISCHER (vers 1469-1535) écrits

Saint, évêque, martyr 

 

Les merveilles de Dieu. 

 

Dieu a délivré le peuple d'Israël de la servitude d'Égypte en multipliant les signes et les prodiges. Il leur a fait traverser la Mer Rouge à pied sec ; au désert, il les a nourris d'aliments célestes, la manne et les cailles ; comme ils souffraient de la soif, il a tiré du rocher très dur une source intarissable ; il les a rendus victorieux de tous les ennemis qui leur faisaient la guerre ; il a fait reculer pour quelque temps les flots du Jourdain, à contre-courant ; il leur a partagé et distribué la terre promise selon le nombre des tribus et des familles. Alors qu'il leur avait montré son amour en les comblant de bienfaits, ces hommes ingrats, comme s'ils avaient tout oublié, abandonnèrent et rejetèrent le culte de Dieu en s'attachant plus d'une fois au crime mortel de l'idolâtrie. 

Puis nous-mêmes, quand nous étions païens , nous étions entraînés vers les idoles muettes . Mais Dieu nous a retranchés de l'olivier sauvage du paganisme, et nous a, contrairement à notre nature, greffés sur l'olivier franc du peuple d'Israël et nous a unis à ses racines et à sa sève, c'est-à-dire à sa grâce. Enfin, il n'a pas refusé son propre Fils, il l'a livré pour nous tous, en sacrifice et oblation présentés à Dieu comme un parfum d'agréable odeur, afin de nous racheter de toute iniquité et de purifier un peuple qui lui plaise .

Tous ce faits ne sont pas seulement des preuves, mais des signes absolument certains de son immense amour et de sa bienveillance envers nous. Mais nous sommes infiniment ingrats, nous dépassons toutes les bornes de l'ingratitude, nous ne tenons pas compte de son amour, nous méconnaissons l'immensité de ses bienfaits, nous négligeons l'auteur et le dispensateur de tant de biens, nous le traitons pour ainsi dire avec mépris. Et une si remarquable miséricorde offerte inlassablement aux pécheurs ne nous pousse pas à régler notre vie et nos mœurs conformément à sa loi très sainte !

Tout cela, qui est écrit pour les générations futures, afin d'en perpétuer la mémoire, mérite bien que tous les chrétiens de l'avenir, en reconnaissant toute la bonté de Dieu pour nous, ne cessent jamais de célébrer ses louanges.

COMMENTAIRE SUR LES PSAUMES

« Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous comprendrez que moi, Je Suis »

 

      L'émerveillement est la source à laquelle les philosophes puisent leur grand savoir. Ils rencontrent et contemplent les prodiges de la nature, comme par exemple les tremblements de terre, le tonnerre..., les éclipses du soleil et de la lune, et touchés par ces merveilles, ils en recherchent les causes. C'est ainsi que par des recherches patientes et de longues investigations, ils parviennent à un savoir et à une subtilité remarquables, que les hommes appellent « la philosophie naturelle ».

      Mais il existe une autre forme de philosophie plus élevée, qui est au-dessus de la nature, et à laquelle on parvient également par l'émerveillement : c'est la philosophie des chrétiens. Et, sans aucun doute, de tout ce qui caractérise la doctrine chrétienne, il est particulièrement extraordinaire et merveilleux que le Fils de Dieu, par amour pour l'homme, ait consenti à être crucifié et à mourir sur la croix... N'est-il pas étonnant que celui pour qui nous devons avoir le plus de crainte respectueuse ait ressenti une peur telle qu'il eut une sueur d'eau et de sang ?... N'est-il pas étonnant que celui qui donne la vie à toute créature ait enduré une mort si ignoble, cruelle et douloureuse ?

      Ainsi ceux qui s'efforcent de méditer et d'admirer ce « livre » si extraordinaire qu'est la croix, avec un coeur doux et une foi sincère, parviendront à un savoir plus fécond que bien d'autres qui étudient et méditent quotidiennement des livres ordinaires. Pour un vrai chrétien, ce livre-ci est un objet d'étude suffisant pour tous les jours de sa vie.

Sermon pour le Vendredi Saint

« Nous avons un défenseur devant le Père... »

 

Le Christ Jésus est notre grand prêtre, son corps est le sacrifice de notre rachat, qu'il a offert sur l'autel de la croix pour le salut de tous les hommes. Le sang répandu pour notre rédemption n'était pas celui des veaux et des boucs, comme dans la loi ancienne, mais de l'agneau très innocent, Jésus Christ notre Sauveur.

Le Temple où notre grand prêtre célébrait sa liturgie n'était pas bâti de main d'homme mais édifié par la puissance de Dieu seul. En effet, il a répandu son sang à la face du monde : celui-ci est bien un temple que seule la main de Dieu a pu bâtir. Le Temple a deux parties : l'une est la terre que nous habitons maintenant ; l'autre est encore inconnue des mortels que nous sommes.

Tout d'abord notre grand prêtre a offert le sacrifice ici sur terre, lorsqu'il a subi une mort très amère. Mais ensuite, revêtu de l'habit d'immortalité, il est entré en vertu de son propre sang dans le Saint des saints, c'est-à-dire dans le ciel. Et là, il a présenté devant le trône du Père céleste ce sang d'une valeur infinie qu'il avait versé sept fois pour tous les hommes pécheurs.

Ce sacrifice est si apprécié et agréé de Dieu que celui-ci, dès qu'il l'a vu, n'a pu refuser, prenant pitié de nous, d'accorder son pardon à tous ceux qui se repentent vraiment.

En outre, ce sacrifice est éternel. Il n'est pas offert seulement chaque année, comme cela se faisait chez les Juifs. Il est offert chaque jour pour notre réconfort, et même à toute heure et à tout moment, pour nous réconforter plus puissamment. C'est à ce sujet que l'Apôtre ajoute : Il a obtenu une rédemption éternelle .

À ce sacrifice saint et éternel participent tous ceux qui ont conçu une contrition et une pénitence véritables pour leurs péchés, qui ont pris la ferme résolution de ne plus retomber dans leurs vices mais de persévérer courageusement dans leurs efforts pour acquérir les vertus.

Saint Jean nous l'affirme par ces paroles : Mes petits enfants, je vous écris pour que vous évitiez le péché. Mais si l'un de vous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père : Jésus Christ, le Juste. il est la victime offerte pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier.

COMMENTAIRE SUR LE PSAUME 129