Quatrième partie : Les sacrements.

Quatrième partie : Les sacrements.

 

Chapitre 1 : Les sacrements en général.

  • 1. Nature des sacrements.

De quoi est-il question dans la quatrième partie de la Doctrine chrétienne ?

Dans la quatrième partie de la Doctrine chrétienne il est question des sacrements.

Qu’entend-on par le mot sacrement ?

Par le mot sacrement on entend un signe sensible et efficace de la grâce, parce que tous les sacrements signifient, par le moyen de choses sensibles, la grâce divine qu’ils produisent dans notre âme.

Pourquoi appelez-vous les sacrements signes sensibles et efficaces de la grâce ?

J’appelle les sacrements signes sensibles et efficaces de la grâce, parce que tous les sacrements signifient, par le moyen de choses sensibles, la grâce divine qu’ils produisent dans notre âme.

Expliquez par un exemple comment les sacrements sont des signes sensibles et efficaces de la grâce ?

Dans le Baptême, l’acte par lequel on verse l’eau sur la tête de la personne, et les paroles " Je te baptise (c’est-à-dire je te lave), au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ", sont un signe sensible de ce que le Baptême opère dans l’âme : de même que l’eau lave le corps, ainsi la grâce donnée par le Baptême purifie l’âme du péché.

Combien g a-t-il de sacrements et quels sont-ils ?

Il y a sept sacrements qui sont : le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie, la Pénitence, l’Extrême-onction, l’Ordre et le Mariage.

Combien faut-il de choses pour faire un sacrement ?

Pour faire un sacrement, il faut la matière, la forme et un ministre qui ait l’intention de faire ce que fait l’Église

Qu’est-ce que la matière des sacrements ?

La matière des sacrements est la chose sensible qu’on emploie pour les faire ; comme, par exemple, l’eau naturelle dans le Baptême, l’huile et le baume dans la Confirmation.

Qu’est-ce que la forme des sacrements ?

La forme des sacrements consiste dans les paroles qu’on prononce pour les faire.

Qu’est-ce que le ministre des sacrements ?

Le ministre des sacrements est la personne qui fait ou confère le sacrement.

 

  • 2. L’effet principal des sacrements : La Grâce.

Qu’est-ce que la grâce ?

La grâce de Dieu est un don intérieur surnaturel, qui nous est donné sans aucun mérite de notre part, mais par les mérites de Jésus-Christ, en vue de la vie éternelle.

Comment divise-t-on la grâce ?

On divise la grâce en grâce sanctifiante qu’on appelle aussi habituelle, et en grâce actuelle.

Qu’est-ce que la grâce sanctifiante ?

La grâce sanctifiante est un don surnaturel inhérent à notre âme, qui nous rend justes, enfants adoptifs de Dieu et héritiers du paradis.

Combien y a-t-il de sortes de grâce sanctifiante ?

Il y a deux sortes de grâce sanctifiante : la grâce première et la grâce seconde.

Qu’est-ce que la grâce première ?

La grâce première est celle par laquelle l’homme passe de l’état de péché mortel à l’état de justice.

Et qu’est-ce que la grâce seconde ?

La grâce seconde est un accroissement de la grâce première.

Qu’est-ce que la grâce actuelle ?

La grâce actuelle est un don surnaturel qui illumine notre esprit, meut et fortifie notre volonté, pour que nous fassions le bien et évitions le mal.

Pouvons-nous résister à la grâce de Dieu ?

Oui, nous pouvons résister à la grâce de Dieu, car elle ne détruit pas notre libre arbitre.

Par nos seules forces pouvons-nous faire quelque chose pour la vie éternelle ?

Sans le secours de la grâce de Dieu, par nos seules forces, nous ne pouvons rien faire pour la vie éternelle.

Comment Dieu nous communique-t-il la grâce ?

Dieu nous communique la grâce principalement par le moyen des sacrements.

Outre la grâce sanctifiante, les sacrements nous confèrent-ils une autre grâce ?

Outre la grâce sanctifiante, les sacrements confèrent aussi la grâce sacramentelle.

Qu’est-ce que la grâce sacramentelle ?

La grâce sacramentelle consiste dans le droit qu’on acquiert en recevant un sacrement quelconque, d’avoir, en temps opportun, les grâces actuelles nécessaires pour remplir les obligations qui dérivent du sacrement reçu. Ainsi, lorsque nous avons été baptisés, nous avons reçu le droit d’avoir les grâces nécessaires pour vivre chrétiennement.

Les sacrements donnent-ils toujours la grâce à celui qui les reçoit ?

Les sacrements donnent toujours la grâce pourvu qu’on les reçoive avec les dispositions nécessaires.

Qui a donné aux sacrements la vertu de conférer la grâce ?

C’est Jésus-Christ qui, par sa passion et sa mort, a donné aux sacrements la vertu de conférer la grâce.

Quels sont les sacrements qui confèrent la première grâce sanctifiante ?

Les sacrements qui confèrent la première grâce sanctifiante et, par là, nous rendent amis de Dieu, sont au nombre de deux : le Baptême et la Pénitence.

Comment, en conséquence, appelle-t-on ces deux sacrements ?

Ces deux sacrements, c’est-à-dire le Baptême et la Pénitence, s’appellent sacrements des morts, parce qu’ils sont établis principalement pour rendre aux âmes mortes par le péché, la vie de la grâce.

Quels sont les sacrements qui augmentent la grâce en celui qui la possède ?

Les sacrements qui augmentent la grâce en celui qui la possède sont les cinq autres, donc la Confirmation, l’Eucharistie, l’Extrême-onction, l’Ordre et le Mariage, qui donnent la grâce seconde.

Comment s’appellent par suite ces cinq sacrements ?

Ces cinq sacrements, à savoir : la Confirmation, l’Eucharistie, l’Extrême-onction, l’Ordre et le Mariage, s’appellent sacrements des vivants, parce que ceux qui les reçoivent doivent être exempts de péché mortel, c’est-à-dire déjà vivants par la grâce sanctifiante.

Quel péché commet celui qui reçoit un des sacrements des vivants en sachant qu’il n’est pas en état de grâce ?

Celui qui reçoit un des sacrements des vivants en sachant qu’il n’est pas en état de grâce, commet un grave sacrilège.

Quels sont les sacrements les plus nécessaires pour notre salut ?

Les sacrements les plus nécessaires pour notre salut sont le Baptême et la Pénitence. Le Baptême est nécessaire à tous absolument. Et la Pénitence est nécessaire à tous ceux qui ont péché mortellement après le Baptême.

Quel est le plus grand de tous les sacrements ?

Le plus grand de tous les sacrements est le sacrement de l’Eucharistie, parce qu’il contient non seulement la grâce, mais encore Jésus-Christ, auteur de la grâce et des sacrements.

 

  • 3. Le caractère imprimé par certains sacrements

Quels sont les sacrements qu’on ne peut recevoir qu’une fois ?

Les sacrements qu’on ne peut recevoir qu’une fois sont au nombre de trois : le Baptême, la Confirmation et l’Ordre.

Pourquoi ces trois sacrements, le Baptême, la Confirmation et l’Ordre, ne peuvent-ils être reçus qu’une fois ?

Ces trois sacrements, le Baptême, la Confirmation et l’Ordre ne peuvent être reçus qu’une fois parce qu’ils impriment un caractère.

Qu’est-ce que le caractère imprimé dans l’âme par chacun de ces trois sacrements

Le caractère imprimé dans l’âme par chacun de ces trois sacrements est un signe spirituel qui ne peut plus s’effacer.

A quoi sert le caractère qu’impriment dans l’âme ces trois sacrements ?

Le caractère qu’impriment dans l’âme ces trois sacrements Sert à nous marquer dans le Baptême comme membres de Jésus-Christ, dans la Confirmation comme ses soldats, dans l’Ordre comme ses ministres.

 

Chapitre 2 : Le Baptême.

  • 1. Nature et effets du baptême.

Qu’est-ce que le sacrement de Baptême ?

Le Baptême est le sacrement par lequel nous renaissons à la grâce de Dieu et nous devenons chrétiens.

Quels sont les effets du sacrement de Baptême ?

Le sacrement de Baptême confère la première grâce sanctifiante qui efface le péché originel et aussi le péché actuel s’il existe. Il remet toute la peine due pour ces péchés, imprime le caractère de chrétien, nous fait enfants de Dieu, membres de l’Église et héritiers du paradis, et nous rend capables de recevoir les autres sacrements.

Quelle est la matière du Baptême ?

La matière du Baptême est l’eau naturelle qu’on verse sur la tête de celui qu’on baptise, en assez grande quantité pour qu’elle coule.

Quelle est la forme du Baptême ?

La forme du Baptême est celle-ci : " Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ".

 

  • 2. Ministre du baptême.

A qui appartient-il de donner le Baptême ?

Donner le Baptême appartient de droit aux Évêques et curés, mais en cas de nécessité, toute personne peut le donner, que ce soit un homme ou une femme, même un hérétique ou un infidèle, pourvu qu’il accomplisse le rite du Baptême et qu’il ait l’intention de faire ce que fait l’Église

S’il y avait nécessité de baptiser quelqu’un en danger de mort et qu’il se trouvât plusieurs personnes présentes, laquelle devrait donner le baptême ?

S’il y avait nécessité de baptiser quelqu’un en danger de mort et qu’il se trouvât plusieurs personnes présentes ; s’il y avait un prêtre, c’est lui qui devrait le baptiser ; en son absence un ecclésiastique d’ordre inférieur ; et en l’absence de celui-ci, un homme laïque de préférence à une femme, à moins que celle-ci ne sache mieux faire ou que la décence n’exige que ce soit elle.

Quelle intention doit avoir celui qui baptise ?

Celui qui baptise doit avoir l’intention de faire ce que fait l’Église dans le Baptême.

 

  • 3. Rite du Baptême et dispositions de celui qui le reçoit à l’âge de raison.

Comment fait-on pour donner le Baptême ?

On donne le Baptême en versant de l’eau sur la tête de celui qu’on baptise, et si on ne peut pas sur la tête, sur quelque autre partie principale du corps, et en disant en même temps : " Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ".

Si l’un versait l’eau et que l’autre prononçât les paroles, la personne serait-elle baptisée ?

Si l’un versait l’eau et que l’autre prononçât les paroles, la personne ne serait pas baptisée : il est nécessaire que ce soit la même personne qui verse l’eau et prononce les paroles.

Si on a un doute que la personne soit morte, doit-on négliger de la baptiser ?

Si on a un doute que la personne soit morte, on doit la baptiser sous condition en disant : " Si tu es en vie, je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ".

Quand doit-on porter les enfants à l’Église pour les faire baptiser ?

On doit porter les enfants à l’église pour les faire baptiser le plus tôt possible.

Pourquoi doit-on mettre tant d’empressement à faire recevoir le baptême aux enfants ?

On doit mettre tant d’empressement à faire baptiser les enfants parce que, à cause de la fragilité de leur âge, ils sont exposés à bien des dangers de mourir et qu’ils ne peuvent se sauver sans le Baptême.

Ils pèchent donc les pères et les mères qui par leur négligence laissent mourir leurs enfants sans Baptême, ou même qui le diffèrent simplement ?

Oui, les pères et les mères qui, par leur négligence, laissent mourir leurs enfants sans Baptême pèchent gravement, parce qu’ils privent leurs enfants de la vie éternelle. Ils pèchent même gravement en différant longtemps le Baptême, parce qu’ils les exposent au danger de mourir sans l’avoir reçu.

Quand celui qui est baptisé a atteint l’âge de raison, quelles dispositions doit-il avoir ?

