Matthieu 9,18-26

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9,18-26.

 

En ce temps-là, tandis que Jésus parlait aux disciples de Jean le Baptiste, voilà qu’un notable s’approcha. Il se prosternait devant lui en disant : « Ma fille est morte à l’instant ; mais viens lui imposer la main, et elle vivra. » Jésus se leva et le suivit, ainsi que ses disciples. 

Et voici qu’une femme souffrant d’hémorragies depuis douze ans s’approcha par-derrière et toucha la frange de son vêtement.  Car elle se disait en elle-même : « Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée. »  Jésus se retourna et, la voyant, lui dit : « Confiance, ma fille ! Ta foi t’a sauvée. » Et, à l’heure même, la femme fut sauvée. 

Jésus, arrivé à la maison du notable, vit les joueurs de flûte et la foule qui s’agitait bruyamment. Il dit alors : « Retirez-vous. La jeune fille n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. 

Quand la foule fut mise dehors, il entra, lui saisit la main, et la jeune fille se leva.  Et la nouvelle se répandit dans toute la région. 

------

Voila un texte que nous connaissons, mais je voudrais regarder avec vous les différentes attitudes. Jésus a une grande réputation de guérisseur et les foules accourent vers lui …

On voit ici deux personnes de milieu très différent, d’abord Jaïre, ( on connait son nom par l’évangile de Marc 5 , 21-43) chef de synagogue, donc juif très pratiquant, et une femme, dont on ne sait si elle est pratiquante ou pas, on sait seulement qu’elle est gravement malade, qu’elle n’en peut plus, qu’elle est prête à tout pour guérir... Alors pourquoi pas ce Jésus dont on lui a parlé …

 Jaïre,  tout chef de synagogue qu’il est, n’a pas peur de se montrer humble et confiant en Jésus, devant la foule, (on sait pourtant que les pharisiens n’aiment pas Jésus) …. Il lui fallait du courage pour faire cette démarche en public.  Mais c’est vrai que quand il s’agit de son enfant on est capable de dépasser bien des barrières  

 La femme elle, réagit dans la discrétion, en catimini  …. Et avec une foi un peu « magique » … « si je touche son vêtement » …. Comme si c’était le vêtement qui guérissait … cependant elle croit !

 Et puis il y a l’entourage … Les gens qui entourent Jaïre ne croient pas du tout en Jésus et le prenant pour un illuminé ils se moquent de lui.

 Que fait Jésus ? Il persiste malgré l’incompréhension et l’entourage de Jaïre sera stupéfait.

Tout cela est très important pour nous.  

D’abord il nous faut comprendre que la foi n’est pas magique.  Ce n’est pas parce que je mets un chapelet dans ma voiture que je serai protégé de tout accident. C’est la foi que j’ai en Jésus, c’est ma vie vécue avec Jésus qui sera source de grâce ! De même je peux avoir toutes les reliques de la terre ou toutes les gourdes d’eau bénite chez moi, cela ne me sert de rien si je ne vis pas dans l’amour de Jésus …. La foi est rencontre et vie avec Jésus !

 Le second point, est que Jésus peut agir dans toute vie, dans toute personne, quelque soit son origine, son milieu sa culture, et cela à n’importe quel moment … En cela il nous déroute beaucoup. Mais il nous faut croire en l’action de Dieu, et ne pas dire quand quelqu’un vient nous parler d’une grâce exceptionnelle  «  Oh tu rêves, tu es trop pécheur pour que Dieu te touche ainsi. Nous on pratique et on n’a pas de telle grâce... Pour qui te prends-tu ?... »

Nous ne pouvons limiter l’action de Dieu à notre règlement, à notre façon de penser … Dieu est bien plus grand que nous et il sait ce qu’il fait et pourquoi il le fait … alors si jamais cela nous arrive … ne rejetons pas la personne qui vient nous partager ses grandes grâces.

Enfin je voudrais dire une chose qui n’est pas clairement exprimée ici mais  qui est vraie. Dieu ne nous accorde pas des grâces uniquement pour nous-mêmes mais pour que nous vivions de son amour et que nous le servions au milieu de nos frères et sœurs en témoignant de son amour …

Myriam de Gemma