L’adulte qu’on baptise doit, outre la foi, avoir la douleur au moins imparfaite des péchés mortels qu’il aurait commis.

Si un adulte était baptisé en état de péché mortel sans avoir cette douleur, que recevrait-il ?

Si un adulte était baptisé en état de péché mortel sans avoir cette douleur, il recevrait le caractère du Baptême mais non la rémission des péchés ni la grâce sanctifiante. Et ces effets resteraient suspendus tant que l’empêchement n’aurait pas été levé par la douleur parfaite des péchés ou par le sacrement de Pénitence.

 

  • 4. Nécessité du Baptême et devoirs du baptisé

Le Baptême est-il nécessaire pour être sauvé ?

Le Baptême est absolument nécessaire pour être sauvé, car le Seigneur a dit expressément : " Celui qui ne renaîtra pas dans l’eau et le Saint-Esprit ne pourra entrer dans le royaume des cieux ".

Peut-on suppléer en quelque manière au défaut du Baptême ?

Le défaut du sacrement de Baptême peut être suppléé par le martyre qu’on appelle Baptême de sang, ou par un acte de parfait amour de Dieu ou de contrition joint au désir au moins implicite du Baptême, et ceci s’appelle Baptême de désir.

A quoi s’oblige celui qui reçoit le Baptême ?

Celui qui reçoit le Baptême s’oblige à professer toujours la foi et à pratiquer la loi de Jésus-Christ et de son Église

A quoi renonce-t-on en recevant le saint Baptême ?

En recevant le saint Baptême, on renonce pour toujours au démon, à ses œuvres et à ses pompes.

Qu’entend-on par les œuvres ou par les pompes du démon ?

Par les œuvres et les pompes du démon, on entend les péchés et les maximes du monde contraires aux maximes du saint Évangile

 

  • 5. Le nom et les parrains.

Pourquoi impose-t-on le nom d’un Saint à celui qu’on baptise ?

On impose le nom d’un Saint à celui qu’on baptise pour le mettre sous la protection spéciale d’un patron céleste et pour l’animer à imiter ses exemples.

Qu’est-ce que les parrains et marraines du Baptême ?

Les parrains et les marraines du Baptême sont les personnes qui, par une disposition de l’Église, tiennent les enfants sur les fonts baptismaux, répondent pour eux et se rendent garants devant Dieu de leur éducation chrétienne, spécialement si les parents y manquaient.

Sommes-nous obligés de tenir les promesses et renonciations que nos parrains ont faites pour nous ?

Nous sommes certainement obligés de tenir les promesses et renonciations que nos parrains ont faites pour nous, parce que Dieu ne nous a reçus dans sa grâce qu’à cette condition.

Quelles personnes doit-on choisir pour parrains et marraines ?

On doit choisir pour parrains et marraines des personnes catholiques, de bonnes mœurs et qui obéissent aux lois de l’Église

Quelles sont les obligations des parrains et des marraines ?

Les parrains et les marraines sont obligés d’avoir soin que leurs fils spirituels soient instruits des vérités de la foi et vivent en bons chrétiens, et de les édifier par leur bon exemple.

Quel lien contractent les parrains dans le Baptême ?

Les parrains contractent une parenté spirituelle avec le baptisé et avec ses parents, d’où résulte un empêchement de mariage avec eux.

 

Chapitre 3 : La Confirmation.

Qu’est-ce que le sacrement de Confirmation ?

La Confirmation est un sacrement qui nous donne le Saint-Esprit, imprime dans notre âme le caractère de soldats du Christ et nous rend parfaits chrétiens.

Comment le sacrement de Confirmation nous rend-il parfaits chrétiens ?

La Confirmation nous rend parfaits chrétiens parce qu’elle nous confirme dans la foi et perfectionne les autres vertus et les dons que nous avons reçus dans le saint Baptême et c’est de là que lui vient son nom de Confirmation.

Quels sont les dons du Saint-Esprit, qu’on reçoit dans la Confirmation ?

Les dons du Saint-Esprit qu’on reçoit dans la Confirmation sont les sept suivants : la Sagesse, l’Intelligence, le Conseil, la Force, la Science, la Piété et la Crainte de Dieu.

Quelle est la matière de ce sacrement ?

La matière de ce sacrement, outre l’imposition des mains de l’Évêque, est l’onction faite sur le front du baptisé avec le saint Chrême : c’est pour cela qu’on l’appelle aussi Onction.

Qu’est-ce que le saint Chrême ?

Le saint Chrême est de l’huile d’olive mêlée avec du baume et consacrée par l’Évêque le Jeudi-Saint.

Que signifient l’huile et le baume dans ce sacrement ?

Dans ce sacrement l’huile qui s’étend et fortifie, signifie l’abondance de la grâce qui se répand dans l’âme du chrétien pour le confirmer dans la foi ; et le baume, qui est odorant et préserve de la corruption, signifie que le chrétien, fortifié par cette grâce, est capable de répandre la bonne odeur des vertus chrétiennes et de se préserver de la corruption des vices.

Quelle est la forme du sacrement de Confirmation ?

La forme du sacrement de Confirmation est celle-ci : " Je te signe du signe de la Croix et te confirme avec le Chrême du salut, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il ".

Quel est le ministre du sacrement de Confirmation ?

Le ministre ordinaire du sacrement de Confirmation est l’Évêque seul.

Avec quelles cérémonies l’Évêque administre-t-il la confirmation ?

L’Évêque, pour administrer le sacrement de Confirmation, étend d’abord les mains sur les confirmands en invoquant sur eux le Saint-Esprit ; puis il fait une onction en forme de croix avec le saint Chrême sur le front de chacun, en disant les paroles de la forme ; ensuite, de la main droite, il donne un léger soufflet sur la joue du confirmé en lui disant : " La paix soit avec toi " ; enfin il bénit solennellement tous les confirmés.

Pourquoi l’onction est-elle faite sur le front ?

L’onction est faite sur le front, où apparaissent les signes de la crainte et de la honte, afin que le confirmé comprenne qu’il ne doit pas rougir du nom et de la profession de chrétien, ni avoir peur des ennemis de la foi.

Pourquoi l’Évêque donne-t-il un léger soufflet au confirmé ?

L’Évêque donne un léger soufflet au confirmé pour qu’il sache qu’il doit être prêt à souffrir toute sorte d’affront et de peine pour la foi de Jésus-Christ.

Tout le monde doit-il faire en sorte de recevoir le sacrement de Confirmation ?

Oui, chacun doit faire en sorte de recevoir le sacrement de Confirmation et de le faire recevoir à ceux qui dépendent de lui.

A quel âge est-il bon de recevoir le sacrement de Confirmation ?

L’âge où il est bon de recevoir le sacrement de Confirmation est celui de sept ans environ ; parce qu’alors commencent habituellement les tentations et qu’on peut connaître suffisamment la grâce de ce sacrement et se rappeler qu’on l’a reçu.

Quelles dispositions faut-il pour recevoir le sacrement de Confirmation ?

Pour recevoir dignement le sacrement de Confirmation, il faut être en état de grâce, savoir les principaux mystères de notre sainte foi, et s’en approcher avec respect et dévotion.

Celui qui recevrait la Confirmation une seconde fois pécherait-il ?

Il commettrait un sacrilège, parce que la Confirmation est un de ces sacrements qui impriment un caractère dans l’âme et que, par suite, on ne peut recevoir qu’une fois.

Que doit faire le chrétien., pour conserver la grâce de la Confirmation ?

Pour conserver la grâce de la Confirmation, le chrétien doit prier souvent, faire de bonnes œuvres, et vivre selon la loi de Jésus-Christ, sans respect humain.

Pourquoi y a-t-il aussi des parrains et des marraines dans la Confirmation ?

Afin que, par leurs paroles et leurs exemples, ils guident le confirmé dans la voie du salut et qu’ils le soutiennent dans le combat spirituel.

Quelles conditions sont requises dans le parrain ?

Le parrain doit être d’âge convenable, catholique, confirmé, instruit des choses les plus nécessaires de la religion et de bonnes mœurs

Le parrain de la Confirmation ne contracte-t-il aucune parenté avec le confirmé et ses parents ?

Le parrain de la Confirmation contracte la même parenté spirituelle que celui du Baptême.

 

Chapitre 4 : L’Eucharistie.

  • 1. La nature de l’Eucharistie et la présence réelle de Jésus-Christ dans ce sacrement.

Qu’est-ce que le sacrement d’Eucharistie ?

L’Eucharistie est un sacrement qui, par l’admirable changement de toute la substance du pain au Corps de Jésus-Christ et de celle du vin en son Sang précieux, contient vraiment, réellement et substantiellement le Corps, le Sang, l’Âme et la Divinité de Jésus-Christ Notre Seigneur, sous les espèces du pain et du vin, pour être notre nourriture spirituelle.

Y a-t-il dans l’Eucharistie le même Jésus-Christ qui est dans le ciel et qui est né de la très Sainte Vierge sur cette terre ?

Oui, dans l’Eucharistie, il y a vraiment le même Jésus-Christ qui est dans le ciel et qui est né de la Très Sainte Vierge sur la terre.

Pourquoi croyez-vous que dans le sacrement de l’Eucharistie, Jésus-Christ est vraiment présent ?

Je crois que, dans le sacrement de l’Eucharistie, Jésus-Christ est vraiment présent, parce que Lui-même l’a dit et que la sainte Église me l’enseigne.

Quelle est la matière du sacrement de l’Eucharistie ?

La matière du sacrement de l’Eucharistie est celle qui fut employée par Jésus-Christ, c’est-à-dire le pain de froment et le vin de la vigne.

Quelle est la forme du sacrement de l’Eucharistie ?

La forme du sacrement de l’Eucharistie consiste dans les paroles employées par Jésus-Christ : " Ceci est mon Corps ; ceci est mon Sang ".

Qu’est-ce donc que l’hostie avant la consécration ?

L’hostie, avant la consécration, c’est du pain.

Après la consécration qu’est l’hostie ?

Après la consécration, l’hostie est le vrai Corps de Notre Seigneur Jésus-Christ sous les espèces du pain.

Dans le calice avant la consécration, qu’y a-t-il ?

Dans le calice, avant la consécration, il y a du vin avec quelques gouttes d’eau.

Après la consécration, qu’y a-t-il dans le calice ?

Après la consécration, dans le calice, il y a le vrai Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ sous les espèces du vin.

Quand se fait le changement du pain au Corps et du vin au Sang de Jésus-Christ ?

Le changement du pain au Corps et du vin au Sang de Jésus-Christ se fait au moment même où le prêtre, pendant la sainte Messe, prononce les paroles de la consécration.

Qu’est-ce que la consécration ?

La consécration est le renouvellement, par le ministère du prêtre, du miracle opéré par Jésus-Christ changeant à la dernière Cène le pain et le vin en son Corps et en son Sang adorables par ces mots : " Ceci est mon Corps ; ceci est mon Sang ".

Comment l’Église appelle-t-elle le miraculeux changement du pain et du vin au Corps et au Sang de Jésus-Christ ?

Le miraculeux changement qui s’opère chaque jour sur nos autels est appelé par l’Église transsubstantiation.

Qui a donné une telle puissance aux paroles de la consécration ?

C’est Notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même, Dieu tout-puissant, qui a donné une telle puissance aux paroles de la consécration.

Après la consécration ne reste-t-il rien du pain et du vin ?

Après la consécration il reste seulement les espèces du pain et du vin.

Qu’appelle-t-on espèces du pain et du vin ?

On appelle espèces la quantité et les qualités sensibles du pain et du vin comme : la forme, la couleur, la saveur.

Comment les espèces du pain et du vin peuvent-elles rester sans leur substance ?

Les espèces du pain et du vin restent merveilleusement sans leur substance par la vertu du Dieu tout-puissant.

Sous les espèces du pain n’y a-t-il que le Corps de Jésus-Christ, et sous les espèces du vin n’y a-t-il que son Sang ?

Autant sous les espèces du pain que sous les espèces du vin, Jésus-Christ est vivant et tout entier dans son Corps, son Sang, son Âme et sa Divinité.

Sauriez-vous me dire pourquoi Jésus-Christ est tout entier aussi bien dans l’hostie que dans le calice ?

Jésus-Christ est tout entier aussi bien dans l’hostie que dans le calice parce que, dans l’Eucharistie, il est vivant et immortel comme dans le ciel. Par conséquent, là où est son Corps, il y a aussi son Sang, son Âme et sa Divinité ; et là où est son Sang, il y a aussi son Corps, son Âme et sa Divinité, car en Jésus-Christ tout cela est inséparable.

Quand Jésus-Christ est dans l’hostie, cesse-t-il d’être au ciel ?

Quand Jésus-Christ est dans l’hostie, il ne cesse pas d’être au ciel, mais il se trouve en même temps au ciel et dans le Très Saint Sacrement.

Jésus-Christ se trouve-t-il dans toutes les hosties consacrées du monde ?

Oui, Jésus-Christ se trouve dans toutes les hosties consacrées.

Comment peut-il se faire que Jésus-Christ se trouve dans toutes les hosties consacrées ?

Jésus-Christ se trouve dans toutes les hosties consacrées par la toute-puissance de Dieu à qui rien n’est impossible.

Quand on divise l’hostie, divise-t-on le Corps de Jésus-Christ ?

Quand on divise l’hostie on ne divise pas le Corps de Jésus-Christ, on divise seulement les espèces du pain.

Dans quelle partie de l’hostie reste le Corps de Jésus-Christ ?

Le Corps de Jésus-Christ reste tout entier dans toutes les parties en lesquelles l’hostie a été divisée.

Jésus-Christ est-il autant dans la parcelle d’une hostie que dans une grande hostie ?

Dans une grande hostie comme dans la parcelle d’une hostie, c’est toujours le même Jésus-Christ.

Pour quel motif conserve-t-on dans les églises la très sainte Eucharistie ?

On conserve dans les églises la très sainte Eucharistie pour qu’elle soit adorée par les fidèles et portée aux malades quand ils en ont besoin.

Doit-on adorer l’Eucharistie ?

L’Eucharistie doit être adorée de tout le monde parce qu’elle contient vraiment, réellement et substantiellement Notre Seigneur Jésus-Christ.

 

  • 2. L’institution et les effets du sacrement de l’Eucharistie.

Quand est-ce que Jésus-Christ a institué le sacrement de l’Eucharistie ?

Jésus-Christ a institué le sacrement de l’Eucharistie dans la dernière cène qu’il fit avec ses disciples, le soir qui précéda sa passion.

Pourquoi Jésus-Christ a-t-il institué la très sainte Eucharistie ?

Jésus-Christ a institué la très sainte Eucharistie pour trois raisons principales :

1 pour qu’elle soit le sacrifice de la nouvelle loi ;

2 pour qu’elle soit la nourriture de notre âme ;

3 pour qu’elle soit un mémorial perpétuel de sa passion et de sa mort, et un gage précieux de son amour envers nous et de la vie éternelle.

Pourquoi Jésus-Christ a-t-il institué ce sacrement sous les espèces du pain et du vin ?

Jésus-Christ a institué ce sacrement sous les espèces du pain et du vin, parce que l’Eucharistie devait être notre nourriture spirituelle et qu’il était par suite convenable qu’elle nous fût donnée sous forme d’aliment et de breuvage.

Quels effets produit en nous la très sainte Eucharistie ?

Voici les principaux effets que produit la très sainte Eucharistie en celui qui la reçoit dignement :

l elle conserve et accroît la vie de l’âme qui est la grâce, comme la nourriture matérielle soutient et accroît la vie du corps ;

2 elle remet les péchés véniels et préserve des péchés mortels ;

3 elle produit la consolation spirituelle.

La très sainte Eucharistie ne produit-elle pas en nous d’autres effets ?

Si, la très sainte Eucharistie produit encore en nous trois autres effets, à savoir :

1 elle affaiblit nos passions et, en particulier, elle amortit en nous le feu de la concupiscence ;

2 elle accroît en nous la ferveur et nous aide à agir en conformité avec les désirs de Jésus-Christ ;

3 elle nous donne un gage de la gloire future et de la résurrection de notre corps.

 

  • 3. Les dispositions nécessaires pour bien communier.

Le sacrement de l’Eucharistie produit-il toujours en .nous ses merveilleux effets ?

Le sacrement de l’Eucharistie produit en nous ses merveilleux effets quand il est reçu avec les dispositions nécessaires.

Combien de choses sont nécessaires pour faire une bonne Communion ?

Pour faire une bonne Communion trois choses sont nécessaires :

1 être en état de grâce ;

2 être à jeun depuis minuit jusqu’au moment de la Communion ;

3 savoir ce qu’on va recevoir et s’approcher de la sainte Communion avec dévotion.

Qu’est-ce qu’être en état de grâce ?

Être en état de grâce, c’est avoir la conscience pure de tout péché mortel.

Que doit faire, avant de communier, celui qui sait être en état de péché mortel ?

Celui qui sait être en état de péché mortel, doit, avant de communier, faire une bonne confession ; car l’acte de contrition parfaite, sans la confession, ne suffit pas à celui qui est en état de péché mortel pour communier comme il faut.

Pourquoi l’acte de contrition parfaite ne suffit-il pas, quand on est en état de péché mortel, pour pouvoir communier ?

Parce que l’Église a établi, par respect pour ce sacrement, que celui qui est coupable de péché mortel n’aille pas faire la sainte Communion si, auparavant, il ne s’est pas confessé.

Celui qui communierait en état de péché mortel recevrait-il Jésus-Christ ?

Celui qui communierait en état de péché mortel recevrait Jésus-Christ, mais il ne recevrait pas sa grâce ; il commettrait même un sacrilège et encourrait la sentence de damnation.

Quel est le jeûne requis avant la Communion ?

Le jeûne requis avant la Communion est le jeûne naturel, qui est rompu par la moindre chose prise par manière d’aliment ou de breuvage.

Celui qui avale quelque chose resté dans les dents ou quelque goutte d’eau entrée dans la bouche, peut-il encore communier ?

Celui qui avale quelque chose resté dans les dents ou quelque goutte d’eau en faisant sa toilette, peut encore communier ; parce qu’alors, ou bien ces choses ne sont pas prises par manière d’aliment ou de breuvage, ou bien elles en ont perdu la nature.

N’est-il jamais permis de communier sans être à jeun ?

Communier sans être à jeun est permis aux malades qui sont en danger de mort, et à ceux qui ont obtenu une permission spéciale du Pape en raison d’une maladie qui se prolonge. La Communion faite par les malades en danger de mort s’appelle Viatique, parce qu’elle les soutient dans le voyage qu’ils font de cette vie à l’éternité.

Que veulent dire ces mots : savoir ce qu’on va recevoir ?

Savoir ce qu’on va recevoir, veut dire : connaître ce qu’enseigne la Doctrine chrétienne au sujet de ce sacrement et le croire fermement.

Que veut dire : communier avec dévotion ?

Communier avec dévotion, c’est s’approcher de la sainte Communion avec humilité et modestie, dans sa personne comme dans ses habits, et faire la préparation avant la sainte Communion et l’action de grâces après.

En quoi consiste la préparation avant la Communion ?

La préparation avant la Communion consiste à s’arrêter quelques instants à considérer qui nous allons recevoir et qui nous sommes ; et à faire des actes de foi, d’espérance, de charité, de contrition, d’adoration, d’humilité et de désir de recevoir Jésus-Christ.

En quoi consiste l’action de grâces après la Communion ?

L’action de grâces après la Communion consiste à rester dans le recueillement, honorant la présence du Seigneur en nous et renouvelant les actes de foi, d’espérance, de charité, d’adoration, de remerciement, d’offrande et de demande, demandant surtout les grâces qui nous sont le plus nécessaires à nous et à ceux pour lesquels nous sommes obligés de prier.

Que doit-on faire le jour de la Communion ?

Le jour de la Communion on doit se tenir le plus possible dans le recueillement, s’occuper à des œuvres de piété et remplir avec un plus grand soin les devoirs de son état.

Combien de temps Jésus-Christ reste-t-il en nous après la sainte Communion ?

Après la sainte Communion Jésus-Christ reste en nous par sa grâce aussi longtemps que nous ne péchons pas mortellement ; et par sa présence réelle il reste tant que les espèces sacramentelles ne sont pas consommées.

 

  • 4. La manière de communier.

Comment faut-il se tenir au moment de recevoir la sainte Communion ?

Au moment de recevoir la sainte Communion, il faut être à genoux, tenir la tête médiocrement levée, les yeux modestement tournés vers la sainte Hostie, la bouche suffisamment ouverte et la langue un peu avancée sur la lèvre inférieure.

Comment faut-il tenir la nappe ou la tablette de Communion ?

Il faut tenir la nappe ou la tablette de Communion de telle sorte qu’elle reçoive la sainte Hostie si elle venait à tomber.

Quand doit-on avaler la sainte Hostie ?

Nous devons faire en sorte d’avaler la sainte Hostie le plus tôt possible, et nous abstenir de cracher pendant quelque temps.

Si la sainte Hostie s’attachait au palais, que faudrait-il faire ?

Si la sainte Hostie s’attachait au palais, il faudrait la détacher avec la langue, et jamais avec le doigt.

 

  • 5. Le précepte de la communion.

Quand y a-t-il obligation de communier ?

Il y a obligation de communier tous les ans, à Pâques, chacun dans sa paroisse ; et de plus, quand on est en danger de mort.

A quel âge commence à obliger le commandement de la Communion pascale ?

Le commandement de la Communion pascale commence à obliger à l’âge où l’enfant est capable de s’en approcher avec les dispositions requises.

Ceux qui ont l’âge d’être admis à la Communion et qui ne communient pas pèchent-ils ?

Ceux qui, ayant l’âge d’être admis à la Communion, ne communient pas, ou parce qu’ils ne veulent pas ou parce que, par leur faute, ils ne sont pas instruits, pèchent certainement. Leurs parents ou ceux qui les remplacent pèchent de leur côté si le retard de la Communion arrive par leur faute et ils devront en rendre un grand compte à Dieu.

Est-il bon et utile de communier souvent ?

Il est très bon de communier souvent, et même chaque jour, selon le désir de l’Église, pourvu qu’on le fasse avec les dispositions requises.

Avec quelle fréquence peut-on s’approcher de la sainte Table ?

On peut s’approcher de la sainte Table aussi souvent que le conseil en est donné par un pieux et docte confesseur.

 

Chapitre 5 : Le saint sacrifice de la Messe.

  • 1. L’essence, l’institution et les fins du saint sacrifice de la Messe.

L’Eucharistie doit-elle être considérée seulement comme un sacrement ?

L’Eucharistie n’est pas seulement un sacrement ; elle est aussi le sacrifice permanent de la nouvelle loi, que Jésus-Christ a laissé à son Église, afin de s’offrir à Dieu par les mains de ses prêtres.

En quoi consiste, en général, le sacrifice ?

Le sacrifice, en général, consiste à offrir à Dieu une chose sensible et à la détruire en quelque manière pour reconnaître son souverain domaine sur nous et sur toutes choses.

Comment s’appelle ce sacrifice de la nouvelle loi ?

Ce sacrifice de la nouvelle loi s’appelle la sainte Messe.

Qu’est-ce donc que la sainte Messe ?

La sainte Messe est le sacrifice du Corps et du Sang de Jésus-Christ, offert sur nos autels sous les espèces du pain et du vin en souvenir du sacrifice de la Croix.

Le sacrifice de la Messe est-il le même que celui de la Croix ?

Le sacrifice de la Messe est substantiellement le même que celui de la Croix en ce que c’est le même Jésus-Christ qui s’est offert sur la Croix et qui s’offre par les mains des prêtres, ses ministres, sur nos autels ; mais dans la manière dont il est offert, le sacrifice de la Messe diffère du sacrifice de la Croix, tout en gardant avec celui-ci la plus intime et la plus essentielle relation.

Quelle différence et quelle relation y a-t-il entre le sacrifice de la Messe et le sacrifice de la Croix ?

Entre le sacrifice de la Messe et le sacrifice de la Croix il y a cette différence et cette relation que, sur la Croix, Jésus-Christ s’est offert en répandant son Sang et en méritant pour nous ; tandis que sur les autels, il se sacrifie sans effusion de sang et nous applique les fruits de sa Passion et de sa Mort.

Quelle autre relation le sacrifice de la Messe a-t-il avec celui de la Croix ?

Une autre relation du sacrifice de la Messe avec celui de la Croix est que le sacrifice de la Messe représente d’une manière sensible l’effusion du sang de Jésus-Christ sur la Croix ; car en vertu des paroles de la consécration, le Corps seul de notre Sauveur devient présent sous l’espèce du pain et son Sang seul sous l’espèce du vin ; et ce n’est que par concomitance naturelle et à cause de l’union hypostatique que Jésus-Christ vivant et véritable est présent sous chacune des espèces.

Peut-être le sacrifice de la Croix n’est il pas l’unique sacrifice de la nouvelle loi ?

Le sacrifice de la Croix est l’unique sacrifice de la loi nouvelle, car par lui Notre Seigneur a apaisé la justice Divine, acquis tous les mérites nécessaires pour nous sauver et accompli ainsi de son côté notre Rédemption.

Ce sont ces mérites qu’il nous applique par les moyens qu’il a institués dans son Église, au nombre desquels est le saint sacrifice de la Messe.

Pour quelles fins offre-t-on le sacrifice de la sainte Messe ?

On offre à Dieu le sacrifice de la sainte Messe pour quatre fins :

1 pour lui rendre l’honneur qui lui est dû, et à ce point de vue le sacrifice est latreutique ;

2 pour le remercier de ses bienfaits, et à ce point de vue le sacrifice est eucharistique ;

3 pour l’apaiser, lui donner la satisfaction due pour nos péchés, soulager les âmes du purgatoire, et à ce point de vue le sacrifice est propitiatoire ;

4 pour obtenir toutes les grâces qui nous sont nécessaires, et à ce point de vue le sacrifice est impétratoire.

Qui est-ce qui offre à Dieu le sacrifice de la sainte Messe ?

Le premier et le principal dans l’oblation du sacrifice de la sainte Messe est Jésus-Christ, et le prêtre est le ministre qui, au nom de Jésus-Christ, offre ce sacrifice au Père Éternel

Qui a institué le sacrifice de la sainte Messe ?

C’est Jésus-Christ lui-même qui a institué le sacrifice de la sainte Messe quand il a institué le sacrement d’Eucharistie, et il dit qu’on le fit en souvenir de sa Passion.

A qui offre-t-on la sainte Messe ?

On offre la sainte Messe à Dieu seul.

Si on offre la sainte Messe à Dieu seul, pourquoi célèbre-t-on tant de messes en l’honneur de la très sainte Vierge et des Saints ?

La Messe célébrée en l’honneur de la sainte Vierge et des Saints est toujours un sacrifice offert à Dieu seul ; aussi, on dit qu’elle est célébrée en l’honneur de la très sainte Vierge et des Saints, pour remercier Dieu des dons qu’il leur a faits et obtenir de lui plus abondamment par leur intercession les grâces dont nous avons besoin.

Qui participe aux fruits de la sainte Messe ?

Toute l’Église participe aux fruits de la sainte Messe, mais particulièrement :

l le prêtre et ceux qui assistent à la Messe et qui sont considérés comme unis au prêtre ;

2 ceux pour qui la Messe est appliquée et ils peuvent être des vivants ou des défunts.

 

  • 2. La manière d’assister à la Messe.

Combien de choses sont nécessaires pour entendre bien et avec fruit la sainte Messe ?

Pour entendre bien et avec fruit la sainte Messe deux choses sont nécessaires :

1 la modestie extérieure ;

2 la dévotion du cœur

En quoi consiste la modestie extérieure ?

La modestie extérieure consiste spécialement à être modestement vêtu, à observer le silence et le recueillement, et à se tenir autant que possible à genoux, excepté pendant les deux évangiles qu’on entend debout.

En entendant la sainte Messe, quelle est la meilleure manière de pratiquer la dévotion du cœur ?

La meilleure manière de pratiquer la dévotion du cœur en entendant la sainte Messe est la suivante :

1 unir dès le commencement son intention à celle du prêtre, offrant à Dieu le saint sacrifice pour les fins pour lesquelles il a été institué ;

2 suivre le prêtre en chacune des prières et des actions du sacrifice ;

3 méditer la passion et la mort de Jésus-Christ et détester de tout son cœur les péchés qui en ont été la cause ;

4 faire la Communion sacramentelle, ou au moins la Communion spirituelle pendant que le prêtre communie.

Qu’est-ce que la Communion spirituelle ?

La Communion spirituelle est un grand désir de s’unir sacramentellement à Jésus-Christ, en disant, par exemple : " Mon Seigneur Jésus-Christ, je désire de tout mon cœur de m’unir à Vous maintenant et pour toute l’éternité " et en faisant les mêmes actes qu’on fait avant et après la Communion sacramentelle.

La récitation du Rosaire ou d’autres prières pendant la sainte Messe empêche-t-elle de l’entendre avec fruit ?

La récitation de ces prières n’empêche pas d’entendre la Messe avec fruit, pourvu qu’on tâche le plus possible de suivre les cérémonies du saint sacrifice.

Fait-on bien de prier aussi pour les autres en assistant à la sainte Messe ?

On fait bien de prier aussi pour les autres en assistant à la sainte Messe, et même le temps de la sainte Messe est le meilleur pour prier à l’intention des vivants et des morts.

Que faudrait-il faire quand la Messe est finie ?

Quand la Messe est finie, il faudrait remercier Dieu de la grâce qu’il nous a faite en nous donnant d’assister à ce grand sacrifice, et lui demander pardon des fautes que nous avons commises en y assistant.

 

Chapitre 6 : La pénitence.

  • 1. La pénitence en général.

Qu’est-ce que le sacrement de Pénitence ?

La Pénitence, appelée aussi Confession, est le sacrement institué par Jésus-Christ pour remettre les péchés commis après le Baptême.

Pourquoi donne-t-on à ce sacrement le nom de Pénitence ?

On donne à ce sacrement le nom de Pénitence, parce que, pour obtenir le pardon des péchés, il est nécessaire de les détester avec repentir, et parce que celui qui a commis une faute doit se soumettre à la peine que le prêtre impose.

Pourquoi ce sacrement est-il aussi appelé Confession ?

Ce sacrement est aussi appelé Confession parce que, pour obtenir le pardon des péchés, il ne suffit pas de les détester, mais il est nécessaire de les accuser au prêtre, c’est-à-dire d’en faire la confession.

Quand est-ce que Jésus-Christ a institué le sacrement de Pénitence ?

Jésus-Christ a institué le sacrement de Pénitence le jour de sa Résurrection, quand, entré dans le cénacle, il donna solennellement à ses Apôtres le pouvoir de remettre les péchés.

Comment Jésus-Christ donna-t-il à ses Apôtres le pouvoir de remettre les péchés ?

Jésus-Christ donna à ses Apôtres le pouvoir de remettre les péchés en soufflant sur eux et en leur disant : " Recevez le Saint-Esprit : les péchés de ceux à qui vous les remettrez seront remis et les péchés de ceux à qui vous les retiendrez, seront retenus ".

Quelle est la matière du sacrement de Pénitence ?

On distingue pour le sacrement de Pénitence la matière éloignée et la matière prochaine.

La matière éloignée est constituée par les péchés que le pénitent a commis après le Baptême.

La matière prochaine, ce sont les actes du pénitent, c’est-à-dire la contrition, l’accusation et la satisfaction.

Quelle est la forme du sacrement de Pénitence ?

La forme du sacrement de Pénitence est celle-ci : " Je t’absous de tes péchés ".

Quel est le ministre du sacrement de Pénitence ?

Le ministre du sacrement de Pénitence est le prêtre approuvé par l’Évêque pour entendre les confessions.

Pourquoi avez-vous dit que le prêtre doit être approuvé par l’Évêque ?

Le prêtre doit être approuvé et autorisé par l’Évêque pour entendre les confessions parce que, pour administrer validement ce sacrement, il ne suffit pas d’avoir le pouvoir d’ordre, mais il est nécessaire d’avoir aussi le pouvoir de juridiction, c’est-à-dire la puissance de juger, qui doit être donnée par l’Évêque

Combien y a-t-il de parties dans le sacrement de Pénitence ?

Les parties du sacrement de Pénitence sont : la contrition, la confession et la satisfaction du pénitent, et l’absolution du prêtre.

Qu’est-ce que la contrition ou douleur des péchés ?

La contrition on douleur des péchés est un déplaisir de l’âme, par lequel on déteste les péchés commis et on se propose de n’en plus commettre à l’avenir.

Que veut dire le mot contrition ?

Le mot contrition veut dire broiement, brisement, comme quand une pierre est écrasée et réduite en poussière.

Pourquoi donne-t-on le nom de contrition à la douleur des péchés ?

On donne le nom de contrition à la douleur des péchés pour signifier que le cœur endurci du pécheur est en quel que sorte broyé par la douleur d’avoir offensé Dieu.

En quoi consiste la confession des péchés ?

La confession consiste en une accusation distincte de nos péchés, faite au confesseur pour en recevoir l’absolution et la pénitence.

Pourquoi dit-on que la confession est une accusation ?

On dit que la confession est une accusation parce qu’elle ne doit pas être un récit indifférent, mais la manifestation vraie et douloureuse de nos péchés.

Qu’est-ce que la satisfaction ou pénitence ?

La satisfaction ou pénitence est une prière au une autre bonne œuvre que le confesseur impose au pénitent en expiation de ses péchés.

Qu’est-ce que l’absolution ?

L’absolution est la sentence que le prêtre prononce au nom de Jésus-Christ pour remettre les péchés au pénitent.

Des parties du sacrement de Pénitence, quelle est la plus nécessaire ?

Des parties du sacrement de Pénitence, la plus nécessaire est la contrition, parce que sans elle on ne peut jamais obtenir le pardon des péchés, et avec elle seule, quand elle est parfaite, on peut obtenir le pardon pourvu qu’elle soit unie au désir, au moins implicite, de se confesser.

 

  • 2. Les effets et la nécessité du sacrement de Pénitence et les dispositions pour le bien recevoir.

Quels sont les effets du sacrement de Pénitence ?

Le sacrement de Pénitence confère la grâce sanctifiante par laquelle sont remis les péchés mortels et aussi les péchés véniels qu’on a confessés et dont on a le repentir ; il change la peine éternelle en peine temporelle dont une partie, plus ou moins grande selon les dispositions, est même remise ; il rend les mérites des bonnes œuvres faites avant de commettre le péché mortel ; il donne à l’âme des secours opportuns pour ne pas retomber dans le péché et remet la conscience en paix.

Le sacrement de Pénitence est-il nécessaire à tous pour être sauvés ?

Le sacrement de Pénitence est nécessaire pour être sauvés à tous ceux qui, après le Baptême, ont commis quelque péché mortel.

Est-il bon de se confesser souvent ?

Il est très bon de se confesser souvent parce que le sacrement de Pénitence non seulement efface les péchés, mais encore donne les grâces nécessaires pour les éviter à l’avenir.

Le sacrement de Pénitence a-t-il la vertu de remettre tous les péchés, si nombreux et si grands qu’ils soient ?

Le sacrement de Pénitence a la vertu de remettre tous les péchés, si nombreux et si grands qu’ils soient, pourvu qu’on le reçoive avec les dispositions requises.

Combien faut-il de choses pour faire une bonne confession ?

Pour faire une bonne confession, il faut cinq choses :

1 l’examen de conscience ;

2 la douleur d’avoir offensé Dieu ;

3 la résolution de ne plus pécher ;

4 l’accusation de ses péchés ;

5 la satisfaction ou pénitence.

Que devons-nous faire avant tout pour nous bien confesser ?

Pour nous bien confesser, nous devons, avant tout, prier de tout cœur le Seigneur de nous donner la lumière pour connaître tous nos péchés et la force de les détester.

 

  • 3. L’examen.

Qu’est-ce que l’examen de conscience ?

L’examen de conscience est une recherche attentive des péchés qu’on a commis depuis la dernière confession bien faite.

Comment se fait l’examen de conscience ?

L’examen de conscience se fait en cherchant soigneusement à se rappeler devant Dieu tous les péchés non encore confessés et qu’on a commis en pensées, paroles, actions et omissions, contre les commandements de Dieu et de l’Église et contre les obligations de son état.

Sur quelles autres choses devons-nous nous examiner ?

Nous devons encore nous examiner sur les mauvaises habitudes et les occasions de péché.

Dans l’examen devons-nous rechercher aussi le nombre des péchés ?

Dans l’examen, nous devons aussi rechercher le nombre des péchés mortels.

Que faut-il pour qu’un Péché soit mortel ?

Pour qu’un péché soit mortel, il faut trois choses : matière grave, pleine advertance et parfait consentement de la volonté.

Quand est-ce qu’il y a matière grave ?

Il y a matière grave quand il s’agit d’une chose notablement contraire à la loi de Dieu et de l’Église

Quand est-ce qu’il y a, en péchant, pleine advertance ou connaissance ?

Il y a, en péchant, pleine advertance ou connaissance, quand on connaît parfaitement qu’on fait un mal grave.

Quand est-ce que, dans le péché, il y a parfait consentement de la volonté ?

Il y a, dans le péché, parfait consentement de la volonté quand on veut délibérément faire une chose, bien qu’on sache qu’elle est coupable.

Quel soin faut-il apporter à l’examen de conscience ?

Il faut apporter à l’examen de conscience le soin qu’on apporterait à une affaire de grande importance.

Combien de temps doit-on employer à l’examen ?

On doit employer à l’examen de conscience plus ou moins de temps selon le besoin, c’est-à-dire selon le nombre et la qualité des péchés qui chargent la conscience et selon le temps écoulé depuis la dernière confession bien faite.

Comment peut-on rendre plus facile l’examen pour la confession ?

On rend plus facile l’examen pour la confession en faisant chaque soir l’examen de conscience sur les actions de la journée.

 

  • 4. La douleur.

Qu’est-ce que la douleur des péchés ?

La douleur des péchés consiste en un déplaisir et une sincère détestation de l’offense faite à Dieu.

Combien y a-t-il de sortes de douleur ?

Il y a deux sortes de douleur :

la douleur parfaite ou de contrition ;

la douleur imparfaite ou d’attrition.

Qu’est-ce que la douleur parfaite ou de contrition ?

La douleur parfaite est le déplaisir d’avoir offensé Dieu parce qu’il est infiniment bon et digne par lui-même d’être aimé.

Pourquoi appelez-vous parfaite la douleur de contrition ?

J’appelle parfaite la douleur de contrition pour deux raisons :

1 parce qu’elle regarde exclusivement la bonté de Dieu et non pas notre avantage ou notre détriment ;

2 parce qu’elle nous fait obtenir immédiatement le pardon des péchés, tout en nous laissant l’obligation de nous confesser.

La douleur parfaite nous obtient donc le pardon des péchés indépendamment de la confession ?

La douleur parfaite ne nous obtient pas le pardon des péchés indépendamment de la confession, parce qu’elle implique toujours la volonté de se confesser.

Pourquoi la douleur parfaite ou contrition produit-elle cet effet de nous remettre en état de grâce ?

La douleur parfaite ou contrition, produit cet effet, parce qu’elle naît de la charité qui ne peut se trouver dans l’âme en même temps que le péché mortel.

Qu’est-ce que la douleur imparfaite ou d’attrition ?

La douleur imparfaite ou d’attrition est celle par laquelle nous nous repentons d’avoir offensé Dieu comme notre souverain Juge, c’est-à-dire par crainte des châtiments mérités en cette vie ou en l’autre, ou à cause de la laideur même du péché.

Quelles qualités doit avoir la douleur pour être bonne ?

La douleur, pour être bonne, doit avoir quatre qualités : elle doit être intérieure, surnaturelle, souveraine et universelle.

Qu’entendez-vous en disant que la douleur doit être intérieure ?

J’entends qu’elle doit être dans le cœur et dans la volonté, et non pas seulement dans les paroles.

Pourquoi la douleur doit-elle être intérieure ?

La douleur doit être intérieure parce que la volonté qui s’est éloignée de Dieu par le péché doit revenir à Dieu en détestant le péché commis.

Qu’entendez-vous en disant que la douleur doit être surnaturelle ?

J’entends qu’elle doit être excitée en nous par la grâce de Dieu et conçue pour des motifs de foi.

Pourquoi la douleur doit-elle être surnaturelle ?

La douleur doit être surnaturelle parce qu’elle tend vers un but surnaturel, c’est-à-dire le pardon de Dieu, l’acquisition de la grâce sanctifiante et le droit à la gloire éternelle.

Expliquez mieux la différence entre la douleur surnaturelle et la douleur naturelle ?

Celui qui se repent parce qu’il a offensé un Dieu infiniment bon et digne par lui-même d’être aimé, parce qu’il a perdu le paradis et mérité l’enfer, ou à cause de la malice intrinsèque du péché, a une douleur surnaturelle, parce que ce sont là des motifs de foi.

Celui, au contraire, qui se repentirait seulement à cause du déshonneur ou des châtiments qu’il s’est attirés de la part des hommes, ou à cause de quelque préjudice purement temporel, aurait une douleur naturelle, parce qu’il se repentirait seulement pour des motifs humains.

Pourquoi la douleur doit-elle être souveraine ?

La douleur doit être souveraine parce que nous devons regarder et haïr le péché comme le plus grand de tous les maux, puisqu’il offense Dieu, le souverain Bien.

Il est peut-être nécessaire que la douleur des péchés se manifeste par des pleurs comme on le fait dans les malheurs de cette vie ?

Non, il n’est pas nécessaire que matériellement on manifeste par des pleurs sa douleur des péchés, mais il suffit qu’en son cœur on fasse plus de cas d’avoir offensé Dieu que de tout autre malheur.

Qu’entendez-vous en disant que la douleur doit être universelle ?

Je veux dire qu’elle doit s’étendre à tous les péchés mortels commis.

Pourquoi la douleur doit-elle s’étendre à tous les péchés mortels commis ?

Parce que celui qui garde même un seul péché mortel sans s’en repentir reste l’ennemi de Dieu.

Que devons-nous faire pour avoir la douleur de nos péchés ?

Pour avoir la douleur de nos péchés, nous devons la demander à Dieu du fond du cœur et l’exciter en nous par la considération du grand mal que nous avons fait en péchant.

Comment ferez-vous pour vous exciter à détester vos péchés ?

Pour m’exciter à détester mes péchés :

1 je considérerai la rigueur de la justice infinie de Dieu, et la laideur du péché qui a souillé mon âme et m’a rendu digne des peines éternelles de l’enfer ;

2 je considérerai que j’ai perdu la grâce et l’amitié divine, mon titre d’enfant de Dieu et le droit au céleste héritage ;

3 que j’ai offensé mon Rédempteur mort pour moi et que mes péchés ont été la cause de sa mort ;

4 que j’ai méprisé mon Créateur, mon Dieu ; que je me suis détourné de Lui, mon Souverain Bien, digne d’être aimé par dessus tout et servi fidèlement.

Devons-nous avoir grand soin, quand nous allons nous confesser, d’avoir une vraie douleur de nos péchés ?

Quand nous allons nous confesser, nous devons certainement avoir grand soin d’avoir une vraie douleur de nos péchés, parce que c’est la chose la plus importante de toutes, et que, si la douleur manque, la confession est nulle.

Celui qui ne confesse que des péchés véniels doit-il avoir la douleur de tous ?

Quand on ne confesse que des péchés véniels, pour que la confession soit valide, il suffit qu’on ait le repentir de quelques uns ; mais pour obtenir le pardon de tous, il est nécessaire qu’on se repente de tous ceux qu’on reconnaît avoir commis.

Celui qui, ne confessant que des péchés véniels, ne se repent pas même d’un seul, fait-il une bonne confession ?

Celui qui, ne confessant que des péchés véniels, ne se repent pas même d’un seul, fait une confession nulle ; de plus, cette confession est sacrilège, si c’est avec advertance qu’il manque de douleur.

Que convient-il de faire pour rendre plus sûre une confession où on n’accuse que des péchés véniels ?

Pour rendre plus sûre une confession où on n’accuse que des péchés véniels, il est prudent d’accuser en outre, avec une vraie douleur, quelque péché plus grave de la vie passée, bien qu’il ait été déjà accusé d’autres fois.

Est-il bon de faire souvent l’acte de contrition ?

Il est bon et très utile de faire souvent l’acte de contrition, surtout avant de se coucher et quand on s’aperçoit qu’on est tombé dans un péché mortel ou qu’on en a un doute, afin de se remettre au plus vite en état de grâce. C’est surtout utile pour obtenir plus facilement de Dieu la grâce de faire le même acte quand on en aura le plus de besoin, c’est-à-dire quand on sera en danger de mort.

 

  • 5. Le bon propos.

En quoi consiste le bon propos ?

Le bon propos consiste en une volonté résolue de ne jamais plus commettre le péché et d’employer tous les moyens nécessaires pour le fuir.

Quelles qualités doit avoir cette résolution pour être un bon propos ?

Pour être un bon propos, cette résolution doit avoir principalement trois qualités ; elle doit être absolue, universelle et efficace.

Qu’entendez-vous en disant : le bon propos doit être absolu ?

J’entends que le bon propos doit être sans aucune condition de temps, de lieu ou de personne.

Qu’entendez-vous en disant : le bon propos doit être universel ?

En disant : le bon propos doit être universel, j’entends que nous devons avoir la volonté de fuir tous les péchés mortels, autant ceux que nous avons déjà commis que tous les autres que nous pourrions commettre.

Qu’entendez-vous en disant : le bon propos doit être efficace ?

En disant : le bon propos doit être efficace, j’entends qu’il faut avoir une volonté résolue à perdre tout plutôt que de commettre un nouveau péché, à fuir les occasions dangereuses de pécher, à détruire les mauvaises habitudes, et à accomplir toutes les obligations contractées en conséquence de nos péchés.

Qu’entend-on par mauvaise habitude ?

Par mauvaise habitude, on entend la disposition acquise à tomber facilement dans les péchés auxquels nous nous sommes accoutumés.

Que doit-on faire pour corriger les mauvaises habitudes ?

Pour corriger les mauvaises habitudes, nous devons veiller sur nous, prier beaucoup, nous confesser fréquemment, avoir un bon directeur, n’en pas changer, et mettre en pratique les conseils et les remèdes qu’il nous propose.

Qu’entend-on par occasions dangereuses de pécher ?

Par occasions dangereuses de pécher on entend toutes les circonstances de temps, de lieu, de personnes ou de choses qui, de leur nature ou à cause de notre fragilité, nous portent à commettre le péché.

Sommes-nous gravement obligés de fuir toutes les occasions dangereuses ?

Nous sommes gravement obligés de fuir les occasions dangereuses qui, ordinairement, nous portent à commettre le péché mortel et qu’on appelle les occasions prochaines du péché.

Que doit faire celui qui ne peut pas fuir quelque occasion de péché ?

Celui qui ne peut pas fuir quelque occasion de péché doit le dire à son confesseur et s’en tenir à ses conseils.

Quelles considérations aident à nous porter au bon propos ?

Ce seront les mêmes considérations qui nous aident à nous exciter à la douleur, c’est-à-dire la crainte de la justice de Dieu et l’amour de son infinie bonté.

 

  • 6. L’accusation des péchés au confesseur.

Après vous être bien disposé à la confession par l’examen, la douleur et le bon propos, que ferez-vous ?

Après m’être bien disposé à la confession par l’examen, la douleur et le bon propos, j’irai faire au confesseur l’accusation de mes péchés pour en avoir l’absolution.

De quels péchés sommes-nous obligés de nous confesser ?

Nous sommes obligés de nous confesser de tous les péchés mortels, mais il est bon de confesser aussi les véniels.

Quelles qualités doit avoir l’accusation des péchés ou confession ?

Les principales qualités que doit avoir l’accusation des péchés sont au nombre de cinq : elle doit être humble, entière, sincère, prudente et brève.

Que signifient ces mots : l’accusation doit être humble ?

Ils signifient que le pénitent doit s’accuser devant son confesseur sans arrogance dans l’esprit ou les paroles, mais avec le sentiment d’un coupable qui reconnaît sa faute et comparaît devant le juge.

Que signifient ces mots : l’accusation doit être entière ?

Ils signifient qu’on doit manifester, avec leurs circonstances et leur nombre, tous les péchés mortels commis depuis la dernière confession bien faite, et dont on a conscience.

Quelles circonstances doit-on manifester pour que l’accusation soit entière ?

Pour que l’accusation soit entière, on doit manifester les circonstances qui changent l’espèce du péché.

Quelles sont les circonstances qui changent l’espèce du péché ?

Les circonstances qui changent l’espèce du péché sont :

1 celles par lesquelles une action coupable de vénielle devient mortelle ;

2 celles par lesquelles une action coupable contient la malice de deux ou plusieurs péchés mortels.

Donnez-moi un exemple d’une circonstance qui fasse devenir mortel un péché véniel ?

Celui qui, pour s’excuser, ferait un mensonge d’où résulterait un grave dommage pour le prochain devrait manifester cette circonstance qui, d’officieux rend le mensonge gravement pernicieux.

Donnez-moi maintenant un exemple d’une circonstance par laquelle une même action coupable contient la malice de deux ou plusieurs péchés ?

Celui qui aurait dérobé une chose sacrée devrait accuser cette circonstance qui ajoute au vol la malice du sacrilège.

Si on n’était pas certain d’avoir commis un péché, devrait-on s’en accuser ?

Si on n’était pas certain d’avoir commis un péché, on ne serait pas obligé de s’en confesser : et si on voulait l’accuser, on devrait ajouter que l’on n’est pas certain de l’avoir commis.

Que doit faire celui qui ne se rappelle pas exactement le nombre de ses péchés ?

Celui qui ne se rappelle pas exactement le nombre de ses péchés, doit en accuser le nombre approximatif.

Celui qui, par oubli, a tu un péché mortel ou une circonstance nécessaire, a-t-il fait une bonne confession ?

Celui qui, par pur oubli, a tu un péché mortel ou une circonstance nécessaire, a fait une bonne confession, pourvu qu’il ait apporté à s’en rappeler tout le soin qu’il devait.

Si un péché mortel oublié en confession revient ensuite à l’esprit, sommes-nous obligés de nous en accuser dans une autre confession ?

Si un péché mortel oublié en confession revient ensuite à l’esprit, nous sommes certainement obligés de l’accuser la première fois que nous allons nous confesser.

Quelle faute commet celui qui, par honte ou par quelque autre motif coupable, cache volontairement un péché mortel en confession ?

Celui qui, par honte ou pour quelque autre motif coupable, cache volontairement un péché mortel en confession, profane le sacrement et se rend par suite coupable d’un très grave sacrilège.

Que doit faire, pour mettre ordre à sa conscience, celui qui a caché volontairement quelque péché mortel en confession ?

Celui qui a caché volontairement quelque péché mortel en confession, doit faire connaître au confesseur le péché qu’il a caché, dire dans combien de confessions il l’a caché et refaire toutes les confessions depuis la dernière qui fut bien faite.

Quelles considérations doit faire celui qui serait tenté de cacher quelque péché en confession ?

Celui qui serait tenté de cacher quelque péché grave en confession doit considérer :

1 qu’il n’a pas eu honte de pécher en présence de Dieu qui voit tout ;

2 qu’il vaut mieux manifester ses péchés en secret à un confesseur que de vivre toujours inquiet, dans le péché, de faire une mort malheureuse et d’être couvert de confusion devant tout le monde au jugement général ;

3 que le confesseur est obligé au secret sacramentel, qu’il ne peut violer sans commettre un très grave péché et sans s’exposer aux peines temporelles et éternelles les plus sévères.

Que signifient ces mots : l’accusation doit être sincère ?

Ils signifient qu’il faut déclarer ses péchés tels qu’ils sont, sans les excuser, les diminuer ou les augmenter.

Que signifient ces mots : la confession doit être prudente ?

Ils signifient qu’en confessant nos péchés nous devons employer les termes les plus modestes, et que nous devons nous bien garder de découvrir les péchés des autres.

Que signifient ces mots : la confession doit être brève ?

Ils signifient que nous ne devons dire au confesseur rien d’inutile.

N’est il pas pénible de devoir confesser ses péchés à un autre, surtout si ces péchés sont très déshonorants ?

Bien qu’il puisse être pénible de confesser ses péchés à un autre, il faut le faire, parce que c’est de précepte divin et qu’on ne peut obtenir autrement le pardon des péchés commis ; et de plus parce que la difficulté qu’on éprouve à se confesser est compensée par de nombreux avantages et de grandes consolations.

 

  • 7. La manière de se confesser.

Comment vous présenterez-vous au confesseur ?

Je m’agenouillerai aux pieds du confesseur et je dirai : " Bénissez-moi, mon Père, parce que j’ai péché ".

Que ferez-vous pendant que le confesseur vous donnera la bénédiction ?

Je m’inclinerai humblement pour la recevoir, et je ferai le signe de la Croix.

Quand on a fait le signe de la Croix, que doit-on dire ?

Quand on a fait le signe  de la Croix on doit dire :  " Je me confesse à Dieu tout-puissant, à la Bienheureuse Vierge Marie,  à tous les Saints et à vous,  mon Père spirituel, parce que j’ai péché ".

Et ensuite, que faut-il dire ?

Ensuite il faut dire : " Je me suis confessé depuis tant de temps ; par la grâce de Dieu j’ai reçu l’absolution, j’ai fait la pénitence, et j’ai fait la sainte Communion ". Ensuite on accuse ses péchés.

Quand vous avez fini l’accusation de vos péchés, que ferez-vous ?

Quand j’aurai fini l’accusation de mes péchés, je dirai : " Je m’accuse encore de tous les péchés de la vie passée, spécialement contre telle ou telle vertu, ( par exemple contre la pureté, contre le quatrième commandement, etc.) ".

Après cette accusation, que doit-on dire ?

On doit dire : " de tous ces péchés et de tous ceux que j’ai oubliés, je demande pardon à Dieu de tout mon cœur ; et à vous, mon Père spirituel, je demande la pénitence et l’absolution ".

Quand on a ainsi terminé l’accusation des péchés, que reste-t-il à faire ?

Quand on a terminé l’accusation des péchés, il faut écouter avec respect ce que dira le confesseur ; recevoir la pénitence avec une volonté sincère de l’accomplir ; et, pendant qu’il donnera l’absolution, renouveler dans son cœur l’acte de contrition.

Une fois l’absolution reçue, que reste-t-il à faire ?

L’absolution reçue, il faut remercier le Seigneur ; faire au plus tôt la pénitence ; et mettre en pratique les avis du confesseur.

 

  • 8. L’absolution.

Les confesseurs doivent-ils toujours donner l’absolution à ceux qui se confessent ?

Les confesseurs ne doivent donner l’absolution qu’à ceux qu’ils jugent bien disposés à la recevoir.

Les confesseurs peuvent-ils quelquefois différer ou refuser l’absolution ?

Non seulement les confesseurs peuvent, mais ils doivent différer ou refuser l’absolution dans certains cas, pour ne pas profaner le sacrement.

Quels sont les pénitents qu’on doit considérer comme mal disposés et à qui l’on doit ordinairement refuser ou différer l’absolution ?

Les pénitents qu’on doit considérer comme mal disposés sont principalement :

1 ceux qui ne connaissent pas les principaux mystères de la foi, ou qui négligent de s’instruire des principaux points de la Doctrine chrétienne qu’ils sont obligés de savoir selon leur état ;

2 ceux qui sont gravement négligents à faire leur examen de conscience et qui ne donnent pas des signes de douleur et de repentir.

3 ceux qui, le pouvant, ne veulent pas restituer le bien d’autrui qu’ils ont pris ou rétablir la réputation qu’ils ont enlevée ;

4 ceux qui ne pardonnent pas du fond du cœur à leurs ennemis ;

5 ceux qui ne veulent pas employer les moyens nécessaires pour se corriger de leurs mauvaises habitudes ;

6 ceux qui ne veulent pas fuir les occasions prochaines de péché.

N’y a-t-il pas trop de rigueur de la part du confesseur à différer l’absolution au pénitent qu’il ne croit pas encore bien disposé ?

Non, il n’y a pas trop de rigueur de la part du confesseur à différer l’absolution au pénitent qu’il ne croit pas encore bien disposé ; c’est au contraire de la charité : il agit comme un bon médecin qui essaie de tous les remèdes même désagréables et douloureux, pour sauver la vie du malade.

Le pécheur à qui on diffère ou refuse l’absolution devra-t-il se désespérer ou s’éloigner tout à fait de la confession ?

Le pécheur à qui on diffère ou refuse l’absolution ne doit pas se désespérer ni s’éloigner tout à fait de la confession ; mais il doit s’humilier, reconnaître son état déplorable, profiter des bons conseils que lui donne le confesseur, et ainsi se mettre le plus tôt possible en état de mériter l’absolution.

Que doit faire le pénitent par rapport au choix du confesseur ?

Un vrai pénitent doit se recommander beaucoup à Dieu pour le choix d’un confesseur pieux, instruit et prudent ; puis il doit se remettre entre ses mains et se soumettre à lui comme à son juge et son médecin.

 

  • 9. La satisfaction ou pénitence.

Qu’est-ce que la satisfaction ?

La satisfaction, qu’on appelle aussi pénitence sacramentelle, est un des actes du pénitent par lequel il donne une certaine compensation à la Justice divine pour les péchés commis, en accomplissant les œuvres que lui impose le confesseur.

Le pénitent est-il obligé d’accepter la pénitence que lui impose le confesseur ?

Le pénitent est obligé d’accepter la pénitence que lui impose le confesseur, s’il peut la faire ; et s’il ne peut pas la faire, il doit le lui dire humblement et lui en demander une autre.

Quand doit-on faire la pénitence ?

Si le confesseur n’a pas prescrit un temps déterminé, on doit la faire au plus tôt et tâcher de la faire en état de grâce.

Comment doit-on faire la pénitence ?

On doit faire la pénitence en son entier et avec dévotion.

Pourquoi dans la confession impose-t-on une pénitence ?

on impose une pénitence parce que, ordinairement, après l’absolution sacramentelle qui remet la faute et la peine éternelle, il reste une peine temporelle à payer en ce monde ou dans le purgatoire.

Pour quelle raison Notre Seigneur a-t-il voulu dans le sacrement de Baptême remettre toute la peine due aux péchés, et non dans le Sacrement de Pénitence ?

Notre Seigneur a voulu dans le sacrement de Baptême remettre toute la peine due aux péchés et non dans le sacrement de Pénitence, parce que les péchés après le Baptême sont beaucoup plus graves, étant commis avec plus de connaissance et d’ingratitude pour les bienfaits de Dieu ; et aussi afin que l’obligation de satisfaire pour ces péchés soit un frein qui empêche d’y retomber.

Pouvons-nous par nous-mêmes satisfaire à Dieu ?

Non, par nous-mêmes, nous ne pouvons pas satisfaire à Dieu ; mais nous le pouvons en nous unissant à Jésus-Christ qui, par le mérite de sa passion et de sa mort, donne de la valeur à nos actes.

La pénitence que donne le confesseur suffit-elle toujours à effacer la peine qui reste due pour les péchés ?

La pénitence que donne le confesseur ne suffit pas ordinairement à payer toute la peine due pour les péchés ; aussi il faut tâcher d’y suppléer par d’autres pénitences volontaires.

Quelles sont les œuvres de pénitence ?

Les œuvres de pénitence peuvent se réduire à trois espèces : la prière, le jeûne, l’aumône.

Qu’entendez-vous par prière ?

J’entends par prière toute sorte d’exercices de piété.

Qu’entend-on par jeûne ?

On entend par jeûne toute sorte de mortifications.

Qu’entend-on par aumône ?

On entend par aumône toute œuvre de miséricorde spirituelle et corporelle.

Quelle pénitence est la plus méritoire, celle que donne le confesseur ou celle que nous nous imposons de nous-mêmes ?

La pénitence que nous donne le confesseur est la plus méritoire, parce que, faisant partie du sacrement, elle reçoit une plus grande efficacité des mérites de la passion de Jésus-Christ.

Ceux qui meurent après avoir reçu l’absolution mais avant d’avoir pleinement satisfait à la justice de Dieu, vont-ils tout droit en paradis ?

Non, ils vont en purgatoire pour y satisfaire à la justice de Dieu et se purifier entièrement.

Pouvons-nous soulager dans leurs peines les âmes en purgatoire ?

Oui, les âmes qui sont en purgatoire peuvent être soulagées par les prières, les aumônes, toutes les autres bonnes œuvres, par les indulgences, et surtout par le saint sacrifice de la Messe.

Outre la pénitence, que doit encore faire le pénitent après la confession ?

Le pénitent, après la confession, outre la pénitence, s’il a injustement fait tort au prochain dans ses biens ou son honneur, ou s’il lui a donné du scandale, doit au plus tôt et autant qu’il est possible, lui restituer les biens, rétablir son honneur et réparer le scandale.

Comment peut-on réparer le scandale qu’on a causé ?

On peut réparer le scandale qu’on a causé en faisant cesser l’occasion, et en édifiant par ses paroles et ses bons exemples ceux qu’on a scandalisés.

De quelle manière devra-t-on satisfaire au prochain si on l’a offensé ?

On devra satisfaire au prochain qu’on a offensé, en lui demandant pardon on en lui faisant quelque autre réparation convenable.

Quels fruits produit en nous une bonne confession ?

Une bonne confession :

1 nous remet les péchés commis et nous donne la grâce de Dieu ;

2 nous rend la paix et le repos de la conscience ;

3 nous rouvre les portes du paradis et change la peine éternelle de l’enfer en peine temporelle ;

4 nous préserve des rechutes et nous rend capables de gagner les indulgences.

 

  • 10. Les indulgences.

Qu’est-ce que l’indulgence ?

L’indulgence est la rémission de la peine temporelle due aux péchés déjà pardonnés quant à la faute ; rémission que l’Église nous accorde en dehors du sacrement de Pénitence.

De qui l’Église a-t-elle reçu le pouvoir d’accorder les indulgences ?

L’Église a reçu de Jésus-Christ le pouvoir d’accorder les indulgences.

Comment l’Église nous remet-elle la peine temporelle par les indulgences ?

L’Église nous remet la peine temporelle par les indulgences, en nous appliquant les satisfactions surabondantes de Jésus-Christ de la très sainte Vierge et des Saints qui forment ce qu’on appelle le trésor de l’Église

Qui a le pouvoir d’accorder les indulgences ?

Le pouvoir d’accorder les indulgences appartient au Pape seul pour toute l’Église, et à l’Évêque dans son diocèse, dans la mesure où le Pape le lui a concédé.

Combien y a-t-il d’espèces d’indulgences ?.

Il y a deux espèces d’indulgences : l’indulgence plénière et l’indulgence partielle.

Qu’est-ce que l’indulgence plénière ?

L’indulgence plénière est celle qui remet toute la peine temporelle due pour nos péchés.

Si donc quelqu’un mourait après avoir reçu cette indulgence, il irait tout droit au paradis, échappant absolument aux peines du purgatoire.

Qu’est-ce que l’indulgence partielle ?

L’indulgence partielle est celle qui ne remet qu’une partie de la peine temporelle due pour nos péchés.

Qu’entend faire l’Église en accordant les indulgences ?

En accordant les indulgences, l’Église entend venir en aide à notre incapacité d’expier en ce monde toute la peine temporelle en nous faisant obtenir par des œuvres de piété et de charité chrétienne ce que, dans les premiers siècles, elle faisait obtenir par la rigueur des canons pénitentiels.

Qu’entend-on par indulgence de quarante jours, de cent jours, de sept ans, et autres expressions semblables ?

Par indulgence de quarante jours, de cent jours, de sept ans et autres expressions semblables, on entend la rémission de la peine temporelle qu’on aurait obtenue par quarante jours, cent jours, sept ans, de la pénitence publique établie anciennement dans l’Église

Quel cas devons-nous faire des indulgences ?

Nous devons faire un très grand cas des indulgences parce que, par elles, on satisfait à la justice de Dieu et on obtient plus vite et plus facilement la possession du ciel.

Quelles sont les conditions requises pour gagner les indulgences ?

Les conditions requises pour gagner les indulgences sont :

l l’état de grâce (au moins dans la dernière des œuvres qu’on accomplit) et l’exemption même des péchés, véniels, dont on veut effacer la peine ;

2 l’accomplissement des œuvres que prescrit l’Église pour obtenir l’indulgence

3 l’intention de la gagner.

Les indulgences peuvent-elles aussi être appliquées aux âmes du purgatoire ?

Oui, les indulgences peuvent être appliquées aux âmes du purgatoire quand celui qui les accorde déclare qu’on peut les leur appliquer.

Qu’est-ce que le Jubilé ?

Le Jubilé, concédé ordinairement tous les vingt-cinq ans, est une indulgence plénière à laquelle sont joints beaucoup de privilèges et de concessions particulières, comme de pouvoir obtenir l’absolution de certains péchés réservés et des censures, et la commutation de certains vœux

 

Chapitre 7 : L’Extrême-onction

Qu’est-ce que le sacrement d’Extrême-onction ?

L’Extrême-onction est le sacrement institué pour le soulagement spirituel et même corporel des malades en danger de mort.

Quels effets produit le sacrement d’Extrême-onction ?

Le sacrement d’Extrême-onction produit les effets suivants :

1 il augmente la grâce sanctifiante ;

2 il efface les péchés véniels et même les péchés mortels que le malade repentant ne pourrait plus confesser ;

3 il enlève cette faiblesse et cette langueur pour le bien qui restent même après avoir obtenu le pardon des péchés ;

4 il donne la force de supporter le mal avec patience, de résister aux tentations et de mourir saintement ;

5 il aide à recouvrer la santé du corps, si c’est utile au salut de l’âme.

A quel moment doit-on recevoir l’Extrême-onction ?

On doit recevoir l’Extrême-onction quand la maladie est dangereuse et que le malade a reçu, si c’est possible, les sacrements de Pénitence et d’Eucharistie ; même il est bon de la recevoir quand on est encore en pleine connaissance et qu’on garde quelque espoir de vie.

Pourquoi est-il bon de recevoir l’Extrême-onction quand on est en pleine connaissance et avec quelque espoir de vie ?

Il est bon de recevoir l’Extrême-onction quand on est encore en pleine connaissance et avec quelque espoir de vie, parce que, en la recevant avec de meilleures dispositions on peut en retirer plus de fruits, et encore parce que si, pour le bien de l’âme, ce sacrement rend la santé du corps, c’est en secondant les forces de la nature et qu’il ne faut donc pas attendre que tout espoir soit perdu.

Avec quelles dispositions doit-on recevoir l’Extrême-onction ?

Les principales dispositions pour recevoir l’Extrême-onction sont :

être en état de grâce,

avoir confiance dans l’efficacité du sacrement et à la miséricorde divine,

et se résigner à la volonté de Dieu.

Quels sentiments doit éprouver le malade à la vue du prêtre ?

A la vue du prêtre, le malade doit éprouver des sentiments de reconnaissance envers Dieu pour le lui avoir envoyé ; il doit le recevoir volontiers et demander de lui-même, s’il le peut, les secours de la religion.

 

Chapitre 8 : L’Ordre

Qu’est-ce que le sacrement de l’Ordre ?

L’Ordre est le sacrement qui donne le pouvoir d’exercer les fonctions sacrées qui regardent le culte de Dieu et le salut des âmes, et qui imprime dans l’âme de celui qui le reçoit le caractère de ministre de Dieu.

Pourquoi l’appelle-t-on l’Ordre ?

On l’appelle l’Ordre, parce qu’il comporte plusieurs degrés subordonnés les uns aux autres, d’où résulte la hiérarchie sacrée.

Quels sont ces degrés ?

Le plus élevé d’entre eux est l’Épiscopat qui contient la plénitude du sacerdoce ; ensuite le Presbytérat ou le simple Sacerdoce ; puis le Diaconat et les Ordres qu’on appelle Ordres mineurs.

Quand est-ce que Jésus-Christ a établi l’Ordre Sacerdotal ?

Jésus-Christ a établi l’Ordre Sacerdotal dans la dernière Cène quand il conféra aux Apôtres et à leurs successeurs le pouvoir de consacrer la très sainte Eucharistie.

Puis, le jour de sa résurrection, il leur conféra le pouvoir de remettre et de retenir les péchés, les constituant ainsi les premiers prêtres de la nouvelle loi dans toute la plénitude de leur pouvoir.

Quel est le ministre de ce sacrement ?

Le seul ministre de ce sacrement est l’Évêque

La dignité du Sacerdoce chrétien est donc bien grande ?

La dignité du Sacerdoce chrétien est très grande en raison de la double puissance que lui a conférée Jésus-Christ sur son corps réel et sur son corps mystique qui est l’Église, et en raison de la divine mission confiée aux prêtres de conduire tous les hommes à la vie éternelle.

Le Sacerdoce catholique est-il nécessaire dans l’Église ?

Le Sacerdoce catholique est nécessaire dans l’Église parce que, sans lui, les fidèles seraient privés du saint sacrifice de la Messe et de la plus grande partie des sacrements ; ils n’auraient personne pour les instruire dans la foi, ils resteraient comme des brebis sans pasteur à la merci des loups, en un mot l’Église n’existerait plus comme Jésus-Christ l’a instituée.

Le Sacerdoce catholique ne cessera donc jamais sur la terre ?

Le Sacerdoce catholique, malgré la guerre que lui fait l’enfer, durera jusqu’à la fin des siècles, car Jésus-Christ a promis que les puissances de l’enfer ne prévaudraient jamais contre son Église

Est-ce un péché de mépriser les prêtres ?

C’est un péché très grave, parce que le mépris et les injures qui s’adressent au prêtre, atteignent Jésus-Christ lui-même qui a dit à ses Apôtres : " Qui vous méprise me méprise ".

Quel doit être le but de celui qui embrasse l’état ecclésiastique ?

Le but de celui qui embrasse l’état ecclésiastique doit être uniquement la gloire de Dieu et le salut des âmes.

Qu’est-ce qui est nécessaire pour entrer dans l’état ecclésiastique ?

Pour entrer dans l’état ecclésiastique, ce qui est nécessaire avant tout, c’est la vocation divine.

Que faut-il faire pour connaître si Dieu appelle à l’état ecclésiastique ?

Pour connaître si Dieu appelle à l’état ecclésiastique, il faut :

1 prier avec ferveur Notre Seigneur de manifester quelle est sa volonté ;

2 prendre conseil de son Évêque ou d’un sage et prudent directeur ;

3 examiner avec soin si on a les aptitudes nécessaires pour les études, les fonctions et les obligations de cet état.

Celui qui entrerait dans l’état ecclésiastique sans la vocation divine ferait-il mal ?

Celui qui entrerait dans l’état ecclésiastique sans y être appelé de Dieu ferait un mal très grave et se mettrait en danger de perdition.

Les parents qui, pour des motifs humains, engagent leurs fils à embrasser sans vocation l’état ecclésiastique font-ils mal ?

Les parents qui, pour des motifs humains, engagent leurs fils à embrasser sans vocation l’état ecclésiastique commettent eux aussi une faute très grave, parce que, en cela, ils usurpent le droit que Dieu s’est réservé à lui-même de choisir ses ministres, et qu’ils mettent leur fils en péril de damnation éternelle.

Quels sont les devoirs des fidèles envers ceux qui sont appelés aux saints Ordres ?

Les fidèles doivent :

1 laisser à leurs fils et à ceux qui sont sous leur dépendance pleine liberté de suivre la vocation divine ;

2 prier Dieu qu’il daigne accorder à son Église de bons pasteurs et des ministres zélés ; et c’est aussi dans ce but qu’a été institué le jeûne des Quatre Temps ;

3 avoir un respect singulier pour tous ceux qui, par les Ordres, sont consacrés au service de Dieu.

 

Chapitre 9 : Le Mariage.

  • 1. Nature du sacrement du Mariage.

Qu’est-ce que le sacrement de Mariage ?

Le Mariage est un sacrement institué par Notre Seigneur Jésus-Christ, qui établit une union sainte et indissoluble entre l’homme et la femme et leur donne la grâce de s’aimer l’un l’autre saintement et d’élever chrétiennement leurs enfants.

Par qui le Mariage a-t-il été institué ?

Le Mariage a été institué par Dieu lui-même au paradis terrestre ; et dans le Nouveau Testament, il a été élevé par Jésus-Christ à la dignité de sacrement.

Le sacrement de Mariage a-t-il quelque signification spéciale ?

Le sacrement de Mariage signifie l’union indissoluble de Jésus-Christ avec la sainte Église, son épouse et notre mère très aimante.

Pourquoi dit-on que le lien du Mariage est indissoluble ?

On dit que le lien du Mariage est indissoluble ou qu’il ne peut être brisé que par la mort d’un des époux, parce que Dieu l’a établi ainsi dès le commencement et que Jésus-Christ Notre Seigneur l’a à son tour solennellement proclamé.

Dans le mariage chrétien pourrait-on séparer le contrat du sacrement ?

Non, dans le mariage entre deux chrétiens on ne peut séparer le contrat du sacrement, parce que, pour eux, le mariage n’est pas autre chose que le contrat naturel lui-même élevé par Jésus-Christ à la dignité de sacrement.

Entre les chrétiens il ne peut donc y avoir de vrai mariage sans le sacrement ?

Entre les chrétiens il ne peut y avoir de vrai mariage sans le sacrement.

Quels effets produit le sacrement de mariage ?

Le sacrement de Mariage :

1 donne un accroissement de grâce sanctifiante ;

2 confère la grâce spéciale pour remplir fidèlement tous les devoirs matrimoniaux.

 

  • 2. Ministres, cérémonies et dispositions.

Quels sont les ministres de ce sacrement ?

Les ministres de ce sacrement sont les époux eux-mêmes qui, réciproquement, se confèrent et reçoivent le sacrement.

Comment est administré ce sacrement ?

Ce sacrement, conservant la nature du contrat, est administré par les époux eux-mêmes, déclarant, en présence de leur curé ou de son délégué et de deux témoins, qu’ils s’unissent par le mariage.

A quoi sert donc la bénédiction que le curé donne aux époux ?

La bénédiction que le curé donne aux époux n’est pas nécessaire pour constituer le sacrement mais elle est donnée pour sanctionner au nom de l’Église leur union, et pour appeler toujours davantage sur eux la bénédiction de Dieu.

Quelle intention doit avoir celui qui contracte mariage ?

Celui qui contracte mariage doit avoir l’intention :

1 de faire la volonté de Dieu qui l’appelle à cet état ;

2 d’opérer dans le mariage le salut de son âme ;

3 d’élever chrétiennement ses enfants, si Dieu lui donne d’en avoir.

Comment les époux doivent-ils se disposer pour recevoir avec fruit le sacrement du mariage ?

Les époux, pour recevoir avec fruit le sacrement de Mariage, doivent :

1 se recommander à Dieu du fond du cœur pour connaître sa volonté et obtenir de lui les grâces qui sont nécessaires dans cet état ;

2 avant de se fiancer, consulter leurs parents comme l’exigent l’obéissance et le respect qui leur sont dus ;

3 se préparer par une bonne confession et même, s’il le faut, par une confession générale de toute leur vie ;

4 éviter dans leurs rapports toute familiarité dangereuse d’actes ou de paroles.

Quelles sont les principales obligations des personnes unies par le mariage ?

Les personnes unies par le mariage doivent :

1 garder inviolablement la fidélité conjugale et se comporter toujours chrétiennement en toute chose ;

2 s’aimer l’un l’autre en se supportant mutuellement, et vivre dans la paix et la concorde ;

3 s’ils ont des enfants, penser sérieusement à les pourvoir selon le besoin, leur donner une éducation chrétienne et leur laisser la liberté de choisir l’état auquel ils sont appelés de Dieu.

 

  • 3. Conditions et empêchements.

Que faut-il pour contracter validement le mariage chrétien ?

Pour contracter validement le mariage chrétien, il est nécessaire d’être libre de tout empêchement dirimant du mariage et donner librement son consentement au contrat du mariage devant son curé (ou un prêtre délégué par lui) et deux témoins.

Que faut-il pour contracter licitement le mariage chrétien ?

Pour contracter licitement le mariage chrétien, il est nécessaire d’être libre de tous les empêchements prohibant du mariage, être instruit des choses principales de la religion et être en état de grâce, car sans cela on commettrait un sacrilège.

Qu’est-ce que les empêchements de mariage ?

Les empêchements de mariage sont les diverses circonstances qui rendent le mariage invalide ou illicite.

Dans le premier cas on les appelle empêchements dirimants, dans le second, empêchements prohibant.

Donnez-moi des exemples d’empêchements dirimants ?

Sont empêchements dirimants, par exemple, la parenté naturelle jusqu’au quatrième degré, la parenté spirituelle, le vœu solennel de chasteté, la diversité de culte entre les baptisés et les non baptisés, etc...

Donnez-moi des exemples d’empêchements prohibants ?

Sont empêchements prohibants, par exemple, le temps prohibé, le vœu simple de chasteté, etc...

Les fidèles sont-ils obligés de manifester à l’autorité ecclésiastique les empêchements de mariage qu’ils connaissent ?

Les fidèles sont obligés de manifester à l’autorité ecclésiastique les empêchements de mariage qu’ils connaissent ; et c’est pour cela que les curés publient les bans.

Qui a le pouvoir d’établir des empêchements de mariage, d’en dispenser et de juger de la validité du mariage chrétien ?

Il n’y a que l’Église qui ait le pouvoir d’établir des empêchements et de juger de la validité du mariage entre chrétiens, comme il n’y a qu’elle qui puisse dispenser des empêchements qu’elle a établis.

Pourquoi n’y a-t-il que l’Église qui ait le pouvoir d’établir des empêchements et de juger de la validité du mariage ?

Il n’y a que l’Église qui ait le pouvoir d’établir des empêchements, de juger de la validité du mariage et de dispenser des empêchements qu’elle a établis, parce que, dans le mariage chrétien, le contrat lui-même tombe sous le pouvoir de l’Église à laquelle seule Jésus-Christ a donné le droit de faire des lois et de porter des décisions dans les choses saintes.

L’autorité civile peut-elle par le divorce briser le lien du mariage chrétien ?

Non, le lien du mariage chrétien ne peut être brisé par l’autorité civile, parce que celle-ci ne peut s’ingérer en matière de sacrement ni séparer ce que Dieu a uni.

Qu’est-ce que le mariage civil ?

Le mariage civil n’est autre chose qu’une pure formalité prescrite par la loi pour donner et assurer les effets civils du mariage aux époux et à leurs enfants.

Suffit-il pour un chrétien de ne faire que le mariage ou un contrat civil ?

Pour un chrétien, il ne suffit pas de ne faire que le contrat civil, parce que ce n’est pas un sacrement ni, par suite, un vrai mariage.

Dans quelle condition seraient des époux qui vivraient ensemble unis seulement par le mariage civil ?

Des époux qui vivraient ensemble unis seulement par le mariage civil seraient dans un état habituel de péché mortel, et leur union resterait toujours illégitime devant Dieu et l’Église

Doit-on faire aussi le mariage civil ?

On doit faire le mariage civil, parce que, bien qu’il ne soit pas un sacrement, il sert cependant à garantir aux contractants et à leurs enfants les effets civils de la société conjugale ; et c’est pour cela que, en règle générale, l’autorité ecclésiastique ne permet le mariage religieux que lorsqu’ont été accomplies les formalités prescrites par l’autorité civile.